Pétition
Grève des dockers en Allemagne : solidarité face aux attaques contre le droit de grève !
Après la grève historique pour les salaires des dockers allemand, le patronat et le gouvernement d'Olaf Scholz ont répondu par la répression en interdisant les grèves. Nous relayons la pétition lancée en réponse par 650 dockers syndiqués à Ver.di pour défendre le droit de grève et appeler l'ensemble du monde du travail à se mobiliser. Solidarité !
lundi 25 juillet 2022
Crédit photo : Ines In
Le 14 juillet dernier, les dockers de Hambourg, Brême, Bremerhaven, Brake et Wilhelmshaven ont entamé une grève de 48 heures pour l’augmentation des salaires face à l’inflation qui atteint actuellement 7,8% outre-Rhin. Il s’agit de la plus longue grève qu’a connu le pays depuis 40 ans.
Die Stimmung bei den Hafenarbeiter:innen ist super kämpferisch 🔥✊🏽
Die soziale Lage verschlechtert sich, die Krise soll auf uns abgewälzt werden. Schlagen wir zurück !
#inflation #streik #klassenkampf pic.twitter.com/jpsDwlPzAw— KLASSE GEGEN KLASSE (@KGK_News) July 15, 2022
Lors des six tables rondes organisées pour négocier avec l’organisation patronales des entreprises portuaires allemandes (la ZDS, Zentralverband der deutschen Seehafenbetriebe), le syndicat Ver.di (Vereinte Dienstleistungsgewerkschaft) qui compte plus de deux millions d’adhérents a revendiqué une augmentation générale des salaires à hauteur de l’inflation. Il a également demandé une augmentation des salaires de 1,20€ de l’heure, ainsi que d’autres mesures spécifiques à certains secteurs.
Mais toutes ces revendications ont été rejetées par le patronat qui répond par la répression. Face à la mobilisation des dockers dès le début du mois de juin dernier, le président de la Confédération des associations d’employeurs allemands (BDA, l’équivalent du MEDEF en Allemagne), Rainer Dulger, avait ainsi demandé au gouvernement de décréter « l’état d’urgence national » afin d’interdire le droit de grève. Le géant de la logistique HHLA et l’entreprise Eurogate (la plus grande compagnie maritime d’Europe) ont quant à eux attaqué l’appel à la grève en justice.
Le fait que les employeurs tentent de briser les grèves par des actions en justice n’est cependant pas un cas isolé. Ainsi, à Berlin ou en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (NRW), des organisations patronales locales avaient déjà tenté de faire interdire par la justice la grève dans les hôpitaux. Le sénateur aux affaires économiques de Hambourg, Michael Westhagemann, exige de son côté une procédure de conciliation par en haut pour mettre brutalement fin à la grève.
Le tribunal du travail de Hambourg chargé de statuer sur l’affaire a exprimé des doutes sur la légalité formelle de l’appel à la grève, mais a toutefois autorisé la grève de 48 heures sous pression de la mobilisation. Cependant, le patronat et la direction du syndicat Ver.di ont par la suite passé un accord pour garantir la paix sociale, en suspendant tout appel à la grève jusqu’au 26 août.
Malgré cela, des milliers de dockers se sont rassemblés à Hambourg pour défendre leurs revendications. Un travailleur de l’entreprise Eurogate à Hambourg a ainsi déclaré au sujet de la répression : « Nous sommes dans la rue parce que le droit de grève a été violé ! ». La manifestation a donné lieu à des violences policières et à des arrestations. La police a réprimé les dockers à coups de matraque et de gaz lacrymogènes.
Die Arbeiter:innen sind zu Recht unfassbar wütend.
Sie drängen die Polizei unter dem Ruf : „wir sind der Hafen“ zurück. 🔥
Solidarität mit ihrem Kampf ! #hh1507 #hafen #streik #inflation pic.twitter.com/nHK1PvIGEy— KLASSE GEGEN KLASSE (@KGK_News) July 15, 2022
De nombreux obstacles sont donc dressés pour briser la grève des dockers, mais les travailleurs syndiqués à Ver.di ou non ne doivent pas céder à la pression du patronat et du gouvernement ! Le monde du travail doit refuser toute restriction de ses possibilités d’action dans la lutte pour l’augmentation des salaires, et s’opposer à toute atteinte au droit de grève ! Face à l’inflation record, les syndicats doivent au contraire être un outil au service de la lutte des travailleurs pour défendre leurs salaires et leurs conditions de travail.
Nous nous opposons donc à toute attaque contre le droit de grève, ainsi qu’à toute forme de répression juridique ou policière, et nous sommes solidaires des dockers mobilisés et les soutenons dans leurs revendications pour :
1. défendre le droit de grève et étendre le mouvement à l’ensemble du monde du travail ;
2. dénoncer la répression judiciaire et policière contre les grévistes ;
3. exiger la fin de l’accord entre les directions syndicales et le patronat qui suspend les appels à la grève jusqu’au 26 août ;
4. refuser les négociations par en haut : c’est au travailleurs de décider eux-mêmes de leur grève !
