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« Qu’on nous débarrasse des gays pour purifier le sang tchétchène ! »

L’incroyable diatribe homophobe du président de la Tchétchénie

Ramzan Kadyrov, président de la Tchétchénie, république constitutive de la Fédération de Russie, n’a pas l’habitude de répondre à des médias à l’internationale, s’adressant plus souvent au-delà de ses frontières à ses 3 millions d’abonnés sur son compte Instagram. Pourtant, interviewé samedi dernier sur la chaîne américaine HBO Real Sports à propos des sports de combat qui font la fierté des entraînements militaires tchétchènes, le président ne s’est pas empêché de lâcher une série de propos homophobes d’une violence rarement entendue dans la bouche d’un chef d’État pour répondre à un journaliste l’ayant interrogé sur la situation des personnes LGBT en Tchétchénie.

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En effet, depuis quelques mois, de graves accusations, témoignages à l’appui, relayées par de nombreux médias et différentes ONG, visent la Tchétchénie, où se dérouleraient une véritable chasse aux homosexuels, traqués, torturés et tués partout dans le pays, crimes perpétrés par le gouvernement et les forces de l’ordre tchétchènes.

Cette fois-ci, après avoir tenté d’esquiver la question du journaliste en lançant avec mépris : « Que fait (ce journaliste) ici ? C’est quoi cette question ?? », le président Kadyrov a fini par prendre le taureau par les cornes et a déversé son fiel homophobe devant les caméras :

« C’est absurde. Il n’y a pas ce genre de personnes ici. S’il y en a, qu’ils partent au Canada. Dieu nous garde, prenez les pour qu’il n’y en ait pas ici. Pour purifier le sang tchétchène, prenez-les !! »

Le journaliste insiste, et continue d’interpeller le président tchétchène en rappelant les témoignages de jeunes hommes torturés. Kadyrov réplique, sur le même ton :

« Ce sont des démons. Ils sont bons à vendre. Ce ne sont pas des hommes. Que Dieu les punisse pour ce qu’ils nous accusent de faire. Ils devront répondre devant le Très-Haut pour ça. »

Ces arguments aux relents religieux réactionnaires s’ajoutent à de nombreuses autres sorties glaçantes du gouvernement tchétchène et de sa police qui encourage les parents d’homosexuels à assassiner leurs propres enfants. L’ONG Russian LGBT Network rapporte que plusieurs personnes homosexuelles ont été récemment exécutées sous de faux prétextes allant du cambriolage au terrorisme, et que d’autres sont encore séquestrées et torturées dans des lieux secrets comme des écoles ou des usines désaffectées, dans des circonstances similaires à ce que rapportait déjà en mars le journal russe Novaïa Gazeta, qui parlait d’une centaine de victimes. Une procédure spéciale a été mise en place par certains pays, dont la France, pour recueillir les réfugiés gays tchétchènes, mais la peur d’être dénoncé et possiblement arrêté puis torturé voire exécuté rend la possibilité difficilement envisageable pour beaucoup.

Par ailleurs, Poutine, interpellé aussi par la communauté internationale sur cette situation alarmante, n’a pas bougé le petit doigt pour freiner ce que trois associations LGBT françaises appellent un « génocide ». Pas si étonnant quand on voit les coups durs que le gouvernement de Poutine inflige aux LGBT de Russie, comme la loi anti-propagande homosexuelle qui a grandement fragilisé la communauté LGBT et son tissu associatif désormais condamné à l’invisibilité, alors que les violences homophobes continuent de sévir fortement en Russie. Le président Macron, assurant il y a quelques semaines qu’il en demanderait régulièrement des comptes au président Russe, n’a finalement rien changé à la situation. L’impunité que ressentent apparemment certains chefs d’État pour déverser la haine homophobe devant les caméras de la communauté internationale.

Soutien internationaliste à la communauté LGBTI, nos fiertés n’ont pas de frontières !


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