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Revue de presse

L’affaire du prof de la Sorbonne agressé par la police vue par la presse

Jeudi 22 septembre dernier, Guillaume Vadot, enseignant chercheur de Paris 1- Panthéon Sorbonne qui cherche à filmer une arrestation musclée d’une femme noire, est agressé par la police, en opération à la gare du RER D de Saint-Denis. Son témoignage, publié le lendemain matin sur notre site, se répand comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux, notamment grâce au post Facebook d’un de ses collègues de la Sorbonne, Guillaume Mazeau, censuré depuis par le géant américain. Lundi 26 septembre, à la suite de la conférence de presse tenue en présence de son avocat, Me Slim Ben Achour, plusieurs grands médias nationaux ont couvert l’info. Tour des réactions.

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Médiapart et le post de Guillaume Mazeau

Dès le lendemain de l’agression et sa révélation sur le site RévolutionPermanente.fr, le témoignage de Guillaume Vadot, alors anonyme, est repris dans plusieurs billets de blog de Médiapart et dans Libération. Les billets « Celui-là on lui fait un contrôle d’identité » publié par Jean-Pierre Anselme, sur son blog « A l’abordage », « Chronique de la folie policière ordinaire »de Christian Salmon, sur Médiapart, tout comme celui paru dans le fil d’actualité de Libération « On va te tuer, tu es mort », reprennent le post publié par Guillaume Mazeau, historien et maitre de conférence à La Sorbonne, sur sa page Facebook personnelle.

Une information reprise dans les principaux médias suite à la conférence de presse

A la suite de la conférence de presse, tenue ce lundi 26 septembre à 15h au bureau de Me Slim Ben Achour, entièrement filmée et diffusée en direct par le collectif Quoimagueule ? qui milite contre les contrôle au faciès, l’agression de Guillaume fait le tour de la presse. Le Monde, Libération, le Figaro, le Nouvel Obs, France soir, Marianne, l’Expresspour la presse nationale, Le Parisien, Ouest France, pour la presse régionale, les quotidiens en ligne comme Médiapart et le Huffington Post, des magazines Les Inrocks, TETU, mais également quelques grandes chaines d’information comme LCI, I-Télé ou BFM TV, ont, entre le lundi 26 au soir et la journée de mardi, accordé une place à l’événement. L’information apparait également en une de France Info ce matin.

Reportage de France Info, diffusé le 27/09, dans le journal

Dans leur majorité, les médias reviennent sur le témoignage de Guillaume Vadot, le déroulement du contrôle de police illégal qu’il a subi suite à son intention de filmer l’intervention de la police. Ils insistent le plus souvent sur les menaces, de viol, de meurtres dont il fait l’objet, sur le contenu de la plainte déposée ; un peu moins sur la cause de l’interpellation – le fait de filmer l’interpellation d’une femme noire – ou encore la référence à « Daesh » que les policiers ont utilisé pour accuser la victime de se solidariser des terroristes en filmant l’intervention policière. Des angles différents, des titres d’articles qui évoluent. Petite revue de presse des différentes réactions.

« Un prof de la Sorbonne porte plainte pour violences policières » (le Monde, 27/09, 10h59)

Le témoignage de l’enseignant est largement repris par la plupart des médias : ils précisent le déroulement du contrôle de police illégal qu’il a subi suite à son intention de filmer une opération de police. L’accent est mis sur son désir de porter plainte auprès du procureur de la République de Bobigny et auprès du Défenseur des Droits pour « abus de pouvoir, violences volontaires, agression sexuelle, menaces de viol et injures », et également sur son statut : un « prof », un « enseignant » « de la Sorbonne ». C’est également l’angle du Le Parisien qui reprend le même titre que Le Monde.

Quand Marianne énonce le contenu du dépôt de plainte, le Figaro préfère rappeler qu’à l’heure de la conférence de presse, la victime n’avait pas encore déposé plainte auprès de l’IGPN, la police des polices.

« Un enseignant de la Sorbonne ‘’agressé’’ par des policiers après avoir voulu filmer ‘’l’interpellation d’une femme noire’’ » (I Télé, 26/09, 22h23)

Le premier titre d’I-Télé mettait l’accent sur la couleur de peau de la femme interpellée que Guillaume Vadot a souhaité filmer. L’information a son importance puisque, selon le témoignage de la victime de l’agression, c’est également un des éléments qui, dans le contexte évoqué de la récente mort d’Adama Traoré, l’a poussé à sortir son Smartphone.

