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Education

« Je suis 0,1% » , un hashtag et une pétition contre Blanquer et son monde !

Dimanche 19 janvier, Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education Nationale, déclarait dans un entretien sur France Inter « qu'il n'y a pas de climat anti-Blanquer dans l'éducation Nationale » tout en opposant des « minorités radicalisées antidémocratiques et antirépublicaines responsables des perturbations » aux « 99,9% d'accord avec lui pour dire « qu'on peut « aimer son métier et ne pas perturber les choses » !

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Hausse des taux de grévistes, multiplication des actions coups de poing tels que déposer les anciens manuels scolaires devant les rectorats, blocages des E3C dans les lycées, il n’en fallait pas moins pour que Blanquer crie au scandale dans l’entretien sur France Inter. Le ministre a consacré toute une partie de l’émission à nier le climat « anti-Blanquer », et à relativiser l’opposition à sa réforme, évoquant en substance un « effet loupe » sur l’action de minorités « radicalisées ». Il déclare ainsi : « Il n’y a pas un climat anti-Blanquer à l’éducation nationale. Là encore, pardon, mais c’est des effets de loupe. Prenez la réforme du baccalauréat, quand je l’ai présentée, et elle n’a pas énormément changé depuis, elle a recueilli l’adhésion […] Il y a tout un travail qui est fait. Et aujourd’hui, à chaque étape, il y a des secteurs radicaux qui contestent l’étape suivante en disant que ça va être désordonné, vous allez avoir les profs contre vous. Pas du tout !

« Les gens qui perturbent sont des gens qui, vraiment, ne font pas de bien aux élèves. » Le journaliste Ali Baddou le coupe : « Ce sont parfois des gens qui aiment leur métier, Jean-Michel Blanquer. » A quoi le ministre répond : « On peut aimer son métier et ne pas perturber les choses. Et 99,9% des enseignants sont d’accord avec ce que je viens de dire. Ce qui compte avant tout, c’est l’intérêt de l’élèves. »

Ces propos méprisants de Jean-Michel Blanquer ne sont pas passés comme une lettre à la poste pour le ministre. Le hashtag « je suis 0,1% » s’est très vite imposé sur les réseaux sociaux à la veille d’un regain de mobilisation dans l’Education nationale contre la réforme du lycée et des E3C (épreuves communes de contrôle continu) que doivent passer les classes de première dans l’impréparation ainsi que dans le rejet le plus total des enseignants de devoir faire passer un bac local, dévalorisé dans lequel les élèves ne seraient plus soumis aux mêmes chances de réussite. Il suffit de regarder l’actualité de la semaine pour découvrir une proviseure d’un lycée donner les sujets aux élèves en avance, à voir toute la banque de sujets qui fuite sur internet.

Depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites le 5 décembre, l’Education s’est révélée être le 3e secteur le plus mobilisé. Les plus forts taux de grévistes ont atteint les 70% selon les syndicats le 5 décembre et les journées suivantes ont montré la détermination du secteur à poursuivre la lutte. Toutes les journées interprofessionnelles ont été largement suivies et les enseignants ont tissé des liens forts avec les grévistes de la RATP ou de la SNCF en reconductible en allant sur les piquets dès 5h pour bloquer les bus qui sortiraient. Blanquer pariait sur un essoufflement mais la dernière journée de mobilisation le 24 janvier a enregistré entre 40% et 50% de grévistes au niveau national dans l’éducation. C’était l’occasion pour le très beau cortège parisien des établissements en lutte de chanter « nous sommes 0,1% ».

Le ministre joue sur des formules pour tenter de cacher l’étendue de la crise et de la défiance des enseignants à son égard. C’est pour contrer son discours qu’une pétition mise en ligne depuis quelques jours pour montrer que loin d’être 0,1% à adhérer à la politique de Blanquer, nous sommes la majorité à la rejeter, a déjà recueillie presque 90000 signatures. C’est dire l’ampleur du rejet de ce ministre.

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Crédits photos Ouest France.

Depuis la semaine dernière, les premières épreuves des E3C sont déjà perturbées par des grèves d’enseignants pendant les jours de surveillance des épreuves, par des blocages de lycées par les élèves et parents. Même s’il est difficile de quantifier l’ampleur des établissements touchés sur tout le territoire, de nombreux établissements se voient déjà dans l’obligation d’annuler et reporter les épreuves. Pour la majorité des syndicats, l’annulation de ces épreuves et le retrait de cette réforme reste de mise.

Ce que révèle surtout cette mobilisation qui se juxtapose à celle des retraites, c’est que non monsieur Blanquer, ce n’est pas une « minorité radicalisée » qui fait grève mais bien une majorité de profs qui s’est radicalisé par votre mépris et vos politiques de casse de l’Education nationale.


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