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Second tour des législatives en Seine-Saint-Denis

Lecoq, candidate NPA dans le 93 « Au second tour, je voterai pour Coquerel et France Insoumise »

Les partis traditionnels ont été emportés par le raz-de-marée macroniste au premier tour. Dans le 93, cependant, face à la République en Marche, on retrouve dans plusieurs circonscriptions des candidats de La France Insoumise ou du PCF. « Je n’ai aucune illusion sur le fait qu’ils puissent représenter, au Parlement, un outil pour construire la seule opposition qui vaille, une opposition en toute indépendance de classe, sur le terrain des luttes, contre un président et ses ministres qui, eux, savent quels intérêts ils servent. Mais dimanche, dans ma circonscription, je voterai Coquerel ».

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Elise Lecoq, prof de collège, candidate du Nouveau Parti Anticapitaliste sur la première circonscription de Seine-Saint-Denis, est revenue pour RévolutionPermanente.fr sur la façon dont se profile le second tour. En ballotage favorable, Sébastien Ménard (31,89%), le candidat En Marche, qui prétend représenter un renouveau de la politique, est un ancien du cabinet de l’ex secrétaire d’Etat aux Anciens combattants de Sarkozy, Roger Karoutchi. Face à lui, il y aura le bras-droit de Mélenchon, Eric Coquerel (19,02%), pour la France Insoumise.

« Dans ma circonscription, la première de Seine-Saint-Denis, plus que le raz de marée Macron, c’est le taux d’abstention record qui est à remarquer. En forte hausse par rapport notamment aux législatives de 2012, l’abstention atteint plus de 63% », commence par affirmer Elise Lecoq. « Cette abstention historique sous la 5ème République s’est exprimée d’autant plus dans le 93, là où, dans les quartiers populaires, les politiques néo-libérales n’ont cessé depuis 30 ans de laisser le chômage de masse s’aggraver, quand il ne s’agit pas de précariser le travail comme avec le développement de l’uberisation que Macron souhaite généraliser ». « Cette abstention, rappelle Elise Lecoq, aurait pu être d’autant plus forte si une bonne partie de la population n’était pas purement et simplement exclus du droit démocratique à pouvoir s’exprimer dans les urnes, parce qu’ils n’ont pas la nationalité française » affirme la candidate du NPA, dénonçant ainsi les règles des plus xénophobes qui empêche une partie significative de la population et du monde du travail à pouvoir s’exprimer démocratiquement.

« C’est dans ce contexte plus général que la candidature que j’ai portée pour le NPA, dans le sillage de la campagne de Philippe Poutou, a recueilli un modeste score de 0,44% des suffrages exprimés », raconte Elise Lecoq. Lutte Ouvrière était représenté a recueilli 0,9% des suffrages exprimés. « Je remercie toutes celles et tous ceux, qui ont fait un choix de conscience en portant leurs voix sur les candidatures d’extrême gauche, du parti de Philippe Poutou et ou encore de Nathalie Arthaud, aux présidentielles, de LO et du NPA, aux législatives. » termine Lecoq. En dépit de ce faible score, en recul notamment par rapport à 2012, il s’agit pour la candidate du NPA de réaffirmer, en prenant appui sur le bilan des luttes passés, des 4 mois de mobilisation contre la loi Travail, de la nécessité d’exprimer une voix d’indépendance de classe en préparation notamment aux combats à venir contre Macron, ses députés, et ses projets d’ordonnances qui visent au travers à approfondir les attaques prospectives d’Hollande, sur les acquis du mouvement ouvrier.

