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Les Tories à la peine

Législatives britanniques. Theresa May se prend les pieds dans le tapis

C’était censé être le pari qu’on ne pouvait perdre. Au final, Theresa May, la Première-ministre conservatrice britannique encaisse le coup. Aux élections anticipées, les conservateurs britanniques arrivent en tête mais perdent leur majorité absolue.

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Crédit Photo : DR

La Première ministre britannique Theresa May avait appelé à des élections anticipées en dépit de sa confortable majorité à la Chambre des Communes en escomptant gagner haut la main de façon à pouvoir se reposer sur une majorité plus solide encore afin de négocier en position de force le Brexit avec Bruxelles. Si l’on s’en tient aux premiers décomptes de la soirée, il n’en est rien.

S’il y a encore deux mois les conservateurs étaient donnés largement en tête, devançant le Parti Travailliste (centre-gauche) de plus de vingt points dans les sondages, l’écart est allé en se réduisant. Bien entendu, les attentats sont passés par là entre temps, avec celui de Manchester puis celui de Londres, fragilisant un gouvernement très marqué à droite, censé garantir la « sécurité ». Mais les thématiques sociales se sont également progressivement invitées dans la campagne, à commencer par les questions liées aux services publics et, notamment, au NHS, le système de santé britannique. C’est cela notamment qu’a réussi à capitaliser Jeremy Corbyn, le leader de la gauche travailliste qui se trouve à la tête du parti d’opposition depuis septembre 2015.

Quoi que n’hésitant pas à essayer de doubler May sur la droite en dénonçant les coupes-claires dans le budget de la police et des renseignements, ce qui expliquerait les attentats, Corbyn a consolidé sa dynamique ascendante au niveau de secteurs importants de la jeunesse et des classes populaires, séduites par son franc-parler et son discours « de gauche ».

Cela a suffi pour renverser la situation. Selon les premiers résultats sortie des urnes, les conservateurs perdraient jusqu’à 16 sièges, se retrouvant ainsi à 314, soit 12 de moins que la majorité absolue. Les Travaillistes opéreraient une remontée importante avec 266 sièges, qu’ils capitalisent au détriment des nationalistes écossais de gauche (SNP), notamment, alors que l’UKIP, le parti ultra-xénophobe, perd ses représentants.
Dans le cadre de la négociation du Brexit, sur lequel les conservateurs ne sauraient revenir, rien ne sera plus comme avant. May est désormais fragilisée et de nombreuses voix s’élèvent contre les « hard-liners » de son cabinet, Boris Johnson en tête. L’ancien maire de Londres et ministre des Affaires étrangères aux positions fantasques pourrait en faire les frais, comme certains de ses collègues, trop marqués à droite et anti-Bruxelles.

Déjà, il y a un an, David Cameron, l’ancien patron de Theresa May, convoquait à un référendum sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE, pensant que l’affaire était dans le sac. Les mécanismes en crise de la démocratie bourgeoise en ont décidé autrement, laissant place à une poussée du « non ». May n’a rien appris de son ancien patron : elle aussi pouvait ne rien faire et se contenter de gouverner. Elle a appelé à des élections anticipées et vient de trébucher sérieusement. Comme disait les Anciens, « l’erreur est humaine ». May, quant à elle, est passablement diabolique.


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