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Acte XI.

Le grand débat ne fonctionne toujours pas : les Gilets jaunes toujours par dizaines de milliers

Depuis, plus d’une semaine, le gouvernement ne tarit pas d’effort pour faire de ce Grand débat, un succès. Des grands raouts avec les maires à la visite surprise à un grand débat citoyen pour commencer à convaincre la population de « discuter », rien n’y fait. Force est de constater que pour la grande majorité des Gilets jaunes, le Grand débat reste du « bla bla ». C’est ce dont témoigne qu’après 11 semaines les Gilet jaunes restent extrêmement mobilisés dans tout l’hexagone, notamment à Toulouse capitale de la mobilisation avec plus de 15 000 gilets jaunes mobilisés !

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Crédits photos : Alexis Kraland

Depuis plus d’une semaine, le gouvernement fait des pieds et de mains pour mettre sur la rampe de lancement son Grand débat. Après un lancement en grande pompe devant les maires, l’acte 2 visait cette fois-ci à s’adresser directement à la population, sans intermédiaire. Pour compléter la panoplie, Macron a recruté un nouveau ministre : Cyril Hanouna. Le présentateur de l’émission Touche pas à mon poste a animé vendredi un Grand débat télévisuel avec Marlène Schiappa. La stratégie est clair : commencer à s’adresser à un public plus « populaire » mais aussi d’attirer les jeunes. Mais force est de constater que les salles des Grands débats citoyens n’accueillent quasiment pas de Gilets jaunes, cette fois-ci, largement invités. Une député LREM comme les analystes tentent tout de même de se rassurer. Si la mobilisation est un peu moins forte pour l’acte XI, c’est un signe d’encouragement, c’est qu’une partie….est allé rejoindre les débats citoyens. CQFD.

Mais après 11 semaine, la mobilisation reste à un très haut niveau est légèrement inférieure à la mobilisation de l’acte X. C’est par ailleurs, ce que titre le journal Le Monde, lui-même : « Acte XI des « gilets jaunes » : la mobilisation a repris malgré des dissensions internes ». Le journal parle de reprise ? Mais le mouvement s’est-il déjà arrêté ? Il est évident que non. Le sujet de la « reprise » que souhaite pousser le journal est plutôt lié aux dissensions internes, réellement existantes, comme l’exprime les 5 différentes manifestations déclarées ce samedi. Mais si le journal illustre que la mobilisation des Gilets jaunes est toujours aussi dynamique, il s’étonne d’une certaine manière que ses divisions n’aient pas eu un impact plus fort sur le mouvement. Un signe à la fois de force pour le mouvement mais aussi l’expression de réelles divisions que le gouvernement comme les grands médias veulent à tout prix nourrir et mettre en lumière. Appuyer sur les faiblesses pour mieux en finir ?

Ainsi, après l’échec de la tentative à pacifier pour de bon le mouvement, les « heurts » étant encore très nombreux, le gouvernement essaye de jouer une nouvelle carte celle des divisions internes. Signe que celles-ci sont nombreuses, les nombreux cortèges, au moins 5 manifestations ou rassemblements déclarés, sans compter les manifestations non déclarées. Mais le problème n’est pas tant la multiplication des points de rendez-vous que le fait que cette division affaiblit le mouvement en laissant des brèches aux forces de polices qui ont quasiment empêché la nuit jaune de se tenir correctement avec une Place de la République occupée quasiment entièrement par les CRS, les manifestants étant évacués au canons à eau par plusieurs fois. Mais encore, cela laisse aussi des brèches importantes dans lesquelles des ennemis politiques de tout bord peuvent s’insérer. C’est ce qu’illustre l’attaque du cortège du NPA, à plusieurs reprises, par un commando d’extrême droite, moyennant barre de fer et poing américains, jets de pavés et de matériel de chantier. Durant l’acte XI, des Gilets jaunes ont aussi été agressés par l’extrême-droite.

Dès lors, la question de la maîtrise des cortèges comme ses modalités d’actions soient décidées par les Gilets jaunes eux-mêmes se pose de manière plus aiguë encore. Derrière se pose de manière toujours plus urgente la question de la structuration démocratique du mouvement pour ne pas laisser en définitive, les rendez-vous sur les réseaux sociaux, donner le la. C’est par des discussions politiques comme organisationnelle que les Gilets jaunes pourront se donner les moyens d’une stratégie de lutte à même de défaire Macron. Ce week-end avait lieu l’Assemblée des Assemblées de Commercy. C’est dans ce cadre, notamment, que des interventions dénonçant les attaques du cortège du NPA par l’extrême droite ont été applaudit par une grande partie des Gilets jaunes présents. De la même manière, dans les coulisses de l’AG de Commercy, comme sur les Réseaux sociaux, la question des violences policières reste centrale avec dernier cas en date, la mutilation à vie de Jérôme Rodriguez, figures des Gilets jaunes qui va peut-être perdre un œil. Pour les Gilets jaunes, le dernier tweet de Castaner dénonçant les « casseurs » camouflés en « gilets jaunes » risque d’être pris pour une provocation de plus.

C’est aussi la question de la « grève générale » qui était à l’ordre du jour de la mobilisation après de multiples appels de collectifs de Gilets jaunes comme Rouen ou le relai de l’initiative de grève générale à partir du 5 février « Il faut que tout le monde soit à la grève générale » expliquait un Gilet jaune au micro de Révolution Permanente. « Si on met la France à plat, là ils vont se poser des questions, si les commerces ferment, si les trains de marchent plus comme en 68 », continue une Gilet jaunes retraitée, âgée de 71 ans. Un autre manifestant à la fois Gilet jaune et militant CGT expliquait : « Le but c’est de gagner, il n’y a que par la grève qui va bloquer l’économie. Il faut une convergence totale, et arrêter la défiance entre gilets jaunes et syndicat objectif commun pour faire perdre Macron, les revendications sont les mêmes entre syndicats et gilets jaunes ». Le militant affirme même combattre « à l’intérieur de mon syndicat, et prendre des initiatives, je suis à la CGT pour soutenir les Gilets jaunes ».

Le gouvernement est encore une fois mis à mal par la persistance de la mobilisation. Signe que malgré une embellie, il reste en très grande difficulté. Signe de cela, c’est même une mobilisation « pro-Macron », celle des « foulards rouges » ce dimanche qui met le gouvernement en porte à faux comme en témoigne les déclarations d’un ministre de poids : « Attention à ne pas faire du “Koh-Lanta”… Il ne faut surtout pas qu’on ait ce week-end l’équipe des jaunes d’un côté contre l’équipe des rouges de l’autre ».

Raison de plus pour passer à l’offensive. « Il faut passer par le blocage de l’économie, il y a que la grève qui permet de le faire », continue le Gilet jaune militant CGT. C’est en ce sens que la question de la construction, malgré les difficultés, d’un vaste mouvement de grève générale à partir du 5 février et reconductible de manière illimitée se pose de manière urgente. C’est la seule possibilité pour passer à un rapport de force qualitativement supérieure, à même de défaire Macron.

Petit tour de France :

Toulouse :

Nuit jaunes à Paris :

Paris :

Evreux :

Toulon :

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