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La réforme ne passera pas !

« Je ne pouvais pas rester à la maison » : des milliers de manifestants contre le 49.3 vendredi soir

Après l’activation du 49.3 par le gouvernement, la soirée de jeudi a été marquée par des rassemblements et des manifestations spontanées dans toute la France. Ce vendredi, des milliers de manifestants sont de nouveau descendus dans la rue dans plusieurs villes de l’Hexagone.

Seb Nanzhel

17 mars 2023

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« Je ne pouvais pas rester à la maison » : des milliers de manifestants contre le 49.3 vendredi soir

Crédits photo : Révolution Permanente

Après la soirée de jeudi, lors de laquelle des rassemblements spontanés se sont mués en manifestations sauvages et combatives après l’activation du 49.3 par le gouvernement, de nouveaux rassemblements ont eu lieu vendredi soir.

Comme jeudi, c’est une colère profonde contre la réforme et le gouvernement, attisée par l’activation du 49.3, qui animait les manifestants dans des rassemblements où l’ambiance est explosive. Sur la place de la Concorde à Paris, Romain, cheminot et syndiqué à la CGT expliquait au micro de Révolution Permanente : « Ils entendent pas. Il y a eu 5, 6 manifs avec plus d’un million de personnes. Ça ne fait rien, à un moment donné, une fois il a dit ‘’Venez me chercher’’, faut aller le chercher ! ».

Comme lui, plusieurs milliers de personnes se sont réunies face à l’Assemblée Nationale en début de soirée. Parmi eux, plus de jeunes que jeudi, et de nombreuses personnes qui ont vu les images du rassemblement de la veille mais qui n’avaient pas pu y participer. « Moi c’est ma première soirée. J’ai vu ce qu’il s’est passé hier et suite à la tombée du 49.3 je me voyais pas rester à la maison. », explique Benoit de la CGT Thalès. Sur la place, un feu a été allumé et des barricades ont été montées au rythme des slogans face à un dispositif policier massif.

Après une première soirée lourdement réprimée la veille, au cours de laquelle les forces de répression ont été dépassée à de nombreuses reprises, le dispositif prévu par le préfet ce vendredi soir verrouillait en effet totalement la place. Le rassemblement a rapidement été encerclé par les CRS, qui ont chargé, gazé et déployé trois canons à eau contre les manifestants. Les forces de répression ont ensuite interpellé violemment des dizaines de manifestants, sur une place nassée et noyée sous les lacrymogènes.

D’autres rassemblements ont eu lieu dans de nombreuses villes. A Bordeaux, après un envahissement des rails de la gare dans la journée, des milliers de manifestants ont défilé en début de soirée.

A Strasbourg, un rassemblement formé sur la place Kléber est parti en manifestation sauvage. Un cortège important, qui a été lui aussi violemment réprimé à coup de gaz lacrymogènes. Du côté de Montpellier, une centaine de personnes sont également parties en manif sauvage après un rassemblement devant la préfecture. A Marseille aussi, des centaines de personnes ont fait bloc jusqu’à la gare malgré les assauts des forces de répression.

A Lille, un impressionnant cortège s’est formé sur la place de la République avant de partir en manifestation et de faire face à plusieurs reprises à des barrières de CRS et à des coups de matraque. A Toulouse, deux rassemblements étaient prévus à 18 et 20 heures mais les forces de répression ont encerclé la place du Capitole sur laquelle les manifestants s’étaient réunis la veille afin d’empêcher la tenue du second rassemblement.

Dans toutes les villes, la forte combativité ressentie jeudi soir continue d’infuser dans des rassemblements qui se transforment pour beaucoup en manifestations sauvages. Pour faire face à la colère et la détermination des manifestants, le gouvernement déploie depuis hier un arsenal répressif massif, qui fait resurgir le mouvement des Gilets Jaunes dans les mémoires. Une tentative d’éteindre la mobilisation dans l’œuf,, et d’intimider ceux qui voudraient le rejoindre.

Contre ce saut répressif, il est crucial de faire bloc et de s’organiser pour que toutes les personnes interpellées soient immédiatement relâchées sans poursuite, en se mobilisant massivement en solidarité devant les commissariats comme l’ont fait les manifestants parisiens, réunis devant les commissariats du 1er, du 5e et du 11e arrondissement de Paris ce vendredi soir.

A ce titre, plutôt que de dénoncer trois mannequins à l’effigie du gouvernement brûlés par des syndicalistes CFDT comme l’a fait Laurent Berger, l’intersyndicale doit immédiatement dénoncer la répression qui s’abat contre les manifestants et des grévistes, porter haut et fort ces mots d’ordres tout en appelant à rejoindre et construire ces rassemblements.


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