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Tenir bon

Les gilets jaunes maintiennent la vapeur. Ils se tiennent prêts pour un nouveau départ

En cet acte XVI, malgré la pluie et les vacances d’hiver, les gilets jaunes tiennent bon avec un niveau de mobilisation qui, même s’il est un peu plus faible que la semaine dernière, démontre leur ténacité. Ils sont désormais tout entier tournés vers l’échéance du 16 mars, date de fin du grand débat, après laquelle ils s’attendent à devoir « aller vraiment chercher Macron chez lui ».

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Crédits photos : Rouen dans la Rue

Les bastions du mouvement tiennent bon

Qu’il s’agisse de Paris, où un cortège s’est déployé des Champs-Elysées à Denfert Rochereau, sur plus de 12 kilomètres, mais aussi de Rouen qui reste très mobilisée, de Bordeaux où les gilets jaunes ont envahi la gare SNCF, ou des autres grandes métropoles où ils battent le pavé depuis des mois, comme Lyon, Marseille, Strasbourg, Lille, Toulouse, Nantes….la braise couve toujours dans les hauts lieux du mouvement.

Même si les médias, qui ne peuvent plus véritablement soutenir la rhétorique de l’essoufflement, insistent plutôt désormais sur la « bonne physionomie » des manifestations, il faut considérer la moindre conflictualité des deux derniers actes plutôt comme un temps de récupération dans l’attente d’un prochain rebond, que comme une pacification acquise. Des bastions comme Nantes ou Toulouse ont d’ailleurs encore connu aujourd’hui affrontements et interpellations.

Les Gilets jaunes se préparent à rebondir

En ne voulant rien lâcher sur des revendications qui sont pourtant connues, et en jouant les prolongations avec son grand débat, Macron impose aux gilets jaunes de tenir dans la durée. Mais alors que l’on en est au 15ème, puis 16ème acte, force est de constater que le mouvement ne s’inverse pas.

Malgré tout, les gilets jaunes sont conscients que, bien plus que la durée et la persévérance qu’elle exige, c’est la répétition des actes et l’absence d’évènement nouveau significatif qui pourrait jouer contre leur capacité à maintenir un rapport de force. Ils savent qu’il leur faut monter en puissance et ils s’y préparent. C’est pourquoi ils ont en ligne de mire le calendrier des prochains rendez-vous de la lutte des classes et leur propre agenda de mobilisation au lendemain du grand débat.
Car, même si la plupart d’entre eux ne se font aucune illusion sur l’issue de l’épisode conçu par Macron essentiellement comme un outil de campagne électorale, le constat, en vraie grandeur, d’un très probable « foutage de gueule » dont la couleur a déjà été annoncée, à propos de l’ISF notamment, a toutes chances de remettre le feu aux poudres.

Le soutien du mouvement ouvrier sera-t-il au rendez-vous ?

Dans le paysage des mobilisations qui peuvent venir converger en cette période de la mi-mars, il y a d’abord les 8 et 9 mars, journées de lutte internationale pour les droits des femmes qui prennent, en France, une résonnance particulière quand on sait combien les femmes Gilets jaunes, souvent parmi les plus précaires, ont été présentes et jouent un rôle essentiel dans la socialisation et la pérennisation du mouvement.

Ces deux journées offrent une très prochaine occasion de convergence entre gilets jaunes et organisations du mouvement ouvrier dont d’ailleurs la plupart appellent à manifester.

Ce sera ensuite le 16 mars, jour anniversaire des quatre mois du mouvement, et surtout jour de la fin du grand débat, pour lequel les gilets jaunes eux-mêmes appellent à une large mobilisation. Comme le déclare l’un d’entre eux : « On a un très grand 16 mars qui arrive, plus organisé que jamais, plus motivé que jamais avec beaucoup de régions, beaucoup de pays qui vont monter sur Paris. J’espère que vous (Emmanuel Macron) êtes prêt. Nous on l’est, on attend cette date avec impatience ».. L’appel à « monter à Paris », n’a évidemment pas seulement comme signification la recherche de la convergence, de l’unité et de la force, mais aussi la volonté d’aller véritablement chercher Macron « chez lui », au milieu des institutions politiques et judiciaires, Elysée, Palais Bourbon, Sénat, Assemblée Nationale mais aussi siège du Medef…

Espérons que les Gilets rouges les y rejoindront dès le 16 mars et que l’appel unitaire CGT, FO, FSU et Solidaires aux manifestations, aux rassemblements et à la grève pour le 19 mars aura des prolongements immédiats, au-delà d’une simple journée d’action limitée comme l’a été celle du 5 février dernier. Car, comme le perçoivent bien les gilets jaunes, seuls la grève générale reconductible et le blocage de l’économie sont capables de pousser Macron dans ses retranchements et d’ouvrir la voie à la satisfaction des revendications.


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