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Répression

Lacrymos devant la maternelle : la Préfecture accuse les pompiers et parle d’un « incident collatéral »

L’usage, à l’occasion de la manifestation des pompiers, de gazs lacrymogènes à proximité d’écoles avait choqué la semaine dernière. Interpellés par des élus et parents d’élèves, la Préfecture a choisi de reporter la faute sur les pompiers, qui seraient responsables de ce que la police appelle un « incident collatéral ».

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La semaine dernière, l’usage de gazs lacrymogènes à proximité des écoles maternelles et primaires Marsoulan à l’heure de sortie des élèves, autour de 16h30, avaient choqué. La scène prenait place le jour d’une manifestation de pompiers qui, sévèrement réprimés, avaient été pourchassés jusque dans un square situé à proximités des écoles, et où la police n’avait pas hésité à faire un usage massif de gazs.

Or, vraisemblablement, la scène n’a pas indigné que les parents d’élèves ou les gauchistes. Après la FCPE, ce sont en effet plusieurs élus de la Ville de Paris qui ont interpellé la Préfecture suite à ces faits, comme le rapporte aujourd’hui Le Monde. Dans un courrier cité par le journal, les élus pointent la responsabilité de la Préfecture qui n’aurait pas sécurisé le parcours de la manifestation et averti les écoles, en ces termes : « Ces affrontements spectaculaires auraient pu directement impacter les élèves, alors que certains ont pu en être spectateurs à la sortie de l’école. Aucune réquisition de la direction de l’ordre public et de la circulation de la Préfecture de police n’avait été formellement adressée à la Ville pour cette manifestation, comme cela est le cas habituellement, de manière à permettre de sécuriser le parcours et assurer l’information des services concernés. »

Mais ce qui a de quoi surprendre, c’est la réponse de la Préfecture, qui n’a pas hésité à se justifier auprès du Monde en évoquant la responsabilité des manifestants, sévèrement réprimés ce jour-là, à l’image de ce pompier ayant reçu un tir de LBD en pleine tête. « Les forces de l’ordre dépêchées au niveau du jardin Debergue à Paris 12e pour contenir ce départ de cortège (…) étaient alors la cible de multiples projectiles. (…) C’est dans le cadre de cette mission de maintien de l’ordre que du gaz lacrymogène s’est dispersé dans l’atmosphère et a pu incommoder des riverains et certains occupants de l’école se trouvant à proximité. Ce sont donc les agissements des manifestants ayant quitté le cours de Vincennes afin de contourner le dispositif qui sont à l’origine de cet incident collatéral et non une manœuvre délibérée des forces de l’ordre. » a ainsi affirmé la Préfecture, reportant la responsabilité sur les manifestants.

« Du gaz lacrymogène s’est dispersé dans l’atmosphère et a pu incommoder des riverains » : l’euphémisme séduira les amoureux de la langue de bois, dont la Préfecture fait ici un usage exemplaire. Il faut dire qu’à force de justifier les pires violences, Lallement et son équipe s’y connaissent en stratégie rhétorique, mais celle-ci est chaque jour de moins en moins convaincante à mesure que les violences policières sous toutes leurs formes s’affichent au grand jour, au point que même certains grands médias se trouvent obligés de les dénoncer.


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