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Dictature patronale

La peur des représailles, premier frein à la syndicalisation

A l'heure du management agressif, de la casse du code du travail et des emplois précaires, la menace de la répression syndicale est la première raison qui explique la non-syndicalisation des salariés.

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Frein à la carrière, dégradation des conditions de travail, refus d’augmentation... L’épée de Damoclès qui menace les salariés syndiqués

Une étude menée par le Défenseur des droits, et publiée ce jeudi, le « 12eme baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi », « Édition consacrée aux discriminations syndicales », analyse les rapports entre syndicalisation et discrimination au travail. A la lecture des différents chiffres, se révèlent les pressions patronales et les différents niveaux auxquels elles s’exercent : rapports plus tendus entre la direction et les salariés syndiqués, refus d’augmentation ou d’évolution de carrière, etc... On voit au cours de l’étude comment le patronat non seulement réprime les salariés syndiqués, mais aussi comment cette répression constitue un frein considérable à se syndiquer pour les travailleurs.

Et on voit bien que cette peur des représailles (première raison exprimée pour expliquer le choix de ne pas se syndiquer) est loin d’être infondée lorsqu’on parcourt la suite de l’enquête. Les chiffres sont univoques : les discriminations envers les salariés syndiqués, sont une vraie menace qui pèse sur les salariés, puisque par exemple, en terme d’évolution de carrière, « une personne sur deux estime avoir été freinée dans son évolution professionnelle du fait de son activité syndicale », 43% des sondés « estiment qu’exercer une activité syndicale a entraîné une dégradation des relations avec leur hiérarchie », ou encore, « en matière d’évolution de leur rémunération, 44% d’entre elles [les personnes interrogées] considère que leur activité syndicale a représenté un frein ».

Des chiffres qui n’ont rien d’abstraits pour les travailleurs dont toute perspective d’évolution de carrière est bloquée à cause de son engagement syndical, voire même lorsque la pression, plus directe encore, est celle du licenciement. Des méthodes de répression syndicales dont les derniers mois ont fait la démonstration par exemple dans les rangs de la SNCF depuis la fin de la « bataille du rail », avec une politique de répression syndicale très forte contre des militants syndicalistes parmi les plus combatifs.

Menacer, isoler, réprimer : la méthode patronale pour maintenir l’exploitation

Car, si les discriminations syndicales sont si fortes, c’est que le patronat a tout intérêt à maintenir cette pression à ne pas se syndiquer chez les travailleurs. A l’heure où, au nom du profit d’une poignée de capitalistes, les emplois sont de moins en moins sûrs, de plus en plus précaires, et où les méthodes de managements agressives plongent des milliers de salariés dans des situations de souffrances allant jusqu’aux burn-out ou au suicide, il est un enjeu central pour les patrons de veiller à ce que ceux qu’ils exploitent restent isolés, privés des outils qui leur permettraient de se défendre, tels que les syndicats.

Dans une période où 25% des moins de 25 ans sont au chômage, par exemple, pour un jeune salarié précaire, la double menace de la peur de perdre son emploi, et celle de ne pas pouvoir faire évoluer sa situation vers un emploi plus stable ou un meilleur salaire, constitue une pression considérable. C’est cette pression constante et individuelle sur chaque salarié, chaque travailleur « chanceux » d’avoir un emploi et prêt à tout pour ne pas le perdre, qui permet au patron de maintenir ce rapport d’exploitation.

Conscients du nombre et de la potentielle force collective de ceux qu’ils exploitent continuellement, et dans des conditions en constante dégradation, les patrons utilisent donc des méthodes violentes, celles de la peur et de la répression syndicale, pour tuer dans l’œuf toute lutte éventuelle. Des méthodes qui sont celles de tout un système, prêt a tout pour se maintenir : elles ne sont en effet pas sans évoquer la répression par les forces de l’ordre des mouvements sociaux dans les rues, particulièrement violente ces derniers mois pendant le mouvement des Gilets Jaunes. Une violence et un déploiement des forces de l’ordre qui constituent eux aussi une considérable force dissuasive pour toute personne voulant rejoindre une manifestation.

Tout cela montre que dans le monde de l’entreprise la « démocratie » n’est qu’un vain mot. Car à l’intérieur des usines c’est la dictature patronale qui règne. Ou pour mieux dire, c’est le rapport de force qui l’emporte. Car malgré toutes ces menaces, intimidations et pressions, des salariés continuent à mener courageusement le combat pour leurs droits. Il s’git donc de prendre conscience que c’est notre union qui fait notre force et nous permet de créer un rapport de force favorable aux salariés.


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