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Education Nationale

Fenêtres ouvertes, coupures d’électricité : des lycéens dans le froid et dans le noir à Aulnay-sous-Bois

Au lycée Voillaune d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, faute de chauffage et d'électricité, les élèves ont cours dans le froid et parfois dans le noir, selon une enquête de RMC. Une situation dramatique qui illustre le délabrement des établissements scolaires dans les quartiers populaires.

Louis McKinson

12 décembre 2022

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[Crédits photo : Nicolas Traino RMC]

Au lycée Voillaune d’Aulnay-sous-Bois, un des plus grand de Seine-Saint-Denis avec ses 2400 élèves, les élèves étudient dans des conditions inqualifiables. Une enquête menée par RMC publié ce lundi révèle un établissement délabré : « des fenêtres qui ne ferment pas, les murs le long des pupitres sont à nus dans une classe, des dalles de plafond s’effondrent ».

Les températures relevés dans l’établissement tombent jusqu’à 7 degrés dans un gymnase, 14 dans une salle de classe : « Dans quelques salles, les fenêtres sont cassées et on est obligés de les garder ouvertes témoigne une élève » ; « 8h-17h sans chauffage, c’est compliqué ».

Au froid s’ajoute les pannes d’électricité qui peuvent plonger les classes dans le noir. Une lycéenne raconte ainsi son cours du matin : « On ne voyait les cahiers qu’avec les flashs des téléphones. Cela fait dix fois depuis début novembre. Franchement, c’est scandaleux, il faut faire quelque chose ! »

Jusqu’ici les cris d’alertes des personnels en direction de la région Ile-de-France sont restés sans suite et sans grande considération de la part de la présidente de la région Valérie Pécresse, déclarant qu’ il s’agit de « pannes de chauffage » et envisage seulement de « voir avec la communauté éducative les travaux que nous pouvons faire en urgence ». L’inaction de la région révèle en outre le mépris à l’égard des élèves de quartiers populaires et de leurs professeurs, victimes de conditions d’étude et de travail particulièrement dégradées, dans l’indifférence générale. En effet, l’arrivée de l’hiver et de températures froides met brutalement en lumière le manque de moyens dans l’éducation nationale, le lycée Voillaune d’Aulnay-sous-Bois étant loin d’être un cas isolé.

A Montceau en Bourgogne-Franche-Comté, un père de famille témoignait ainsi : « Il faisait entre 13°C et 15°C dans certaines salles de classe. Celle où est scolarisé mon fils affichait 14,6°C ». Dans le Val-de-Marne, à Limeil-Brévannes, des parents faisaient constater une température de 10-12°C, dès octobre, dans des écoles élémentaires et maternelles. A Torcy, le lycée Jean Moulin annonçait ce lundi matin aux élèves la fermeture du lycée pour la semaine suite à une énième panne du système électrique - des faits confiés à Révolution Permanente par des élèves.

Ces dégradations dans de nombreux établissements scolaires et ces multiples dysfonctionnements de chauffage dans les classes ne devraient que se renforcer avec la crise énergétique, dont les effets les plus marqués seront ressentis en janvier. A nouveau, les conséquences de la crise à venir seront payées par les élèves des quartiers populaires qui étudient dans des bâtiments déjà délabrées, dans l’indifférence des pouvoirs publics.

Après les difficultés rencontrées lors de la rentrée scolaire avec le manque de personnels et la gestion catastrophique de la pandémie dans les écoles, cet épisode de coupure de courant et d’absence de chauffage cet hiver constitue un nouveau symptôme du manque de moyens dans l’éducation nationale, résultat des contre-réformes des gouvernements successifs, et supporté en premier lieu par les établissements accueillant les élèves les plus défavorisés.


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