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Le décrochage des retraités au macronisme

Le sauve-qui-peut électoral : Macron ne veut plus « emmerder les retraités »

Les retraités, qui ont voté massivement pour Macron au premier tour, se sont retrouvés dans le viseur des réformes de l’exécutif avec une hausse de la CSG notamment et un gel du point d’indice des pensions. Ces attaques frontales contre leur pouvoir d’achat a généré une colère qui commence à se transformer en fronde. Traditionnellement à droite, le corps électoral des retraités, très assidu aux urnes (avec environ 85% de participation aux scrutins), représente un enjeu de taille. A la veille des nouvelles échéances électorales et à l’aube d’une nouvelle série de réformes libérales, Macron cherche à tout prix à les récupérer.

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Aux racines des manœuvres politiques de l’exécutif en direction des retraités

Le contexte de recomposition politique qui a suivi l’éclatement du PS et dans lequel a eu lieu l’élection présidentielle n’a pas permis au parti présidentiel de conquérir une base sociale véritablement conséquente et cohérente. Dans le cadre d’une concurrence électorale quadripartite, le candidat de la République en marche est devenu un président mal élu. Malgré cette élection en demi-teinte, grevée d’une très forte abstention, le discours macroniste est pourtant thatchérien, cultivant volontiers une image jupitérienne d’ultra-détermination et de forte volonté réformatrice. La victoire éclaire de l’automne 2017 sur les ordonnances travail, qui a profité de la sidération post-élection et des manoeuvres des organisations syndicales, a entretenu l’idée qu’il existait un boulevard pour le pouvoir. Le printemps n’était pas encore arrivé et avec lui les grèves étudiante et cheminote, que les retraités déjà descendaient en nombre dans la rue pour protester contre la hausse de la CSG, mesure aux airs de retournement de veste aux yeux d’un électorat pourtant assez acquis à la cause.

Les retraités, un enjeu de taille pour LREM et Macron

Sous ses airs anodins, ce refroidissement soudain des relations entre le corps électoral des retraités et l’exécutif est pourtant une véritable épine dans le pied de ce dernier. En effet, les retraités forment un des seuls le seul corps électoraux vraiment cohérent et structuré avec lequel Macron a pu dialoguer jusque-là. Quand les partis présidentiels, UMP et PS, parvenaient à s’adresser aux ouvriers, aux employés, LREM ne parvient qu’à évoquer abstraitement « les actifs », très handicapé par sa politique ultra-libérale et ouvertement hostile aux travailleurs, volontairement évacués de la rhétorique politique déployée par Macron. On comprend dès lors que le dialogue avec les retraités soit un enjeu de taille, d’autant plus qu’il pourrait s’agir là d’une brèche vitale pour une droite, LR en tête, qui peine à incarner des perspectives crédibles. Il est symptomatique en effet que Macron annonce ostensiblement ne plus vouloir « emmerder les retraités » sur la question des droits de succession, particulièrement importante aux yeux de la frange la plus aisée de cette catégorie. D’autant plus symptomatique qu’il n’hésite pas à humilier publiquement Christopher Castaner, secrétaire d’Etat, sur la question. Macron tente en effet de resserrer les rangs électoraux afin de ne pas grignoter encore un peu plus sa marge de manœuvre politique, qui s’est déjà considérablement réduite.

Crédit photo : PHILIPPE RENAULT / OUEST-FRANCE


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