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Extrême droite

Législatives : un échec cuisant pour le Front National

Depuis la défaite aux présidentielles, la direction du Front National et ses cadres sont rentrés dans une guerre fratricide tentant, tant bien que mal, de garder le cap sur les législatives. Les résultats tombés après le premier tour annonce une deuxième déroute pour le FN.

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Dimanche soir, le parti de Marine Le Pen a obtenu 2.990.613 voix, soit 13,20% des suffrages exprimés : un recul plus important que jamais pour le parti frontiste.
En effet, le parti d’extrême droite passe de 21,30% à environ 13,20%. Plus de quatre millions de voix se sont donc évaporées depuis les résultats du 23 avril au soir où Marine Le Pen s’est qualifiée au second tour obtenant 7,7 millions de voix. Au premier tour des législatives en 2012, le FN avait obtenu 3.528.663 voix, soit 13,60% ou la perte de 538.050 voix.
Une analyse importante pour mesurer l’ampleur de la défaite du Front national lors de ces législatives. Une défaite que des figures du FN tentent d’effacer ou de minimiser.

Comme Nicolas Bay qui s’est félicité des résultats : "110 candidats FN sont qualifiés au second tour contre 61 en 2012 : une indéniable progression !". Pourtant, les résultats de 2012 étaient supérieurs en voix comme en pourcentage. Pendant ce temps, Marine Le Pen accuse les rouages du système (anti) démocratique français, le mode de scrutin défendant le passe à un mode de scrutin à la proportionnelle et met en cause "l’abstention catastrophique" qui "pénalise" son parti. Une accusation en partie véridique : le système électoral étant réellement anti-démocratique et la faible participation limitant en effet le nombre de triangulaires et de quadrangulaires au second tour pour le FN.

Mais de fait, cette explication toute trouvée permet au FN d’éclipser le fait que la campagne législative a été menée mollement, dans la continuité des dissensions internes qui ont commencé à éclater dans le parti, notamment sur la question de l’euro. Les conséquences dimanche prochain sont prévisibles : le FN pourrait bien ne disposer d’aucun groupe parlementaire, avec moins de dix sièges. Un résultat bien inférieur aux attentes qui étaient celles des frontistes.

Le 14 mai, Nicolas Bay, qui dirige la campagne du FN pour les législatives, affirmait haut et fort que : "Le 7 mai, Marine Le Pen a franchi la barre de 50% des voix dans 45 circonscriptions, dans lesquelles nous espérons l’emporter. Dans près de 70 autres, nous avons obtenu entre 45% et 50%. Là aussi, les perspectives de victoire existent (...). Ces scores laissent entrevoir une entrée massive des députés patriotes en juin."

Pourtant, obtenir un groupe parlementaire apparaît maintenant comme un rêve de mégalomane et est désormais hors de portée. Ainsi, plusieurs figures frontistes ont été éliminées dès le premier tour, tel Nicolas Bay (Seine-Maritime), patron de la campagne FN pour les législatives ; Jean-Lin Lacapelle (Bouches-du-Rhône), secrétaire général adjoint du parti, le comédien Franck De Lapersonne (Somme).
L’unique réelle avancée concerne la 11ème circonscription du Pas-De-Calais, où se trouve la mairie FN d’Hénin-Beaumont et dans laquelle Marine Le Pen est en position très favorable, avec 46% des voix au premier tour. Seules quelques rares circonscriptions semblent encore “gagnables” pour le FN : Bruno Bilde et José Evrard (Pas-de-Calais), Sébastien Chenu (Nord), Emmanuelle Ménard (Hérault). A contrario, Gilbert Collard (Gard) connaît une situation compliquée, comme Louis Aliot (Pyrénées-Orientales), Florian Philippot (Moselle), Stéphane Ravier (Bouches-du-Rhône).

Aujourd’hui, si certains essayent de garder la face, l’après-législatives annonce probablement l’ouverture d’une crise plus affichée dans le parti frontiste. Florian Philippot, vice-président du parti, a reconnu une déception, Nicolas Bay un "tassement plus important" que prévu. "Les électeurs du Front ne sont pas allés voter", a tranché à l’AFP l’eurodéputée philippotiste Sophie Montel. "Y’en a qui sont en marche, nous on s’est mis en pause" a dit, dépité, Jean-Lin Lacapelle à l’AFP. "Les gens aujourd’hui ont voté plages, barbecues et soleil. Il ne faudra pas se plaindre dans 6 mois !" a ragé sur Twitter le sénateur FN Stéphane Ravier.

Depuis les présidentielles, les tensions sont exacerbées dans le parti : Marion Maréchal Le Pen s’est retirée, Philippot a menacé de quitter la partie s’il renonce à la sortie de l’euro, l’alliance avec Dupont-Aignan a échoué. Des frictions qui ouvriront potentiellement vers des recompositions et de nouvelles stratégies. Un congrès est prévu début 2017 fin 2018, un conseiller régional FN interrogé par l’AFP a pronostiqué qu’"Il y aura du sang sur les murs au congrès".


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