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Explosion de la précarité

Pouvoir d’achat. En 2020, 7 millions de personnes ont recouru à des aides alimentaires

Entre 5 et 7 millions de personnes ont recouru à l’aide alimentaire pour se nourrir en 2020, contre 2,6 millions en 2009. Alors que que Macron cherche à se présenter comme le « président du pouvoir d’achat », le Secours catholique publie un rapport alarmant sur la précarité alimentaire en France.

19 novembre 2021

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Crédit photo : Anne Christine Poujoulat/AFP

Pour le « pas encore candidat » Macron, l’heure est au bilan en vue de l’élection 2022 avec un objectif : lessiver son étiquette de « président des riches » pour incarner le « président du pouvoir d’achat ». L’expression, lâchée le 21 octobre dernier par Jean Castex sur TF1, peine à convaincre les associations engagées dans l’aide alimentaire qui voient affluer de plus en plus de bénéficiaires frapper à leur porte.

Dans un rapport publié le 15 novembre intitulé « Faim de dignité », le Secours catholique dresse le bilan de son activité d’aide alimentaire en 2020. Des personnes qui jusqu’à maintenant se maintenait sur la ligne du seuil de pauvreté doivent aujourd’hui recourir à ces aides, et de nombreuses personnes sont maintenant sous le seuil d’extrême pauvreté (deux tiers des bénéficiaires de la fondation). En termes de profil, l’association pointe de nouvelles personnes « étudiants, intérimaires, autoentrepreneurs » qui sont de plus en plus nombreux et ont subi une réelle fragilisation, ils sont notamment demandeurs d’aides ponctuels pour l’alimentation. Ce sont aussi les familles monoparentales et plus précisément des mères isolées qui sont très représenté (29%).

C’est une réalité sociale terrible que décrit de Secours Catholique dans son rapport, avec un tiers des bénéficiaires qui n’ont pas ou plus de logement stable ou encore 27 % qui se privent régulièrement de nourriture pendant une journée ou plus. Avec un revenu médian à 537euros (soit la moitié du seuil de pauvreté), une partie des bénéficiaires ne touchent par ailleurs aucunes aides de l’État.
Un constat que partage le Secours populaire, également très actif dans l’aide alimentaire, qui ne comprend pas la hausse du pouvoir d’achat annoncée par le Gouvernement. En effet, alors que l’inflation augmente presque continuellement depuis le mois de décembre 2020, une étude de l’Institut des politiques publique (IPP) met en évidence le poids que représente les impôts indirects pour le pouvoir d’achat des ménages les plus modestes.

Or la TVA, principal impôt indirect, a un effet très pervers dans un contexte de reprise de l’inflation. La taxe étant proportionnelle au prix des produits, l’augmentation des prix à la consommation provoque mécaniquement une augmentation des recettes fiscales reposant en premier lieu sur les plus pauvres, qui consacre en proportion une part plus importante de leur revenu aux consommations essentielles.

Le rapport de l’IPP conclut ainsi à une baisse du pouvoir d’achat des 5% des ménages les plus pauvres, tandis que pour les autres, la hausse du revenu disponible est largement réalisée par la baisse des cotisations sociales sur les salaires qui remet en cause à court et moyen terme les politiques de protection sociale telle que le chômage (dont la réforme est déjà entrée en vigueur) ou les retraites (dont Macron compte bien poursuivre le détricotage lors d’un hypothétique deuxième mandat).

Si le Secours Catholique pointe par exemple des dépenses accrues par le confinement (par exemple lors de la fermeture des cantines scolaires pour cause de confinement qui imposait de préparer un repas de plus par jour), il faut aussi voir les baisses de revenus pour de nombreux foyers dût au chômage partiel ou aux licenciements massifs que nous avons pu dénoncer durant la crise sanitaire. Vient s’ajouter à cela l’explosion des prix de l’énergie, phénomène que le gouvernement est incapable aujourd’hui de maîtriser et qui pèse lourdement sur les portefeuilles.

Face à cela, le gouvernement oscille entre grands cadeaux aux patronats et éléments de communication. Pour rompre avec la misère, il faut augmenter les salaires, assurer une allocation universelle à hauteur d’un SMIC réhaussé à 1 800 € et en finir avec la fiscalité indirecte pour récupérer l’argent là où il est, dans les caisses du patronat !


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