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Pompier pyromane

Hypocrite ! Le gouvernement permet à Airbus de licencier mais promet de sauver une partie des emplois

Le gouvernement et le patronat tentent de faciliter l’acceptation des licenciements par l’utilisation de dispositifs made in Macron et d’une belle mise en scène. D’abord l’annonce est brutale : 5000 emplois supprimés chez Airbus en France ; ensuite un gouvernement qui se pose en sauveur, annonçant pouvoir finalement conserver 2000 emplois grâce à sa politique, qui a elle-même ouvert la voie à ces licenciements massifs.

Violette Renée

1er juillet 2020

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Alors qu’Airbus vient d’annoncer la suppression de 5 000 emplois en France, Jean-Baptise Djebbari Ministre des transports et invité de Jean-Jacques Bourdin mercredi matin tente de tempérer les plans sociaux en assurant pouvoir sauver 2000 emplois en France grâce à des dispositifs made in Macron. Dans le même sens, le DRH d’Airbus se veut rassurant et valorise l’aide de l’État sur BFM TV le même jour.

Selon le ministre des transports, les 5000 licenciements qui vont être annoncés demain en France « ne tiennent pas compte des différents dispositifs d’État et des dispositifs d’entreprises. Si vous mettez en place l’activité partielle longue durée qui a été annoncé et qu’Airbus va évidemment utiliser, c’est 1500 emplois qui seraient sauvés. Nous investissons aussi massivement sur l’avion de demain, c’est 500 emplois qui vont être sauvés pour Airbus. Cela fait déjà 2000 emplois sauvés. Et après vous avez les dispositifs d’entreprises : le volontariat, les plans de départs volontaires, les congés formations, les mobilités à l’intérieur du groupe ».

Evidemment, en aucun cas ces dispositifs n’assurent la pérennité des emplois, d’autant que ce sont ces mêmes dispositifs mis en place par Macron et son gouvernement qui ont ouvert la voie aux licenciements, tout en renflouant les caisses du patronat. Les ordonnances Macron issus de la loi travail XXL ont permis de faciliter les licenciements par le dispositif de ruptures conventionnelles collectives (qui est un PSE déguisé et où les droits des salariés sont bafoués : fin du droit à un contrat de sécurisation professionnelle (CSP), des propositions de reclassement, des actions de formation et de soutien aux employés licenciés), mais aussi le plafonnement des indemnités prud’homales, la réduction du temps de recours aux prud’hommes en cas de licenciement, la fin de l’obligation pour l’employeur de motiver le licenciement ou encore la réduction de l’appréciation de la cause économique du licenciement.

Ces ordonnances ont aussi permis la mise en place du dispositif d’accords de performance collective (APC) qui permet lui aussi d’élargir les marges de manœuvre du patronat sur le dos des travailleurs et cela sans assurer l’emploi. A côté de cela le chômage partiel, et maintenant l’activité partielle de longue durée, financés par l’argent des contribuables, permettent au patronat de ne pas mettre la main à la poche et de prendre en charge l’activité partielle de leurs salariés. Or le gouvernement a choisi de ne pas interdire les licenciements dans le cadre du recours à ces mesures, laissant ouverte cette possibilité sous réserve d’accord majoritaire avec les syndicats.

L’État a également fait don, entre aides directes et prêts garanties, de 450 milliards aux entreprises, pour adoucir l’arrêt de l’économie, dont 20 milliards d’aides versé directement aux entreprises françaises dites « stratégiques » dont Airbus et plus récemment 15 milliards pour le secteur de l’aéronautique.

Cette mise en scène entre le gouvernement et le patronat permet de donner du grain à moudre aux syndicats et simuler des sauvetages d’emplois pour ainsi tenter d’éteindre les luttes des travailleurs. Comme cela a été le cas avec la direction de Derichbourg qui avait annoncé 700 licenciements sur les 1400 emplois et qui a finalement négocié un accord de performance collective, comme « moindre mal », où pour autant les salariés ont engagé une lutte exemplaire

« L’État est aux côtés d’Airbus et d’Air France » poursuit le Ministre des Transports, et il a raison, mais en aucun cas aux côtés de l’emploi et des travailleurs. C’est pourquoi nous avons intérêt à engager un combat uni contre les différentes attaques du gouvernement et du patronat et pour 0 licenciement et 0 perte de salaire en cette période de crise qu’ils souhaitent faire payer aux plus précaires, comme l’appuie le syndicaliste CGT aux ateliers de la Haute Garonne, Gaëtan Gracia :


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