Au lycée Jean Macé, dans le 94, suite à un premier blocus ce mardi 18 octobre, des élèves ont décidé de reconduire le blocus. Dans la continuité de la journée de mardi, où de nombreux établissements ont été réprimés par la police, trois élèves de Jean Macé ont été interpellés. Un des lycéens est toujours en garde à vue. D’après nos informations, au commissariat, les policiers auraient fait usage de leurs matraques sur les élèves.
Comme nous le raconte un des lycéens de l’établissement : « On a décidé de rebloquer le lycée ce matin, on veut que nos revendications soient entendues mais on nous envoie la police pour nous faire taire ! Pourtant, on parle quand même de notre avenir, on parle de Parcoursup, de la pénurie de professeurs, d’islamophobie et d’augmentations de salaires, les gens ont en besoin. »
Du côté du lycée Pablo Picasso, également dans le 94, plusieurs lycéens ont également tenté de bloquer à nouveau leur établissement après un premier blocus ce mardi. Mais plus d’une dizaine de policiers équipés de bouclier les attendaient : « « On a tenté de faire une chaîne humaine devant le portail du lycée, mais les policiers nous ont dispersé de force et plaqué avec leur bouclier contre la grille du lycée, avant de nous menacer de nous gazer. On a quelques blessures » explique Nolane, lycéen en classe de terminale.
Eden, lycéen en classe de première au lycée Jean Macé, ajoute : « On ne se laissera pas faire, on continuera à bloquer ! Ils préfèrent agir avec violence au lieu de nous écouter. Tant que ça continuera, on sera là et on bloquera toujours. On ne se laissera pas faire. »
Déjà hier, dans plusieurs établissements, la police avait sévèrement réprimé les lycéens mobilisés pour casser les blocus. Au lycée Voltaire, deux lycéens ont été embarqués par la police. A Sarcelle également, la police a réprimé la mobilisation lycéenne, à grands renforts de gaz lacrymogène. A Lamartine, à Brassens, à Sophie Germain, à Helene-Boucher aussi, les forces de répression étaient là pour disperser les blocus et n’ont pas lésiné pour utiliser la force contre les étudiants. A Juliot-Curie (Nanterre) c’est depuis le début de la semaine que la police réprime sévèrement les lycéens mobilisés. Plus d’une trentaine de lycéens ont été interpellés.
Pour Eden, la raison est simple : « Hier, il y a eu des centaines de lycées bloqués. Dans un contexte social explosif, avec des grèves très importantes notamment dans les raffineries, le gouvernement craint que la colère explose et se généralise. Je pense que ce qui lui fait le plus peur, c’est une alliance entre les travailleurs et la jeunesse. »
