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Offensive anti-pauvres

JO 2024 : le gouvernement se prépare à expulser massivement les personnes sans-abris de la capitale

Alors que la France s’apprête à accueillir les Jeux Olympiques en 2024, le gouvernement Macron lance de nombreuses offensives sécuritaires et racistes pour s’y préparer. Après les expulsions des étudiants de leur logement CROUS, c’est cette fois aux sans-abris, plus particulièrement les migrants, que le gouvernement s’en prend.

Petra Lou

31 mai

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JO 2024 : le gouvernement se prépare à expulser massivement les personnes sans-abris de la capitale

Alors que les Jeux Olympiques approchent, le gouvernement Macron poursuit ses offensives envers les plus précaires. Cette fois, c’est aux sans-abris qu’il s’en prend, plus particulièrement aux migrants. En effet, l’État s’est récemment fixé l’objectif de débarrasser la région parisienne de milliers de sans-abris, prétextant de la baisse du nombre de places pour les héberger. Depuis le mois de mars, le gouvernement a ainsi demandé aux préfets de créer des « sas d’accueil temporaires régionaux » pour pouvoir « désengorger les centres d’hébergement » en Île-de-France.

Selon le cabinet du ministre du Logement, ces personnes invitées à quitter Paris devraient être redirigées en région « vers le type d’hébergement correspondant à leur situation ». Un dispositif scandaleux, que l’État avait déjà commencé à enclencher ces dernières semaines : selon le BondyBlog, déjà fin avril une grande opération policière évacuait 400 migrants d’un squat sur l’Île-Saint-Denis, à quelques pas du futur village Olympique pour les jeux de 2024.

Mais le dispositif susciter la colère de nombreuses associations qui interrogent quant aux promesses d’hébergement post « sas temporaire » qui restent des issues particulièrement incertaines et peu crédibles, alors que les places d’hébergement d’urgence continuent de manquer cruellement. De plus, les propos de certains élus locaux suite à cette annonce montrent que les conditions dans lesquelles le gouvernement prévoit de mener cette opération sont particulièrement indignes et scandaleuses. Par exemple, le maire de Bruz, dans Ouest-France, commune désignée pour accueillir un nouveau centre d’accueil temporaire, affirme : « Nous ne sommes pas favorables à l’installation d’un tel sas sur notre commune, dans ces conditions que nous jugeons indignes » et pointe du doigt le terrain choisi qui serait « pollué par des hydrocarbures et des métaux lourds » et proche d’une voie ferrée. Idem pour la commune de Besançon.

L’objectif est donc clair : le gouvernement veut « nettoyer » la région parisienne des plus pauvres, et les virer. Un objectif assumé par l’exécutif, que Darmanin a justifié de façon particulièrement cynique : « ce sera l’héritage des JO », décrivant lui-même « un an et demi de harcèlement et de nettoyage pour que l’ensemble des spectateurs soient en sécurité ». Un dispositif qui enclenche une offensive sécuritaire de grande envergure : des effectifs policiers supplémentaires, vidéo-surveillance massive, des évacuations de lieux de vie, des transferts de sans-abris, des expulsions d’étudiants de leur lieu d’études… Laurent Nuñez décrivait lui-même le but du gouvernement : ‘Plus on va s’approcher des JO, plus on va saturer l’espace public de policiers”.

Face aux réactions et à l’indignation qu’ont suscitées de telles annonces, le ministre du Logement, Olivier Klein, a tenté de défendre la politique du gouvernement ce jeudi sur RMC. Il a notamment nié tout lien avec les JO quant à ces transferts : « Il y a une situation tendue. Sur les 200.000 personnes hébergées chaque soir, il y en a 100.000 en Île-de-France [...] l’objectif, c’est de baisser le nombre de sans-abri en Île-de-France pour avoir un accompagnement de proximité en province et mieux accompagner ».

Pourtant, à plus d’un an de l’événement, ces Jeux Olympiques de Paris se sont déjà vu décerner le titre de « JO de la honte ». Et pour cause : la préparation de ce grand événement qui n’a comme unique intérêt que de servir les intérêts du patronat français et de redorer l’image déclinante de la France à l’international a déjà été entachée de nombreux scandales. Que ce soit le bras arraché d’un jeune intérimaire de 19 ans sur le chantier du Grand Paris Express, la gentrification de la Seine-Saint-Denis ou encore les expulsions d’étudiants de leur logement CROUS que l’organisme réquisitionne pour les jeux, la liste des casseroles ne cesse de s’allonger.

Le gouvernement ne se cache pas de vouloir utiliser les JO pour se donner une “bonne image” à l’international, en cherchant à redorer l’impérialisme français, mais ceux-ci auront de nombreuses conséquences sur la vie des plus précaires, dont les sans-abris, les migrants, ou encore les jeunes qui en payent la facture.


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