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Le Medef réitère sa volonté d’en finir avec les 35H à son université d’été

"Rouvrir le débat" sur le temps de travail et la réforme des retraites. Voilà le programme du président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux pour maintenir les profits du patronat sur le dos des salariés en pleine crise économique. A rebours des aspirations patronales, il s'agit de partager le temps de travail et interdire les licenciements pour endiguer la récession et stopper l'austérité.

Alexandre Mongis

31 août 2020

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C’était un des point centraux à aborder pour Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef. "Je pense qu’il faudra rouvrir le débat" sur la question du temps de travail. Il avait déjà fait l’objet d’une forte critique pendant le confinement lorsqu’il osait annoncer que la baisse d’activité allait nécessiter des efforts de la part des travailleurs pour relancer l’économie.

Les Plans de casse de l’emploi et des conditions de travails que le Medef tente de justifier par l’urgence de sauver l’économie dans l’intérêt de tous se font surtout dans l’intérêt du patronat lui-même.Pour le Medef, il s’agit clairement de licencier massivement, comme c’est le cas à Renault, Airbus, ou encore dans le prêt à porter, tout en augmentant la charge de travail pour les salariés qui conservent leur poste.

Il s’agit donc d’une part de faire payer le coût de la crise aux travailleurs en les licenciant et les renvoyant à un avenir de grande précarité, et d’une autre en dégradant leurs conditions de travail en augmentant les cadences et le temps de travail.

A rebours de l’idée qu’une telle politique endiguerait la crise économique, elle entraînerait au contraire une hausse du taux de chômage, notamment chez les jeunes générations qui entrent sur le marché déjà fortement frappées par les premiers mois de la récession.

Une stratégie que ne soutiendrait pas le gouvernement, à en croire les dernières déclarations d’Elisabeth Borne. Mais difficile d’oublier que c’est ce même gouvernement qui souhaite réhabiliter la réforme des retraites, et qu’une partie des ministres actuels ont été au coeur de l’élaboration de cette dernière.
Dans le même sens, il n’aura échappé à personne que c’est encore ce même gouvernement qui n’a cessé de faire des cadeaux au patronat depuis l’émergence de la crise économique. Aides d’Etat faramineuses, mise en place d’APC pour dégrader les conditions de travail et masquer les licenciements, baisse des impôts de production, régime d’exception pendant cinq mois pour différer les faillites : autant de mesures que l’exécutif a pris en concertation avec le patronat pour maintenir ses profits en même temps qu’avaient lieu des vagues de licenciement sans précédent. En parallèle ne cessent d’être coupées les dépenses de l’Etat à l’hôpital, l’école, et dans tous les services publics

A l’instar des conditions de travail effroyables dans les hôpitaux, il n’y a aucune illusion à se faire sur les intentions prétendues de la part de l’exécutif à maintenir l’emploi : seule l’assurance des profits compte, peu importe ce que les travailleurs devront endurer. Aussi contre ces licenciements et devant un chômage colossal, le partage du temps de travail, l’interdiction des licenciements et la hausse des salaires sont la seule solution tant pour faire face à la crise sanitaire qu’à la crise économique. Une revendication qui nécessite cependant un plan de bataille à la hauteur des enjeux, à rebours de la politique de concertation et de grève carrée des directions syndicales qui, en répondant présente à tous les rendez-vous du gouvernement, participent activement à la dégradation des conditions de travail.


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