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Elior voleur ! NH hôtel complice !

Femmes de chambre en grève à Marseille. “C’est pas les gardes à vue qui vont nous arrêter !”

Les agents de nettoyage de l’hôtel quatre étoiles NH à Marseille sont en grève depuis le 11 avril contre le sous-traitant Elior. Après deux mois, de lutte exemplaire, la situation est toujours la même, la direction refuse d’accéder aux revendications et incrimine les grévistes.

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« Elior voleur ! NH hôtel complice ! ». C’est quand l’hôtel NH a changé de sous-traitant que les conditions de travail des femmes de chambre se sont dégradées, les poussant à se mettre en grève. Elles sont 11 grévistes, pour la plupart Cap-verdiennes et s’attaquent au géant du nettoyage Elior. L’entreprise leur a supprimé les accès aux points d’eau dans les étages, sous prétexte que les clients pourraient les empoisonner. En plus des heures non payées et des contrats qui arrivent en retard, un mépris pour les salariés qu’on a accusé de voler les produits d’entretien. Sur 15 agents de nettoyage dans l’hôtel, 11 se sont mis en grève, un rapport de force non négligeable dont les grévistes sont conscientes.

Le géant du nettoyage, Elior, 6 694 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018, refuse toute négociation. Pourtant, les revendications sont claires : rappels et compensation des impayés sur salaire, augmentation des salaires et 13ᵉ mois, compensation des dimanches travaillés, meilleure organisation du travail respectueuse de la vie privée. En effet, en plus de travailler 15 heures par jour à 8 euros de l’heure, a l’arrivée d’Elior, les agents de nettoyage se sont vus attribuer des horaires différents toutes les semaines. « Et ça, c’est en saison creuse » rajoute Camille, juriste pour le syndicat CNT-SO. « Quand il y a du monde tu travailles et quand il n’y a personne tu descends, donc t’as des fiches de paye où un coup c’est 1€, un coup c’est 800€ ». Le temps partiel permet au groupe Elior de faire peser tous les aléas sur les salariés.

Depuis le début de la lutte, la direction refuse la discussion avec la CNT-SO, syndicat qu’elle juge « non représentatif ». Camille, juriste dans ce syndicat souligne le fait que le syndicat a accompagné plusieurs grèves victorieuses dans des hôtels à Marseille, ce qui fait peur groupe, Le 7 juin, lors d’une négociation, la direction propose 3 centimes d’augmentation et un chèque de 150 euros en guise de dédommagement, contre les 30 centimes exigés. En bref, aucune compensation de toutes les heures non payées, et pas de solution pérenne pour les travailleuses. Le syndicat CNT a donc décidé de s’en tenir aux revendications concernant les salaires, et d’attaquer aux prud’homme l’entreprise pour la régularisation des heures. En attendant une prochaine réunion avec la société, les piquets devant l’hôtel continuent tous les matins du lundi au samedi, et la détermination des grévistes ne faiblit pas.

Depuis le 11 avril, les grévistes tiennent tous les jours un piquet devant l’hôtel, casseroles, banderoles, et chansons. Le but étant de faire connaître leurs revendications. Elles ont rédigé un tract avec le syndicat, destiné à informer les usagers de l’hôtel. Au cours des deux mois, beaucoup d’initiatives ont émergé pour remplir la caisse de grève , un repas à été organisé dans le restaurant Dar Lamifa à Marseille, un concert, une projection d’un film Primitivi qui raconte leur lutte. Résultat : depuis le début de la grève, l’ensemble des salaires des grévistes ont été couverts par la caisse !

Sous prétexte du bruit que les grévistes font devant l’hôtel, Elior a saisi le tribunal de première instance en complicité avec les commerçants avoisinant l’établissement. Selon Elior, les grévistes auraient dégradé les lieux et empêché les non grévistes d’accéder à l’hôtel, ce qui est faux. Le piquet de grève a été jugé légal par le juge, ce qui n’empêche pas la police de se rendre tous les jours sur le piquet pour intimider et entraver les actions des grévistes. Le 23 avril, la police est venue arrêter arbitrairement deux juristes de la CNT sur le piquet de grève. L’arrestation était très violente, et une des juristes, enceinte de 7 mois, à du se rendre à l’hôpital à la suite de la garde a vue, du fait de la brutalité de la police.

Pour l’entreprise Elior, aidée par le silence complice de NH hôtel, tous les moyens sont bons pour intimider les grévistes et les incriminer. Face à la répression,, Manuella gréviste depuis le début, reste déterminée : « C’est pas parce qu’il y a la police ou les gardes vues qu’on va arrêter […] nous, on arrête pas quelque chose parce que les autres le demandent, on arrête parce que nous on veut ! »

Crédit photo : site de la CNT-SO


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