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Soutenue par 9 personnes sur 10

Journée de grève nationale dans les hôpitaux

Soutenue par 9 personnes sur 10, la grève des urgences se poursuit alors que le gouvernement tente d’acheter la mobilisation à coup de millions et de postes.

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Crédit photo : DR

Dans la suite du 22 juin, nouvel appel national sur la base des mêmes revendications

Dans la suite de la journée nationale appelée le 11 juin, l’intersyndicale CGT-FO-SUD appelle à une nouvelle journée de mobilisation dans les établissements de santé ainsi qu’à une intensification de la grève en cours aux urgences. Les revendications restent les mêmes, les propositions formulées par le gouvernement et la ministre de la Santé Agnès Buzyn n’étant qu’une tentative d’acheter la mobilisation à coup de millions et postes. De leur côté, le collectif inter-urgences, constitué des personnels paramédicaux mobilisés, appelle aussi à la mobilisation.

Agnès Buzyn a en effet récemment mis en avant la somme de 70 millions afin de prétendre pallier les conditions de travail éreintantes auxquelles font face les personnels paramédicaux et les médecins, ou encore la création urgente de 200 postes (complétée par une enveloppe de 30 autres à répartir par la suite). Les annonces ne vont toutefois pas plus loin qu’un plan de communication et ce alors que les gendarmes ont été envoyés afin de réquisitionner des personnels à bout : la ministre de la santé promet une revalorisation de la « prime individuelle de risque » à 118 euros bruts ainsi qu’une « prime de coopération » de 100 euros bruts pour les infirmiers et aides-soignants. Quant aux créations de postes, elles se révèlent nettement insuffisantes tandis que le gouvernement poursuit cyniquement sa casse des services publics.

Pour leur part, suite à ces annonces, les personnels hospitaliers mobilisés ont estimé à juste titre qu’aucune de leurs revendications n’a été ne seraient-ce qu’entendue, de la hausse de 300 euros de salaires aux embauches de personnel en passant par l’arrêt de la fermeture des lits et des services.

Ainsi, de nombreux hôpitaux seront encore en grève ce mardi, notamment en région : à l’hôpital de Trévenans (Franche-Comté), ce sont quatre syndicats ont déposé un préavis de grève, dans la lignée d’un mouvement déclenché par le personnel paramédical des urgences ; de même, le CHU de Montpellier appelle lui aussi à la grève ce mardi et à une mobilisation de l’ensemble du personnel hospitalier. Selon le Collectif Inter-Urgences, ce sont également environ 150 services d’urgences dans toute la France qui sont touchés par la grève qui dure depuis plus de trois mois maintenant.

Des urgentistes aux Gilets Jaunes : construire la mobilisation

Face à ce nouveau front qui dure depuis quatre mois désormais, le silence médiatique et politique en dit long sur la gêne potentielle pour le gouvernement qui entend lancer son acte II de façon tonitruante après huit mois de gilets jaunes. Soutenue par 9 personnes sur 10, cette mobilisation représente une réelle épine dans le pied dans le gouvernement car non seulement elle jouit d’un soutien de l’opinion publique important et car elle met en lumière la question de la souffrance au travail comme problème politique fondamental.

Le gouvernement comptait en finir définitivement avec la séquence des Gilets Jaunes. Face à une opposition politique atone et l’impasse stratégique du mouvement, le pari du gouvernemenent, épaulé dans sa tâche par les directions syndicales, est que repartir vite et fort lui permettra d’ouvrir une nouvelle séquence avec son acte II.

Ces plans sont toutefois perturbés par les nombreux mouvements de contestations en cours dans l’éducation nationale ou évidemment dans les urgences. Quant aux Gilets Jaunes, ils font preuve de leur détermination, leur volonté de s’ancrer, durer et s’étendre ; ce weekend, avec la troisième édition de l’Assemblée des Assemblées des pistes de convergences étaient discutées.

Parmi elles, la jonction avec les manifestants pour le climat ou encore le soutien au personnel paramédical mobilisé. Si les éléments de convergences restent encore tout à fait embryonnaires, de réelles possibilités existent pour construire une mobilisation : « Les urgentistes, par contre, ils étaient cent, nous étions mille, cela a donné de la puissance au mouvement. Il ne faut pas abandonner notre étiquette, on y va comme nous sommes, avec nos revendications », témoigne un Gilet Jaune présent à l’Assemblée ce week-end.

Des urgentistes aux Gilets Jaunes, en passant par les personnels de l’éducation nationale et enseignants, ou encore les cheminots qui ont plusieurs fois manifesté eux aussi, preuve en est que de nombreux fronts et foyers de mobilisations restent actifs, n’en déplaise au gouvernement. Toutefois, la stratégie délétère des directions syndicales, poursuivant une optique de dialogue social et de division des dates – les EHPAD étaient appelés à manifester ce lundi ! –, ne propose nullement, ni aux travailleurs mobilisés ni aux Gilets Jaunes, un plan de lutte à la hauteur. Cette convergence, pour le moment virtuelle, est possible. Elle est à construire pour faire front face au gouvernement dans sa tentative de repartir tambour battant dans ses contre-réformes et la destruction des services publics.


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