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Maintien du plan austéritaire

Le directeur de l’ARS Grand Est persiste : 598 emplois et 174 lits doivent être supprimés !

Alors que la région Grand Est est l'un des foyers les plus touchés par l'épidémie, Christophe Lannelongue, directeur de l'Agence régionale de santé confirme le maintien d'un plan austéritaire, prévu en 2019 et qui vise à licencier 598 personnes et fermer 174 lits à l'hôpital de Nancy.

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Crédits photos AFP et Huffington

La crise du coronavirus : un révélateur de la situation de détresse de l’hôpital public

Le plan de restructuration des ressources sanitaire pour l’hôpital de Nancy, "Copermo"(Comité interministériel de performance et de la modernisation de l’offre de soins), impulsé en 2019 et validé par l’ex-ministre de la santé, Agnès Buzyn, a pour vocation de supprimer la dette de l’hôpital de Nancy par une subvention de 500 millions d’euros de l’Etat. En contrepartie de cet accord entre les collectivités locales et l’Etat, l’hôpital doit licencier près de 600 personnes et supprimer près de 200 lits et centraliser ses activités : supprimer les sept sites pour un site unique. Ce plan s’inscrit dans la directe ligne de ce qui se fait en matière de politique de gestion de la santé depuis des années, alors même que les travailleurs des hôpitaux saturés de la région Grand Est, les plus touchés par l’épidémie en France, crient au manque de moyens induit par ces mêmes politiques.
Christophe Lannelongue, le directeur de l’Agence régionale de santé Grand Est, chargé de l’application de ce plan, s’est fait remarquer ce 4 avril réaffirmant sa volonté de mener cette restructuration à bien, malgré la crise sanitaire. Ce qu’il ne cesse de revendiquer notamment dans une interview pour L’Est Républicain : « Il n’y a pas de raison de remettre en cause le Copermo. La trajectoire reste la même… ».
Réagissant à la polémique, il ajoute : « C’est un procès politique où l’on cherche à montrer que nous sommes une vieille agence de santé qui ne comprend rien à la situation ».
« Un enfant de 4 ans comprendrait que lorsqu’on passe de sept sites à un seul, il y a une possibilité de rationalisation » ; « On a triplé les lits de réanimation » ; « Cette semaine, les professionnels de santé vont pouvoir bénéficier de cinq millions de masques », ajoute Christophe Lannelongue au fil de son interview. Au-delà du mépris sans bornes dont il fait preuve à l’égard de ceux qui, en première ligne se battent contre la maladie malgré un système de santé rendu défaillant et que les soignants dénoncent depuis des années, ce directeur montre en effet une déconnexion considérable avec la réalité du terrain. Combien de morts dans des urgences saturées à cause de la fermeture de centres ? Combien de morts pendant cette crise avant que l’on daigne augmenter les places en réanimation, places que l’on a progressivement fermées pendant des années ?

Cinq millions de masques c’est moins que ce que consomment les soins en EHPAD pour une semaine. « On a pu soigner tout le monde » se targue-t-il, alors même que pour décharger les hôpitaux saturés de la région, des TGV sont affrétés vers l’Aquitaine. Soigner tout le monde alors que le nombre de morts s’élève à plus de 2000 pour la région ?

Le maintien de ce plan qui démantèle l’hôpital public de Nancy, dénoncé par les syndicats dès 2019, au milieu d’une crise sanitaire sans précédent est révélateur des politiques néo-libérales qui ont cassé le système de santé publique dans une logique de rentabilité appliqué à la santé au prix de milliers de morts.

Une gestion politique criminelle

Ce 5 avril, Olivier Véran, ministre de la Santé s’est vu obligé de réagir face au tôlé médiatique et politique engendré par la polémique, il dit « suspendre tous les plans de réorganisation ». Ce faisant il tente de défaire l’image du gouvernement des déclarations du directeur de l’agence régionale de santé du grand est. Néanmoins, le modèle de l’hôpital néolibéral que les directeurs des agences se sont efforcés d’appliquer années après années, ne sort pas de nulle part… Cette politique austéritaire imposée depuis de longtemps, trouve son expression la plus abjecte dans les déclarations de Christophe Lonnelongue. Celles-ci surviennent au milieu de cette crise sanitaire sans précédent, révélatrice des conséquences de la politique pour leurs profits que les gouvernements successifs n’ont cessé d’imposer.


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