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Grève nationale des agents de sécurité et de sûreté

"On se bat contre la régression sociale !" Hussein, gréviste de l’aéroport Marseille-Provence

Dans toute la France, des travailleurs de la sûreté et de la sécurité des aéroports sont en grève pour préserver leurs acquis, menacés par des nouveaux accords de branche du patronat, et exiger également une hausse de 10 % de leur salaire. Interview d'Hussein, délégué syndical CGT et gréviste à Securitas aviation, à l’aéroport Marseille-Provence.

Alexis Taïeb

16 novembre 2021

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Révolution permanente : Peux-tu te présenter ?

Hussein : Je m’appelle Hussein, je suis délégué syndical Securitas aviation à Marseille-Provence. Je suis opérateur de sûreté qualifié, j’exerce ce métier depuis vingt ans. Notre métier consiste à empêcher des actes d’interventions illicites à bords des avions, on cherche des engins explosifs improvisés (EEI) et tout ce qui peut nuire à l’avion : nous sommes là pour protéger l’intégrité des avions. J’exerce à l’aéroport de Marseille-Provence, je suis aujourd’hui employé par Securitas aviation, mais avant ça, on a connu cinq sociétés. Ces cinq dernières années seulement, on a subi cinq appels d’offres différents. Cela fait vingt ans que je travaille ici. J’ai choisi ce métier un peu par hasard, c’est un métier qui m’a passionné, avec les progrès pour la recherche d’explosifs, etc., mais aussi pour protéger les gens.

Révolution permanente : il y a une grève nationale des agents de sécurité et de sûreté appelée par une intersyndicale, peux-tu expliquer la raison de cette grève ? Pourquoi est-ce que vous vous battez ?

Hussein : C’est une grève nationale qui concerne les plus grosses sociétés de sûreté, l’intersyndicale a déposé un préavis de grève pour 3 jours afin de dénoncer les nouveaux accords de branche du patronat. Ces nouveaux accords visent à remettre en cause la prime annuelle de sûreté aéroportuaire (PASA) qui existe depuis 2002. En tant que délégué et négociateur de branche, j’assiste à toutes les réunions en branche, on a déjà fait sept réunions, on nous parle surtout de proratiser notre prime au présentiel. En clair, ce que cela veut dire, c’est que les gens en arrêt maladie, les femmes qui sont en congé maternité, ceux qui sont en chômage partiel, on leur enlève leur prime. Celle-ci correspond à un mois de salaire brut. On se bat donc contre la proratisation de cette prime. Notre volonté c’est de dire non à la régression sociale, non à ces critères discriminants. Aujourd’hui, je suis présent, tout va bien, mais demain s’il m’arrive un accident, une maladie grave, je perdrai un mois de salaire. Aujourd’hui, on se bat pour nos acquis et on exige également une hausse de 10 % de nos salaires.

Vous êtes une multitude de salariés travaillant dans différentes entreprises de la sûreté à vous battre aujourd’hui pour la même chose, qui est le donneur d’ordre qui est au-dessus de ces petites entreprises ?

Hussein : La sûreté est confiée aux donneurs d’ordre qui sont les gestionnaires d’aéroports, ADP, Marseille-Provence par exemple. Ces derniers sous-traitent la sûreté à des petites sociétés. Nous, aujourd’hui, on fait des missions régaliennes qui touchent au service public, nous voulons être soit embaucher chez ADP, soit par l’aéroport Marseille-Provence et non par des marchands d’être d’humains, on devrait avoir un statut à part et être dans la fonction publique. On est obligé de se battre tout le temps pour conserver le moindre acquis, ce sont nos conditions de travail qui se dégradent, des effectifs en moins sur les postes, les retraités qui ne sont jamais remplacés, ils font venir des intérimaires pour les travaux précaires… C’est tout simplement inadmissible.

Révolution permanente : c’était votre premier jour de grève aujourd’hui, comment cela s’est-il passé ?

Hussein : Aujourd’hui on s’est coordonné avec l’intersyndicale, on était une soixantaine de grévistes positionner dans le hall du terminal B1, on a pu expliquer aux gens pourquoi on était aujourd’hui en grève. Des soutiens étaient présents, notamment des camarades de la CGT Air France, de la CGT AvitAir.
Nous ne nous laisserons pas faire, on se battra contre la dégradation de nos conditions de travail, pour notre pouvoir d’achat. Nous voulons un statut d’état et ne plus être soumis à des appels d’offres publiques.


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