Solidarité avec les grèves des dockers en Allemagne ! Solidarité avec les travailleurs du monde entier !
Après la grève historique des dockers allemand pour les salaires, le patronat et le gouvernement ont répondu par la répression en interdisant les grèves.@AnasseKazib apporte son soutien aux travailleurs mobilisés : "la classe ouvrière n'a pas de frontière !"#Hafenstreik pic.twitter.com/ZhO1jEcRJy
— Révolution Permanente (@RevPermanente) July 25, 2022
Lien vers la pétition en allemand sur le site de Klasse Gegen Klasse
Premiers signataires en France :
Anasse Kazib, délégué syndical SUD-Rail et ex-candidat pour Révolution Permanente à l’élection présidentielle de 2022
Eric Bezou, ancien travailleur de la SNCF licencié et figure de la lutte contre la répression syndicale
Clément Allochon, technicien de maintenance des trains et délégué syndical SUD-Rail au Technicentre de Châtillon
Laura Varlet, aiguilleuse du rail et déléguée syndicale SUD-Rail Paris-Nord
Fabienne Delouye, agent commerciale en gare et déléguée syndicale SUD-Rail Paris-Nord
Mathieu Relin, conducteur de train et délégué syndical SUD-Rail à Mulhouse
Nadia Belhoum, conductrice de bus et militante CGT RATP
Yassine Jioua, conducteur de bus et militant CGT RATP
Faouzi Abou Rayan, mécanicien à la maintenance des bus et militant CGT RATP
Adrien Cornet, raffineur et délégué CGT Grandpuits
Paul Feltman, raffineur et délégué CGT Grandpuits
Nordine Kebbache, chauffeur poids-lourds chez Transdev Aero-Piste dans la sous-traitance à l’aéroport Roissy – Charles de Gaulle et militant de l’UL CGT Roissy
Makan-Oulé Dembele, élu CGT chez ACNA dans la sous-traitance à l’aéroport Roissy – Charles de Gaulle et militant de l’UL CGT Roissy
Fernande Bagou, salariée d’ONET dans la sous-traitance du nettoyage et déléguée syndicale CFDT
Oumou Gueye, ancienne salariée dans la sous-traitance du nettoyage à la retraite et ex-gréviste victorieuse d’ONET
Wynessa Merabet, salariée de Transdev et déléguée SUD-UST au dépôt de bus de Vaux-le-Pénil (77)
Vincent Duse, délégué CGT PSA Mulhouse
Reynald Kubecki, militant syndical CGT au Havre
Gaëtan Gracia, ouvrier et délégué CGT aux Ateliers de Haute-Garonne, sous-traitant d’Airbus
Raphaël Cherfy, préparateur de commande et délégué CGT Chronodrive à Toulouse
Rozenn Kével, ancienne travailleuse de Chronodrive licenciée, militante de la CGT Chronodrive et du collectif féministe révolutionnaire Du Pain et Des Roses
Marie Laure Charchar, secrétaire générale de la CGT Blanchisserie au CHU de Bordeaux
Christian Porta, ouvrier et délégué CGT Neuhauser en Moselle
Cindy Cohin, ouvrière et militante CGT Neuhauser en Moselle
Marion Dujardin, professeure et militante SUD Éducation 93
Elise Lecoq, professeure d’histoire-géographie et déléguée syndicale au SNES dans le 93
Diane Perrey, professeure d’histoire-géographie et militante CGT Éduc’Action 31
Jocelyne Clément, psychologue scolaire et militante SUD Éducation à Melun (77)
Gwen Lemay, professeure des écoles à Sarcelles et militante SUD Éducation 95
William Gaune, professeur des écoles à Sarcelles et militant SUD Éducation 95
Ariane Anemoyannis, militante de Révolution Permanente et élue du collectif étudiant Le Poing Levé au Conseil d’Administration de l’Université Paris I Panthéon Sorbonne
Philomène Rozan, militante de Révolution Permanente et élue du collectif étudiant Le Poing Levé au Conseil d’Administration de l’Université de Paris
Léo Valadim, militant de Révolution Permanente et du collectif étudiant Le Poing Levé
Petra Bernus, militante de Révolution Permanente et élue du collectif étudiant Le Poing Levé au Conseil d’Administration de l’Université Bordeaux Montaigne
Alberta Nur, militante de Révolution Permanente et élue du collectif étudiant Le Poing Levé au Conseil d’Administration de l’Université Toulouse Le Mirail
Irène Dao, militante de Révolution Permanente et élue du collectif étudiant Le Poing Levé au Conseil d’Administration de l’Université Paris VIII
Anna Ky, militante du collectif féministe révolutionnaire Du Pain et Des Roses
Elsa Marcel, avocate en droit du travail et militante de Révolution Permanente
Daniela Cobet, membre de la direction de Révolution Permanente
Mots-clés
Inflation / Dockers / Pétition / Solidarité internationale / Grève / Allemagne / International