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Répression

La répression sur les lycéens mobilisés s’accentue

Après les grévistes, c'est au tour des lycéens de subir la répression. Lacrymos, matraques, gardes à vue : c'est ainsi que le gouvernement tente de museler la mobilisation naissante dans les lycées depuis plusieurs semaines, terrifié par l'hypothèse d'un réveil de la jeunesse.

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Crédits photo : CGT Educ’Action Académie de Nantes

Depuis la rentrée, la mobilisation prend forme dans la jeunesse et se manifeste à travers des blocus lycéens et des AG étudiantes. Dans un contexte où la grève à la RATP et à la SNCF dure depuis près de deux mois, la jeunesse prend petit à petit conscience de la nécessité d’entrer dans la bataille, afin de se battre contre cette réforme inégalitaire des retraites, mais également sur ses propres revendications. Ainsi, la mobilisation sur les lycées s’est beaucoup cristallisée sur la question des E3C et la réforme du bac, mise en place cette année par Blanquer, et qui, au-delà du fait qu’elles sont mal organisées et pas du tout adaptées au programme des élèves, augmenteront les inégalités entre les différents lycées, faisant du bac un diplôme local ayant une valeur différente selon chaque lycée.

Ces blocages, mis en place par des noyaux de lycéens mobilisés et rejoints par une grosse majorité de lycéens mais aussi par les professeurs mobilisés et souvent en grève reconductible, ont permis pour certains lycées de reporter les épreuves des E3C. Ainsi, dans trois lycées de Saint-Denis, Paul Eluard, Suger et Angela Davis, les E3C ont été reportées pour après les vacances. Preuve que les blocages de lycées ont toujours une efficacité et que la jeunesse a un potentiel de mobilisation qui fait peur au gouvernement.

C’est bien pour cette raison que le gouvernement tente à tout prix de museler la mobilisation dans la jeunesse. Depuis le 5 décembre, c’est en fermant les universités, en appelant à la trêve de Noël et en jouant la stratégie du pourrissement qu’il a tenté de marginaliser les secteurs mobilisés, à savoir la RATP et la SNCF. Mais depuis la mobilisation lycéenne, c’est d’abord en envoyant la police sur les blocus qu’il a tenté de réprimer les lycéens mobilisés. Ainsi, dès le 4 décembre, plusieurs lycéens ont été interpellés, matraqués et gazés. Depuis la rentrée, la police est systématiquement envoyée sur les blocus, dès 7h du matin, afin d’intimider les lycéens. Ce vendredi, par exemple, 4 élèves mineurs du lycée Ravel ont été interpellés et emmenés au commissariat du 20e arrondissement, suite au blocage du matin. Mais la répression continue à l’intérieur du lycée : à Bordeaux, dans le lycée François Mauriac par exemple, la police était devant les salles d’examen pour forcer les élèves à composer. Cette répression et cette surveillance policière peut nous rappeler, à bien des égards, celles qu’ont subi les grévistes de la RATP, quand des policiers étaient dès 6h du matin dans les dépôts de bus RATP afin de contrôler la bonne sortie et circulation des bus.

Mais la pression que subissent les élèves ne s’arrête pas à celle exercée par la police, elle est souvent accentuée par l’administration des différents lycées. Ainsi, à Louis-le-Grand par exemple, l’administration n’a rien fait face à l’action violente de l’UNI, syndicat de droite, qui a tenté de débloquer vendredi 24 janvier. Dans le lycée Valin à La Rochelle, 17 élèves ont été interdits de passer aux rattrapages des E3C, auxquels ils n’avaient pas pu participer en raison de leur présence au blocage de celles-ci et à la manifestation le lundi 20 janvier. Bloquer, manifester ou encore suivre un compte Instagram appelant au blocage de lycée ont été des raisons suffisantes pour le proviseur pour sanctionner les lycéens mobilisés. 14 de ces lycéens se sont ainsi vu attribuer la note de zéro pour les E3C, pour avoir osé manifester leur opposition à l’administration et à ce gouvernement qui fait passer des réformes toujours plus injustes pour la jeunesse et le monde du travail.

Face à cette répression policière, patronale et scolaire qui s’abat sur les grévistes mais également les jeunes mobilisés, la détermination reste intacte et la mobilisation continue. Si la grève à la RATP et à la SNCF diminue petit à petit, le réveil de la jeunesse pourrait changer la donne et donner l’espoir d’une deuxième phase de mobilisation. Quoi qu’il en soit, cette grève aura marqué les esprits et les prochains mois à venir seront sûrement marqués par d’autres mouvements sociaux.


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