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Police patriarcale

« Je vais te fouiller la chatte » : 4 étudiantes dénoncent des violences sexuelles par la police dans une nasse

Suite à une nasse policière à Nantes mardi dernier, quatre manifestantes ont déposé plaintes contre « X » pour « violences sexuelles par dépositaire de l’autorité publique ». Interpellations, humiliations et agressions sexuelles sont des armes utilisées par la police pour faire rentrer la jeunesse dans le rang.

Benoit Barnett

21 mars

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« Je vais te fouiller la chatte » : 4 étudiantes dénoncent des violences sexuelles par la police dans une nasse

Ces derniers jours, la répression d’État est montée d’un cran face à la colère de la population contre la mise en place d’un 49.3 pour faire passer la réforme des retraites. Après s’être faite encercler par la police lors d’une manifestation sur les bords de l’Erdre à Nantes mardi dernier, une étudiante venue manifester est sortie de la nasse en pleurs selon une militante présente sur place. A ses côtés, trois autres étudiantes ont déposé plaintes ce vendredi contre « X » pour faits de « violences sexuelles par dépositaire de l’autorité publique ».

Les témoignages publiés par Mediapart parlent d’une nasse suivie d’une opération de fouille qui est allée jusqu’à des attouchements sur les jeunes filles présentes à ce moment-là. Jeanne, une militante, décrit la situation : « Au moment où les policiers ont ouvert la nasse, j’ai vu une étudiante sortir en pleurs. Mais je n’ai su que plus tard qu’elle avait subie une fouille approfondie ».

Dans un témoignage posté sur les réseaux sociaux, un.e des manifestantes décrit la scène : « plusieurs camarades de ce cortège ont subi des agressions sexuelles par les forces de l’ordre, sous la soi-disant cause de la « fouille » des policières se sont permises d’insérer des doigts dans les appareils génitaux de plusieurs filles concernées par cette nasse. » Ces violences sexuelles ont servi, selon Me Anne Bouillon, avocate d’une des étudiantes à humilier et impressionner celles qui venaient manifester contre la mesure anti-démocratique du gouvernement pour faire passer sa réforme hautement impopulaire.

Une autre avocate, Me Aurélie Rolland, explique « mes clientes dénoncent les gestes de palpation qu’elles ont subis dans le cadre de ce contrôle. Les faits que les jeunes filles décrivent, des palpations avec les mains à l’intérieur des sous-vêtements, m’apparaissent hallucinants. Ils s’accompagnent de propos inadaptés, insultants, humiliants, dans un contexte de grande tension. »

La police n’a pas hésité à doubler son agression d’un vocabulaire lubrique et humiliant : « Je vais te fouiller dans la chatte » ou encore « faut que je fouille dans ta culotte, t’es sale, ça me dégoute, tu sens mauvais ». Ces violences ont profondément affectées l’état psychologique des étudiantes qui, selon l’avocate, « décrivent à présent un sentiment d’insécurité, et de stress, qui correspond à ce que les victimes d’agressions sexuelles éprouvent. »

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Dans la même nasse, les étudiants ont subi d’autres actes d’une violence inouïe. Hugo, militant à Solidaires Etudiant.e.s, raconte : « On a formé un bloc compact bras dessus bras dessous, et ils ont commencé à nous tirer dans tous les sens. Les gens se faisaient arracher du groupe, mettre par terre, tirer sur le sol. Des camarades se sont fait tirer les cheveux sur plusieurs mètres. n a eu des coups dans le ventre, sur les parties génitales, des placages. Ils ont tiré une quinzaine de personnes comme ça, puis ça a été mon tour. Je n’étais pas serein, donc je suis débattu. Je me suis pris des coups de pied sur la tête, et les policiers m’ont fait une clé de bras. »

A Nantes comme partout en France, le niveau de la répression est monté d’un cran pour faire taire toutes contestations de la part de la population. Comme le dit Arnaud Benedetti, un éditorialiste du Figaro, « tout l’enjeu dans la zone de turbulence traversée consistera, pour l’exécutif, à éviter que les jeunesses universitaires et lycéenne n’entrent massivement dans le mouvement social ». Du côté de l’État, de la police et des éditorialiste bourgeois, la peur manifeste d’une rentrée massive de la jeunesse mène à une politique de répression systématique passant des actes tels que ceux subis par les jeunes manifestantes nantaises.

En ce sens, les violences sexistes et sexuelles sont utilisées comme arme pour faire taire les jeunes femmes qui se battent contre une réforme fondamentalement patriarcale, défendue par un gouvernement et sa police qui le sont tout autant. Face à ces violences, la solidarité doit être la plus large de la part des organisations du mouvement ouvrier, féministes et plus largement du mouvement social.


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