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Rentrée sociale et politique

Feuille de route du NPA : que "le 5 décembre devienne un point de ralliement contre la réforme des retraites"

Ces 28 et 29 septembre s'est tenue la réunion de direction (CPN) du NPA. Une feuille de route y a été majoritairement adoptée en vue de la rentrée politique et sociale. Il s'agit pour le NPA d’œuvrer à ce que 5 décembre, devienne un point de ralliement de la mobilisation contre la réforme des retraites, le point de départ d’une grève du touTEs ensemble, interprofessionnelle et illimitée.

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Feuille de route pour la rentrée sociale et politique
(66% des voix exprimées)

Le gouvernement Macron-Philippe continue à dérouler son plan d’ensemble contre le monde du travail et la jeunesse : remise en cause de l’assurance chômage, suppressions d’emplois dans la fonction publique, destruction du système de retraite, affirmation et mise en œuvre d’une politique toujours plus répressive et raciste…

Il se heurte néanmoins à une combativité persistante, chez les Gilets jaunes, dans la jeunesse mobilisée pour le climat, dans la santé, chez les enseignantEs, etc. C’est pourquoi, tout en gardant le cap de sa politique antisociale, le gouvernement est obligé d’annoncer un changement de méthode qui serait selon lui la marque de fabrique de l’acte 2 de son quinquennat. Une méthode qui vise à remettre au centre le « dialogue social » avec l’idée de faire de la CFDT l’interlocuteur privilégié, tout en maintenant avec les autres confédérations, qu’elles soient pour le projet moyennant quelques aménagements ou qu’elles aient pris position contre, un semblant de diplomatie pour dialoguer. Ce tournant de l’acte 2 démontre l’urgence à mettre au centre la bataille contre la réforme Delevoye, le refus de négocier la régression sociale : une réforme des retraites ni amendable ni négociable.

Le succès de cette manœuvre est néanmoins loin d’être assuré et la remise en cause des retraites pourrait être le déclencheur d’une lutte d’ensemble contre la politique du gouvernement, dans un contexte où le mouvement des Gilets jaunes continue d’exercer une influence sur la base de secteurs du mouvement ouvrier, dans le sens d’une radicalisation des méthodes, d’une méfiance vis-à-vis des directions, d’un rejet du corporatisme. La rentrée a également été marquée par les mobilisations des jeunes – et des moins jeunes – pour le climat, signe de la poursuite du phénomène de politisation autour des questions climatiques et plus largement écologiques, avec une radicalité qui s’exprime de plus en plus. La situation est également marquée par des mobilisations féministes, notamment autour des violences faites aux femmes et des inégalités hommes-femmes, qui seraient encore aggravées par la réforme des retraites voulue par Macron.

Dans ce contexte, la politique des directions syndicales est catastrophique. C’est une politique consciente d’éparpillement des luttes et des ripostes depuis la rentrée (le 11 septembre la santé, le 13 la RATP, le 16 les impôts, le 19 EDF, le 20 les jeunes pour le climat, le 21 les Gilets jaunes, le 24 la la CGT…) En dépit des intentions des directions syndicales, ces dates, que nous avons construites dans les secteurs tout en défendant la perspective de l’indispensable « touTEs ensemble », ont contribué à maintenir et développer un climat de contestation des politiques antisociales de Macron, ce qui témoigne de la combativité présente chez nombre de salariéEs. Mais il est évident que cette stratégie de dispersion va à l’encontre de ce qui serait nécessaire aujourd’hui pour réellement stopper et faire reculer Macron et peut avoir, à terme, des effets démobilisateurs.

Nous n’allons pas à nous tout seuls, au NPA, changer cet état de fait. Mais nous devons expliquer en quoi cette stratégie nous mène dans le mur. Nous devons aussi tenter de prendre toutes les initiatives qui permettraient de modifier un calendrier qui nous mène à la défaite.
Dans ce contexte, la grève de la RATP, le 13 septembre, a eu le mérite d’avoir remis au centre la force du blocage par la grève majoritaire. Les directions syndicales du secteur sont dans une logique de négociations corporatistes, pour autant il se passe quelque chose à la base et plus largement chez les salariéEs. La décision d’appel à une grève illimitée le 5 décembre, poussée par la base des agentEs de la RATP, est en train de trouver un écho de plus en plus favorable dans de nombreux secteurs avec, sur le terrain des organisations syndicales, l’appel de SUD-Rail et de la confédération FO, qui pourrait obliger la CGT à se positionner rapidement. Des structures syndicales interpellent à juste titre leurs directions et/ou lancent des appels à la grève illimitée dans leur secteur à partir du 5 décembre.

Sans surestimer nos capacités, il s’agit bien de voir comment, à notre échelle, nous pouvons tenter de contribuer à ce que le 5 décembre, désormais dans le paysage, devienne un point de ralliement de la mobilisation contre la réforme des retraites, le point de départ d’une grève du touTEs ensemble, interprofessionnelle et illimitée. Ce que le gouvernement et, pour d’autres raisons, les bureaucraties syndicales, voudront à tout prix éviter.
La réussite du 5 décembre dépendra largement de la construction et du développement des mobilisations en cours, qui ne se résument pas à la seule lutte contre la réforme des retraites. D’autres dates intermédiaires s’imposeront peut-être, à l’image du samedi 16 novembre pour le premier anniversaire du mouvement des Gilets jaunes, qui seraient de précieux points d’appui pour la construction d’un mouvement d’ensemble.
Il s’agit d’impulser, partout où cela est possible, des cadres d’auto-organisation au travers desquels les salariéEs et les jeunes soient maîtres de leurs propres mouvements et non tributaires des manœuvres des bureaucraties syndicales.

