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Guerre réactionnaire

Guerre en Ukraine. Poutine officialise l’annexion de quatre régions ukrainiennes par la Russie

Ce mercredi 28 septembre, les autorités pro-russes des régions de Donestk, Luhansk, Zaporija et Kherson avaient annoncé la victoire du « oui » au référendum fictif organisé par la Russie. Vladimir Poutine a aujourd’hui officialisé leur annexion, c’est-à-dire près de 15% du territoire ukrainien.

Julien Anchaing

30 septembre 2022

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Vladimir Poutine, le 24 février 2022. (Crédits photo : Handout / KREMLIN.RU / AFP)

Le président russe Vladimir Poutine a officialisé ce vendredi l’annexion de quatre territoires ukrainiens occupés dans l’est et le sud du pays, représentant environ 15 % du territoire ukrainien, soit quelques 100 000 kilomètres carrés. Il s’agit de Louhansk, Donetsk, Kherson et Zaporijjia. Lors d’une cérémonie officielle, Poutine a déclaré que la Russie avait « quatre nouvelles régions », appelant les habitants des régions concernées « nos citoyens pour toujours ». L’annexion servirait l’escalade pour le Kremlin en lui offrant la possibilité d’utiliser des armes nucléaires pour « défendre » ce qu’elle reconnaîtrait désormais comme son territoire.

La signature du traité a eu lieu auprès des dirigeants pro-russes de ces régions au sein du Salon Saint-Georges du Kremlin. C’est la même salle dans laquelle le président Poutine avait signé le 18 mars 2014 le traité d’annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie. Les référendums des régions du Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson s’étaient conclus sur des scores ridicules allant de 87 à 98% de « oui » pour le rattachement à la Russie.

La tenue de ces référendums, qui constituait une menace de la Russie depuis des mois, s’est accélérée après le début de la contre-offensive de l’armée ukrainienne début septembre et a été confirmée par le Kremlin le 20 septembre.

Comme nous l’avions déjà écrit ce jeudi sur Révolution Permanente, avec la volonté de revendiquer une victoire partielle, le Kremlin cherche à minimiser les revers qu’il a connu sur le territoire ukrainien depuis le début de la guerre, de sa première offensive sur Kiev à son tournant vers l’Est et le Sud du pays. La participation active de l’OTAN au conflit, à travers des livraisons d’armes, des financements, renseignements et formations militaires, a largement participé à l’escalade militaire en permettant la contre-offensive ukrainienne de début septembre.

Ce revers n’a fait que confirmer un problème structurel pour la Russie en Ukraine, c’est-à-dire son incapacité à dépasser le match-nul stratégique du pays dans la guerre qu’il mène depuis février dernier. Devant cette impasse stratégique, l’isolement croissant du pays à échelle internationale ainsi que la montée de l’opposition nationaliste au gouvernement ont poussé le Kremlin à prendre des mesures radicales et extrêmement risquées comme la décision de mobilisation partielle qui a abouti à la multiplication de mouvements anti-guerres dans la capitale.

A la suite de l’annonce des résultats des référendums les grandes puissances occidentales avaient sans surprise rappelé qu’elles ne reconnaitraient pas leur légitimité, tout comme l’Ukraine. Le président ukrainien Zelensky a par ailleurs annoncé demander une intégration accélérée à l’OTAN, alors même que Biden annonçait une nouvelle vague de sanctions contre la Russie. Cependant, et plus préoccupant pour Poutine, son partenaire chinois a aussi participé aux dénonciations de l’attitude de la Russie par la voix de son ambassadeur à l’ONU Zang Jhu qui avait affirmé que « la Chine a pris note des dernières évolutions de la situation en Ukraine », « notre position [est] claire et constante ; c’est-à-dire que la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être respectées ».

Comme nous le rappelions déjà le 20 septembre dernier, pour la classe ouvrière et les classes populaires de Russie et d’Ukraine, mais aussi de tout le continent, le tournant qu’ est en train de prendre la guerre est très grave et marque un tournant géopolitique mondial historique. Les menaces d’utilisations de l’arme nucléaire, même si tactiques, sont un danger mortel. Plus que jamais le mouvement ouvrier dans doit adopter une position de classe, indépendante de la Russie et de la politique réactionnaires de Zelensky et de l’OTAN.


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