« Au niveau du 93, rappelle Elise Lecoq, la gauche de gouvernement, le PS, ou encore le PCF-Front de Gauche, son allié électoral, quand il ne siège pas directement au gouvernement, décline localement, lorsqu’elle est aux commandes, des politiques qui ne tranchent pas avec l’austérité qu’ont appliquée les gouvernements qui se sont succédé au pouvoir depuis plus de trente-cinq ans ». C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles, selon la candidate du NPA, que des villes comme Epinay ou Saint-Ouen, à gauche depuis l’Après-guerre, sont passés aux mains de la droite au niveau municipal. « Sur des questions aussi importantes que le logement, les expulsions, la chasse aux jeunes, mais aussi l’emploi ou certaines pratiques locales, il est dur de voir ce qui fait la différence entre les édiles de gauche et la droite. Le candidat socialiste, Yannick Trigance, qui a fait 9,44%, est l’ancien suppléant de Bruno Leroux, ancien maire d’Epinay, pourtant élu dès le premier tour en 2012, épinglé dernièrement pour avoir payé 50.000 euros les jobs d’été de ses filles, quand elles étaient lycéennes », dit-elle.

« Du côté du PCF, Stéphane Peu, adjoint-au-maire de Saint-Denis et en ballotage favorable sur la seconde circonscription. Il a axé une partie de sa campagne sur la soi-disant ‘sécurité’. Quand on connaît les pratiques de la police nationale ou municipale à Saint-Denis, ça fait froid dans le dos. Les jeunes ont besoin d’emploi, pas de matraques. Les familles ont besoin de logements, pas de compagnie de CRS », poursuit Lecoq, qui connaît bien les questions relatives aux rapports entre les jeunes et leur famille et les institutions, étant enseignante. « Il suffit de penser aux habitants du 168 boulevard Wilson, à Saint-Denis, expulsés par un marchand de sommeil, attendent toujours un relogement depuis près d’un an. Et la majorité municipale, PCF, France Insoumise et Ensemble, ne fait rien pour eux, bien au contraire ».

« Et on pourrait continuer, en pointant non seulement l’impasse du discours néo-réformiste et surtout chauvin, des candidats de France Insoumise et du PCF, mais également le fait que dans plusieurs cas, comme dans celui de Marie-Georges Buffet, en ballotage sur le 93, ou Mélenchon, en ballotage à Marseille, ils ont été au gouvernement sous Jospin, cet espèce de Hollande avant-la-lettre qui a plus privatisé, avec ses ministres, entre 1997 et 2002, que la droite avant lui ».

« Mais je sais aussi, là où je travaille, dans mon quartier, que c’est aux côtés des militants et des électeurs de FI et du PCF que je me suis retrouvée côte-à-côte pour combattre les contre-réformes de Hollande, à commencer par la Loi El Khomri, au printemps dernier. C’est ensemble qu’on devra être en grève et dans la rue pour combattre les macroneries. C’est en ce sens, et en sachant ce que les potentiels députés En Marche nous réservent, que je voterai sans illusion, mais sans hésitation, pour le candidat de La France Insoumise de ma circonscription, Eric Coquerel ». Ce devrait être le cas, poursuit Lecoq, dans la majorité des circonscription où FI ou le PCF a réussi à maintenir un candidat. « Si la situation était différente, je me serai abstenue, dit-elle. Ce n’est pas en votant pour tel ou tel candidat ami-du-patronat, macroniste, socialiste ou autre, que l’on fera barrage à qui que ce soit, encore moins au FN, le pire ennemi des travailleurs ».

« Mais dès le lendemain, souligne Lecoq, alors qu’elle sort d’une réunion départementale du Front Social, je serai devant l’Assemblée. Dès le 19 juin, il y aura une première date, lancée par le Front Social, pour dire que les attaques et les ordonnances de Macron, nous sommes déterminés à nous y opposer, dans la rue. C’est là que nous serons, et c’est par un véritable plan de bataille auquel nous appelons de nos vœux : les syndicats devraient cesser tout dialogue avec l’exécutif et poser la perspective d’un mouvement d’ensemble, ni éclaté, d’un département à l’autre, ni fragmenté dans le temps, mais construit dans la durée, ce qui a fait défaut au printemps 2016. C’est le message que nous portons à l’extrême gauche et que nous avons porté avec la campagne de Philippe Poutou et au cours des législatives, également. C’est un combat que l’on va poursuivre de toutes façons ».

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