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Chute du premier ministre haïtien

Haïti : le premier ministre voulant faire passer les plans du FMI démissionne

Le premier ministre d’Haïti, Jack Guy Lafontant, a démissionné ce samedi 14 juillet suite à la crise ouverte par les fortes protestations contre l’augmentation du prix des carburants qui avait été annoncée au début de ce mois

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Crédits photos : DR

Dans le cadre d’un accord entre le gouvernement haïtien et le Fond Monétaire International (FMI), le président haïtien Jovenal Moïse avait annoncé ce vendredi 6 juillet des augmentations du prix des carburants d’entre 37% et 51%. Cependant, l’annonce, qui tombait sur un pays où plus de la moitié de la population vit avec moins de deux dollars par jour et qui impliquait une augmentation de 51% du kérosène, combustible le plus utilisé par les couches les plus pauvres du pays pour éclairer les maisons, n’a pas tardé à déclencher une colère populaire de longue date accumulée.

En effet, quelques heures après l’annonce du gouvernement, des dizaines de milliers de haïtiens descendaient dans la rue, barricadaient quelques autoroutes et s’affrontaient avec la police. Ces révoltes du premier week-end de juillet, qui ont fait au moins 4 morts, ont forcé le gouvernement à annoncer, seulement un jour après, la suspension temporaire de l’augmentation des prix du carburant exigée par le FMI. Mais cela ne suffisait pas pour une population en colère et étouffée par des années de réformes austéritaires dictées par le FMI et qui doit encore faire face à la grave situation résultant du tremblement de terre qui a produit plus de 300.000 morts en 2010.

C’est pourquoi, dans ce climat de forte crise où les classes populaires se révoltent contre des années de précarité, le premier ministre, Jack Guy Lafontant, sans attendre le résultat de la motion de censure à laquelle il devait faire face, annonçait ce samedi 14 juillet sa démission au président Jovenal Moïse. Tant l’opposition que le patronat et les secteurs les plus partisans du gouvernement ont poussé dehors l’ancien premier ministre qui, jusque là, se refusait à démissionner pour tenter de donner une issue par le haut à la crise ouverte dans le pays.
 
Cependant, pour l’instant, l’efficacité de cette mesure reste incertaine et la faiblisse du gouvernement semble croissante. Dans l’intervalle, après la démission du premier ministre et de son cabinet, et n’ayant pas encore de gouvernement en fonction, l’ancien cabinet de Lafontant ne peut prendre aucune décision et a seulement la capacité d’agir en cas d’urgence.

Une chose est claire, depuis Haïti jusqu’à l’Argentine, la Jordanie ou la Grèce, les mesures dictées par le FMI, qui n’ont pour but que de bénéficier aux secteurs les plus puissants de l’économie et du capital international aux dépens des travailleurs et des classes populaires, ne font qu’aggraver la polarisation sociale.


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