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Etat criminel

L’aviation israélienne bombarde la bande de Gaza avant l’anniversaire du mouvement pour le droit au retour des réfugiés palestiniens

La nuit de jeudi à vendredi, avec des avions de combat, des hélicoptères d'attaque et l'aviation, l'armée israélienne a procédé à une centaine de frappes contre la bande de Gaza. Si l'attaque n'a fait aucun mort, on compte tout de même quatre blessés, et surtout la manifestation hebdomadaire de « La Marche du Retour » a dû être annulée, à quelques jours du premier anniversaire du mouvement de protestation contre le blocus israélien et pour le droit au retour des réfugiés palestiniens sur leurs terres. De plus cette attaque en période de campagne électorale israélienne met en évidence les positions colonialistes des différentes forces politiques en lice, tant sur la droite que sur la gauche de l'actuel Premier Ministre Benyamin Netanyahou.

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Les images sont glaçantes. Dans la nuit noire à peine éclairée par la lumière des bâtiments d’habitation, tout à coup un éclair embrase le ciel de Gaza. Au loin, on peut entendre un cri. Puis le calme quelques instants, et à nouveau la même scène qui recommence, en boucle. Les images montrées par l’armée israélienne montrent l’enclave vue par satellite, avec plusieurs points accompagnés d’une brève description. Ce sont les sites pris pour cible par l’aviation israélienne, présentés comme des centres souterrains de fabrication de roquettes. Nous n’en saurons pas plus.

Vidéo des hélicoptères israéliens frappant plusieurs sites sur Gaza

Tout ce que l’on sait, c’est que depuis un an, la mobilisation des gazaouis pour le droit au retour ne cesse de prendre de l’ampleur. Cette revendication exprimée par les manifestants de pouvoir retourner vivre librement sur les terres que les colons israéliens se sont appropriés par la force est centrale pour le peuple palestinien. C’est cette expropriation qui a poussé des centaines de milliers de palestiniens à l’exil depuis la Nakba (« catastrophe ») en 1948, les jetant pour la plupart soit dans la misère des camps de réfugiés dans les pays voisins, soit les obligeant à grossir la population de Cisjordanie ou de la Bande de Gaza. Ceci allant avec cela, les manifestants protestent aussi contre l’embargo israélien sur presque tous les produits qui empêche tout projet de développement à Gaza et oblige pratiquement à accepter la tutelle financière du Qatar comme quasi-unique source de financement. Alors que la dernière opération militaire israélienne d’envergure à Gaza datait de l’été 2014 avec un bilan meurtrier de plus de 1500 morts civils côté gazaouis, la mobilisation hebdomadaire des « Marche pour le retour » commencée en mars 2018 a marqué un renouveau de la résistance contre le colonialisme sioniste, actant que le peuple palestinien ne se se laisserait pas impressionner par la technologie de pointe dont bénéficie l’armée israélienne grâce à la collaboration des pays occidentaux, l’État français en tête. Ainsi, chaque semaine, des milliers de gazaouis ont manifesté près de la frontière, tandis que les forces de répression israéliennes n’hésitent pas à faire feu à balles réelles tuant près de 250 palestiniens.

Mais il faut aussi replacer l’opération militaire de la nuit du jeudi 14 mars dans le contexte de la campagne électorale actuelle en Israël. Benyamin Netanyahou, l’actuel premier Ministre, y joue sa survie politique. Et alors que son gouvernement a été entaché par divers scandales de corruption, sa principale carte à jouer reste celle de la répression contre le peuple palestinien, alors que le discours sécuritaire et pro-militaire est hégémonique parmi quasiment toutes les forces politiques et sociales israéliennes. Ainsi, alors que l’armée israélienne rapportait sans plus de détails que deux roquettes avaient été tirées de Gaza vers Tel Aviv, les principales forces en lice pour les prochaines élections parlementaires, tant à droite qu’à gauche de l’actuel Premier Ministre, se sont empressées d’exiger une réponse militaire immédiate de la part du gouvernement.

Que les deux roquettes en question n’aient jamais été aperçues par quiconque d’autre que les forces de renseignement de l’armée, et qu’elles n’aient atterri nulle part ailleurs que dans le désert loin des zones d’habitation, de l’aveu même de l’état-major israélien n’y a rien changé... Pourtant il y en aurait des questions à poser, étant donné que tant le Hamas que le Djihad islamique, les deux seules forces suffisamment organisées à Gaza pour utiliser ce genre de matériel, démentent avoir tiré ces roquettes.

Cette opération militaire tombe donc à pic pour le gouvernement Netanyahou qui ne pouvait rêver mieux pour fédérer l’ultra-droite israélienne au discours ouvertement raciste et anti-palestinien et se positionner dans la course à la radicalité sécuritaire pour les prochaines élections, en assurant les intérêts de la bourgeoisie israélienne et de l’impérialisme dans la région.


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