Depuis modifié, le titre a été resserré sur l’enquête en cours de l’IGPN saisi par la préfecture de police.

« Je vais te violer, et après on va voir si tu filmeras la police » (Libération, 26/09, 20h31)

Dans son édition parue le mardi 27 septembre, Libé consacre sa rubrique « Expresso » à un portrait à l’enseignant, également militant au NPA et co-fondateur du site RévolutionPermanente, dans lequel est décrit le déroulement de l’agression. Menaces de mort, de viol, usage d’un taser, l’ouverture forcée du téléphone portable et la suppression des images filmées par la victime, c’est le déroulé de l’intervention qui est reprise en détail.

« Après des violences et menaces de viol, un prof part en guerre contre des policiers » (Marianne, 26/09, 19h16)

Sur le site de Marianne, le titre de l’article d’Anthony Cortes, paru le lundi 26 septembre à 19h16,« Après des violences et menaces de viol, un prof part en guerre contre les policiers »mettait l’accent sur la dimension politique de l’affaire, en phase avec la volonté de Guillaume Vadot de montrer que les cas des violences policières sont « banales », courantes, et dépassent son cas individuel. Le même article, dont le titre a été par la suite modifié, rend désormais compte de l’événement d’un point de vue plus factuel« la police des police saisie après la plainte d’un professeur pour violences et menaces de viol ».

« Pédé, je vais te violer pour apprendre à filmer la police » (TETU, 26/09)

La dimension homophobe de l’agression n’a pas échappé à TETU. Le magazine soulève la connotation des injures proférées « sale pédé, on va te crever », « sale pute », par la police et retranscrites dans le témoignage de la victime.

TETU met en avant les menaces de viol, dont la victime a été l’objet, ainsi que les attouchements répétés dont il a été victime lors de ce contrôle qui pour son avocat, « a tout d’un contrôle illégal ». La « police[serait-elle]homophobe ? » interroge Adrien Naselli dans son dernier paragraphe.

Facebook censure un témoignage de victime de violence policière (Arrêtsurimage, 26/09, 19h48)

Dans sa rubrique « Vite-dit », le site de critique des médias Arrêtsurimage signale et publicise lacensure du post Facebookde Guillaume Mazeau, l’enseignant-chercheur de Paris 1, publication qui relayait le témoignage de son collègue. Ce post avait été, en l’espace de quelques heures, partagé plusieurs milliers de fois. Il est à l’origine de la médiatisation de l’affaire.

Post de Guillaume Mazeau censuré

Ce dernier, grâce à une capture d’écran, a publié sur ce même Facebook, la censure du géant américain qui invoque que « cette publication n’est pas conforme aux standards de la communauté Facebook ». Depuis sa sortie dans la presse nationale, cette censure a été levée.

« Saint-Denis : a teacher of Sorbonne will file a complaint for "assault" against police officers – The Parisian » (FrenchFreshNews, 26/09)

L’affaire est également reprise par plusieurs médias internationaux, francophones comme Nouvelles du Monde qui reprend le contenu publié par Le Figaro, et le site Médiavor qui reprend le titre de I Télé. FreshFrenchNews relaye quant à lui l’article du Parisien traduit en anglais.

« Se disant victime de violences policières, un enseignant de Paris 1 porte plainte » (Médiapart)

Si de nombreux médias prennent des précautions pour qualifier l’affaire – usant notamment de nombreux guillemets pour parler de « l’agression » et rendre compte des propos de la victime –Mediapart, dont les blogs ont été les premiers à relayer l’agression, a choisi d’utiliser l’expression « se disant » dans son titre, puis largement du conditionnel dans l’article, prenant ainsi une certaine distance avec les propos du doctorant Guillaume Vadot, un choix, par ailleurs discuté par les lecteurs de Mediapart. Un choix qui contraste pour le moins avec la ligne éditoriale qui donnait, ces derniers mois, une place pour le moins importante aux cas de violences policières, que celles-ci touchent les manifestants contre la loi travail ou bien les habitants des quartiers populaires, comme le rappelle l’affaire Adama Traoré, survenue cet été, que Médiapart avait très justement abondamment couverte et relayée.


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