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Éducation Nationale

Grève des établissements scolaires dans le 93 : imposons des protocoles sanitaires à la hauteur !

Face au manque de moyens et au protocole dérisoire de Blanquer, méprisant les élèves et tout le personnel éducatif, plusieurs établissements scolaires se sont mis en grève aujourd'hui en Seine-Saint-Denis. Une action sur laquelle pourrait s'appuyer le secteur de l'Education nationale pour intensifier et étendre la mobilisation dans les prochains jours.

Carla Biguliak

3 janvier 2022

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Dans un contexte de crise sanitaire grave, où le taux d’incidence bat des records quotidiens et où les hôpitaux commencent à être surchargés, le retour à l’école lundi 3 janvier soulevait un grand nombre de préoccupations. Des inquiétudes amplifiées par l’attitude du gouvernement et de Jean-Michel Blanquer, qui a choisi de communiquer le protocole pour la rentrée par le biais d’un journal payant, quelques heures seulement avant le début effectif des cours, tout en annonçant une série de mesures dérisoires, totalement déconnectées des besoins des élèves, des parents et du personnel éducatif.

Enseignants, parents et élèves mobilisés au collège Delaune à Bobigny

Face à ce mépris, des mobilisations ont eu lieu ce lundi matin pour exiger, par la grève, des mesures à la hauteur de la crise sanitaire qui permettent d’assurer une reprise dans des conditions adéquates. Les enseignants, élèves et parents d’élèves du collège Delaune de Bobigny ont ainsi organisé un piquet devant l’établissement ce lundi matin, et se sont ensuite réunis en Assemblée générale pour discuter des conditions nécessaires à une reprise. Pour Julien, enseignant d’anglais à Delaune contacté par Révolution Permanente, « le but de cette action c’était de faire converger les luttes avec les autres établissements de Bobigny ».

Suite à cette AG, profs, parents et élèves du Collège Delaune ont publié un communiqué dénonçant que « les problèmes de moyens humains et financiers, ainsi que ceux liés à l’application du protocole sanitaire - annoncé encore une fois une veille de rentrée sans moyens supplémentaires pour l’appliquer - et aux non-remplacements des personnels éducatifs, affectent de plus en plus violemment le quotidien de nos établissements ».

En effet, Julien raconte à Révolution Permanente que le manque d’agents est un grand problème dans le collège : « pour le pôle médico-social on a une infirmière pour 2 200 élèves, parce qu’elle se partage sur d’autres établissements, et on s’est rendu compte que c’était le cas sur tout Bobigny. Il y a un collège a une infirmière pour 1 900 élèves, un autre qui est sensé avoir deux infirmières n’en a qu’une parce que l’autre n’a jamais été remplacée. On a aussi des problèmes de moyens pour les Assistants d’éducation, on est en sous-effectif. »

Plusieurs établissements de Seine-Saint-Denis mobilisés

Le même jour, les lycées Utrillo de Stains, Clémenceau de Villemomble et Blanqui de Saint-Ouen se sont également mis en grève et appellent à poursuivre la grève et à se réunir en assemblées générales dès demain. Dans ce cadre, le personnel du Collège Pablo Picasso de Montfermeil et du lycée Jean Zay à Aulnay-sous-Bois se sont réunis en assemblée aujourd’hui et ont déclaré qu’ils se joindront à la grève à partir de ce mardi.

Parmi les revendications exprimées par les enseignants mobilisés, « le recrutement massif de remplaçants et l’arrêt des politiques de "non remplacement d’absences courtes" », « la mise à disposition de masques FFP2 pour les équipes éducatives », « la mise à disposition de moyens suffisants pour recruter des AED et des agents d’entretien, des psychologues, infirmiers et infirmières en nombre suffisant, » « l’allégement des effectifs » ainsi qu’« une adaptation rapide et précise des conditions d’examens. »

Ce début de mobilisation montre non seulement l’énorme colère que les enseignants accumulent depuis des années, mais aussi la voie à suivre, comme lors des mobilisations de novembre 2020, pour que les travailleurs de l’éducation imposent un plan d’urgence dans leur établissement. Un plan qui comprend non seulement un protocole sanitaire cohérent et à la hauteur des enjeux, mais aussi des moyens pour le mettre en place par le recrutement massif d’enseignants et de personnel éducatif, des améliorations des infrastructures, un allègement des effectif, qui permettront aux élèves d’apprendre dignement et pallier les conditions de plus en plus dégradées par les offensives que l’éducation a subies ces dernières années et que la pandémie n’a fait qu’accentuer.

Nous relayons le communiqué des communautés éducatives du Collège Delaune et du Lycée Auguste Blanqui :


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