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67 services d'urgence menacés de fermeture

L’hôstérité fait sa rentrée

Après un été marqué par la fermeture d'un service d'urgences sur dix, la rentrée s'annonce musclée en terme d'attaques contre notre système de santé. Ce lundi 31 août, un rapport remis au ministère de la santé préconise la fermeture de 67 services d'urgences, faute de fréquentation suffisante, relançant le débat sur les déserts médicaux et les hôpitaux de proximité. Entre les restrictions budgétaires prévues à l'Assurance Maladie, la poursuite de l'examen du projet de Loi santé et la perspective de relance du Plan Hirsch à l'AP-HP, ce rapport ne fait que confirmer la logique d'austérité qui s'abat sur l'hôpital public sous le gouvernement Hollande-Valls. Plus que jamais la mobilisation générale est à l’ordre du jour ! Camille Ernst

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La menace plane sur les urgences


Mantes-la-Jolie, Firminy, Saint-Vallier, Dreux, Thonon-les-Bains, Condom... Autant de communes qui ont vu leurs services d’urgences ou de SMUR partiellement fermés, la nuit généralement, durant quelques jours voire semaines cet été, sous la décision des sacro-saintes agences régionales de santé (ARS), bras armés du gouvernement en matière de santé. A Valognes, il s’est même agi d’une fermeture totale du service, devant le manque de personnel en cette période estivale. La mobilisation a été forte dans cette commune de la Manche, réunissant 2.500 personnes au cœur du mois d’août et réussissant le pari de rassembler élus locaux et habitants autour du personnel, afin de dénoncer la mise en danger des usagers, quand le centre hospitalier le plus proche se trouve à Cherbourg, à plus de vingt kilomètres. Malheureusement, les mobilisations sont restées trop isolées pour gagner.

Si ces fermetures n’étaient que temporaires, celles proposées par le Docteur Jean-Yves Grall, directeur de l’ARS du Nord-Pas-De-Calais, dans son rapport remis ce lundi à la ministre de la santé Marisol Touraine, seraient bien définitives et concerneraient 67 services d’urgences, n’épargnant aucune région. Elles viseraient les services dont l’activité n’atteint pas le seuil de 10.000 patients par an, pour les transformer en « centres de soins non-programmés », c’est-à-dire des « consultations médicales sans urgentiste et sans rendez-vous ». La justification ? « éviter la présence inutile de médecins [urgentistes] lors de périodes de faible activité ou sur des structures à faible activité globale ».

Quand la course aux profits s’applique partout, y compris dans la santé, c’est la survie des hôpitaux de proximité qui est brutalement remise en cause, les urgences étant la porte d’entrée principale dans ces structures où services de chirurgie et maternité ont déjà été fermés, faute de rentabilité suffisante. Sans compter la dégradation de la prise en charge des patients, condamnés à chercher toujours plus loin un hôpital pour les accueillir, alors qu’on parle bien de soins urgents, et dans des communes déjà en pénurie de médecins généralistes.

Dans un contexte d’austérité aggravée, mobilisation générale !


Si le ministère de la santé n’a pas encore exprimé d’avis clair sur les suites à donner à ce rapport, il s’inscrit bien dans la logique de la Loi Santé de Marisol Touraine et de son désastreux projet de « Groupement Hospitaliers de Territoire » (GHT). Adoptée par l’Assemblée nationale en avril et examinée en plénière au Sénat à partir du 15 septembre, cette loi organise la casse du système de santé public, notamment grâce aux GHT qui favoriseront les restructurations au sein de l’hôpital public, les suppressions de postes et la collaboration avec le privé, le tout au détriment en premier lieu des structures de proximité. Ceci dans un contexte d’austérité appliquée à la santé, avec 22.000 suppressions de postes et 3 milliards d’euros d’économies prévus sur 3 ans.

Faisant écho aux velléités de remise en cause des 35h du ministre de l’économie Emmanuel Macron, l’ami des patrons, le Plan Hirsch et sa remise en cause de l’organisation du travail et des RTT pour les salariés de l’AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris) revient lui aussi au cœur des discussions de la rentrée, en répondant à la logique austéritaire par un plan d’économies de 600 millions d’euros en quatre ans.

C’est dans ce contexte d’austérité générale qui s’abat sur le système de santé que vont reprendre les luttes à l’AP-HP. Et devant l’évidence de la généralisation d’un plan d’économie similaire à celui proposé pour l’AP-HP à l’ensemble des hôpitaux publics du territoire, devant les attaques contre les services des urgences, il est plus que jamais crucial de faire converger les luttes de l’ensemble des hospitaliers, afin qu’elles ne restent pas isolées, et en lien avec les usagers, à l’image des mobilisations de cet été.


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