Le NPA œuvre à ce que le plus grand nombre d’acteurEs agissent ensemble autour d‘objectifs concrets et, sans nier les désaccords qui existent, par la discussion et la confrontation des points de vue, contribuent à l’unité de notre camp social. L’objectif étant de tenter de regrouper et faire que des secteurs de travailleurEs en lutte (AG d’enseignantEs, inter-urgences, intergares, salariéEs de la RATP…), Gilets jaunes, collectifs locaux contre la réforme des retraites, fronts de lutte des quartiers (Comité Adama…), contre les violences policières, mouvements de la jeunesse, notamment pour le climat, des courants politiques, syndicaux (Front Social, équipes lutte de classe…) et associatifs déterminés à lutter contre Macron… se rencontrent et discutent d’une stratégie pour notre camp social, pour la convergence, contre la politique du gouvernement, et contre le « dialogue social ».
Nous nous appuyons sur la légitimité et l’audience de nos porte-paroles, mais aussi sur notre activité militante de terrain, sur nos camarades implantés, pour exercer une pression sur l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier pour qu’elles agissent.

Nous défendons également la nécessité que des équipes militantes d’entreprise, des militants politiques implantés et différents fronts de lutte prennent des initiatives qui permettent de regrouper des secteurs qui refusent la politique de division des directions et qui perçoivent l’importance de se regrouper pour définir le meilleur plan de bataille dans la situation.
Il s’agit de ne pas subir le calendrier des organisations syndicales tout en exerçant une pression sur l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier pour qu’elles agissent. Cela pourrait également passer par une tribune de syndicalistes et militantEs du mouvement social, contre la régression sociale et pour une grève générale à partir du 5 décembre, qui dise explicitement et en positif qu’ils refusent un scénario du type routiers en 2016 et 2018. Une telle tribune peut être un point d’appui pour interpeller les directions syndicales.

Il s’agit aussi de concevoir ces espaces de « regroupement », tournés vers l’action, comme des espaces de débat et de confrontation sur la situation sociale et politique, sur les perspectives politiques, sur la stratégie, à la lumière de l’expérience et des besoins des mobilisations – et non dans l’objectif de construire des mécanos électoraux.
Au total, cette politique de « regroupement » ne doit pas être conçue comme « le » cadre unitaire pouvant tout changer mais comme un instrument pour la construction du front unique, en expérimentant notre capacité à favoriser les convergences et à faciliter l’unité la plus large sur des objectifs de lutte.
Pour nous, les bases minimales de cette convergence sont les suivantes :

  •  le soutien aux luttes en cours, à leur développement ;
  •  une opposition aux politiques d’éparpillement menées par les directions syndicales ;
  •  la nécessité de la construction d’un mouvement d’ensemble pour virer Macron ;
  •  l’importance, pour y parvenir, de combiner les manifestations, les actions et les grèves pour bloquer l’économie.

    En tant qu’organisation, nous avançons des revendications unifiantes, en revendiquant, pour touTEs la retraite à taux plein à 60 ans (55 pour les métiers pénibles) dès 35 ans d’activité (travail salarié, les années d’études et de formation dès 18 ans, les périodes sans travail à cause du chômage, de la maladie ou d’un accident, de l’invalidité, de la maternité), à 75% des 5 meilleures années ; l’augmentation de tous les revenus de 300 euros ; égalité hommes-femmes sur les salaires et carrières, des mesures pour compenser les inégalités de pensions ; la réduction du temps de travail sans perte de salaire pour financer la Sécurité sociale, l’unité des caisses et le contrôle par les salariéEs.

    Nous avons également besoin d’éléments de propagande révolutionnaire, pour expliquer notre vision globale et la nécessité de s’organiser dans un parti pour mener une stratégie dans les luttes et pour changer la société. La période est propice pour faire le lien entre les préoccupations systémiques que sont les mobilisations sur le climat, sur la pauvreté sur les retraites. Tout cela pose de plus en plus concrètement la question de la possibilité d’avoir un avenir pour l’humanité sous le capitalisme. Notre projet de société est donc possible à expliquer en partant de la nécessité d’une économie planifiée, sous contrôle de celles et ceux qui font tourner la société.

    Le CPN des 28 et 29 septembre adopte cette feuille de route pour la rentrée. Partout, le NPA, ses porte-parole, ses militantEs développent cette politique. Nous tentons pour ce faire de prendre une initiative nationale et des initiatives locales de type « réunion de coordination-regroupement » pour construire la riposte face au gouvernement et au patronat, avant les vacances de la Toussaint. Cette politique fera l’objet de points réguliers et détaillés au CE et lors du prochain CPN.


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    NPA

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