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L’hiver arrive, les explusions s'accelèrent

Léa, expulsée avec ses enfants de huit mois et trois ans, la veille de la trêve légale de 5 mois

Léonie Piscator Léa, dont l'histoire est relatée par le Midi-Libre, fait partie de ces familles mises à la porte juste avant la trêve hivernale du 1er novembre au 1er avril. L’État, qui n’a plus le droit, durant cette période, d’expulser les locataires les plus précaires qui ne parviennent plus à payer leur loyer, se dépêche de les jeter dehors avant l’échéance.

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Un huissier, des policiers et un serrurier se sont rendus au domicile de Léa et de ses deux enfants, âgés de huit mois et trois ans, lundi matin à Montpellier, pour lui signifier l’obligation de quitter immédiatement leur logement. Le jour choisi par les représentants de l’État pour expulser cette famille de son appartement n’a rien d’anodin. Lundi, nous étions le 31 octobre, soit le dernier jour où il était légalement possible de le faire avant la trêve hivernale. Ironie cruelle, il s’agissait également d’un jour de pont, entre le week-end et le jour de la Toussaint, et les services d’aides sociales étaient quasiment tous fermés. Midi-Libre rapporte dans son article qu’en déménageant ses affaires hors de son appartement, Léa était aidée seulement de sa mère et de ses demi-frères, vivant eux-mêmes dans une grande précarité, sans savoir où ses enfants et elle-même allaient dormir le soir-même. « Ici il n’y a que nous, on n’a pas de famille. »

Malheureusement, l’histoire de Léa ne représente qu’un cas parmi des milliers autres. Les jours qui précèdent le début de la trêve hivernale, les pouvoirs publics accélèrent le rythme des expulsions. Chaque année, à la fin du mois d’octobre, de plus en plus de familles sont mises à la rue, sans recours possible. Au 115, le numéro d’urgence du Samu Social, on n’est en mesure de répondre qu’une fois sur deux, et les solutions, quand il y en a, ne sont toujours qu’à très court terme. Le résultat est que chaque année, peu avant la date du 1er novembre, des milliers de ménages se retrouvent expulsés – 14 000 en 2015 d’après l’association Droit Au Logement, soit +24 % – avec de moins en moins de solutions d’hébergement.

Pourtant il existe de nombreux logements vides en France. Plus de 2,6 millions d’après l’INSEE, chiffre qui est probablement encore très loin de refléter la réalité. Les expulsions menées par les pouvoirs publics ne visent qu’à dédouaner l’État, qui peut légalement être amené à payer le loyer dû, lorsqu’un locataire endetté est poursuivi en justice, ce qui plonge les plus précaires dans une misère plus grande encore.

Luttons pour que cessent les expulsions qui creusent toujours plus le fossé entre les plus démunis et les possédants. Réquisitionnons les logements vides !


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