Crédits photo : Révolution Permanente
Les travailleuses de l’entrepôt Vertbaudet de Marquette-Lez-Lille ont débuté une grève reconductible le 20 mars 2023, dans le cadre du mouvement contre la réforme des retraites et à l’occasion des NAO (négociations annuelles), pour exiger une augmentation de salaire de 20%, soit 150 euros. L’entrepôt emploie 347 salariés qui sont à 80% des femmes. Les plus de 70 grévistes sont ainsi majoritairement des ouvrières dont le travail consiste à préparer, emballer et envoyer des marchandises qui sont ensuite livrées à des magasins et des particuliers.
Dans cet entrepôt, tous les salariés sont payés au SMIC, sans même la moindre prise en compte de leur ancienneté. De nombreuses mères isolées travaillent dans l’entrepôt de Marquette-Lez-Lille et beaucoup de ces ouvrières sont donc en temps partiel, c’est-à-dire payées des salaires de misère. Elles parviennent aujourd’hui à se mobiliser grâce à leur caisse de grève et aux nombreux soutiens qu’elles ont, aussi bien dans la région de Lille qu’au niveau national, et la mobilisation se maintient dans la durée, sans entamer leur moral.
Dans un contexte où Macron entend tourner la page de la réforme des retraites, cette grève montre que la colère est loin d’avoir disparue et ne fait que grandir face à l’inflation galopante qui pèse en premier lieu sur les plus précaires, notamment sur les femmes. Elle est en train de devenir un symbole pour tous les travailleur·ses qui entendent poursuivre le combat, non seulement pour le retrait de la réforme, mais aussi pour des augmentations de salaires et de meilleures conditions de travail. C’est la raison pour laquelle la grève de Vertbaudet est visée depuis le début de la semaine par une offensive répressive d’une grande violence.
En effet, deux militants syndicaux ont été interpellés, et une gréviste a été envoyée aux urgences après avoir été étranglée par la police. Six employé·es ont également reçu des entretiens préalables à licenciement. Un délégué syndical a même été visé par une véritable expédition punitive à son domicile, dans des circonstances qui restent à élucider. Une répression scandaleuse, qui témoigne de la fébrilité du gouvernement et du patronat face à ces femmes précaires qui relèvent la tête !
Alors que l’intersyndicale a acté cette semaine le retour du « dialogue social », la grève des Vertbaudet nous montre la voie à suivre : l’heure n’est pas à négocier avec un gouvernement qui passe en force et nous réprime. Il faut construire la solidarité la plus large face à la répression, revendiquer le retrait de la réforme, mais aussi des augmentations de salaires et de meilleures conditions de travail pour toutes et tous !
Face à cette politique répressive et patronale de Vertbaudet, nous apportons toute notre solidarité féministe à ces ouvrières. Avec Du Pain et Des roses nous exigeons une augmentation immédiate de 300 euros de tous les salaires, et minimas sociaux, l’indexation des salaires et minimas sociaux sur l’inflation, la retraite à 60 ans, 55 ans pour les métiers pénibles, sans conditions d’annuités, et la fin des contrats précaires et de la sous-traitance !
Nous appelons à soutenir la lutte des Vertbaudet en participant à leur caisse de grève et en venant aux prochains rassemblements : lundi 22 mai, un rassemblement est appelé à 17h devant le siège social de Vertbaudet, 216 rue Winoc Chocqueel, à Tourcoing ; mardi 23 mai, un nouveau rassemblement est appelé par la fédération CGT commerce et services à 10h devant le siège du fond d’investissement Equistone, actionnaire majoritaire de Vertbaudet, au 116 rue Kléber dans le 16ème arrondissement.
