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#NiUnaMenos ARGENTINE

Féminicide. De Buenos Aires à Paris, même combat !

Des centaines de rassemblements de soutien avec la journée de grève et de mobilisation #NiUnaMenos en Argentine se sont organisés autour du monde. Paris n’a pas manqué au rendez-vous. Le rassemblement à réuni une centaine de personnes sous le cri de #FemmesEnGrève, #PasUneDeMoins et #NousVoulonsResterEnVie. Malena Vrell

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Femmes en noir à Paris et au monde entier

Appelé par un groupe de résidentes argentines à Paris, le rassemblement a eu lieu en face de l’Ambassade d’Argentine. La plupart des assistant-e-s était vêtue en noir, suivant la consigne donnée par les organisatrices du #19O en Argentine. Inspirées par le « lundi noir » polonais qui a réussi à faire reculer le gouvernement concernant le droit à l’avortement, le « mercredi noir » argentin a aussi eu une forte répercussion partout dans le monde.

C’est en Amérique Latine où la plus grande quantité de manifestations, rassemblements et actions se sont menées en solidarité avec le #NiUnaMenos argentin. L’Amérique Latine est en effet une des régions qui concentre les taux les plus hauts de violences contre les femmes ainsi que les taux de criminalisation les plus forts concernant leurs droits sexuels et reproductifs. Mais si les femmes sont tout particulièrement exposées aux violences de genre en Amérique Latine, c’est aussi la région où les femmes se sont le plus mobilisées récemment contre celles-ci. Le mouvement #NiUnaMenos, né en Argentine en 2015 a été repris depuis au Chili, au Mexique, en Bolivie, en Uruguay, en Colombie, au Pérou et a aussi été présent lors des mobilisations contre les violences sexistes en Europe.

De l’Ambassade à la Tour Eiffel

Au rendez-vous, les assistants (manifestants ?) ne venaient pas seulement de l’Argentine ou de la France, mais aussi du Chili, de la Colombie, de l’Uruguay, du Pérou, entre autres. La présence des femmes polonaises sous la pancarte « las polonesas (sic) con vosotros » est à souligner. Plus que symbolique, leur combat et leur présence permettent de matérialiser la nécessité de la mise en place d’une solidarité internationaliste concernant le combat pour les droits des femmes. Menant une lutte acharnée dans leur pays d’origine pour le droit à l’avortement, celles-ci s’apprêtent à faire un deuxième rassemblement de soutien à Paris ce dimanche 23 octobre pour lequel la solidarité internationaliste devra se faire une nouvelle fois entendre.

Les membres de l’association Alerta Feminista, issue de la mobilisation #NiUnaMenos péruvienne en France, ont, de leur côté, souligné l’importance que le mouvement #NiUnaMenos, lancé en Argentine, a eu sur leur propre mobilisation. Insistant sur la nécessité de donner une continuité à la mobilisation #NiUnaMenos, elles ont proposé la création d’une coordination ainsi que l’incorporation du mot d’ordre #NiUnaMenos lors de la journée de mobilisation contre les violences faites aux femmes du #25N en France

« ALERTA que camina, mujeres feministas por las calles parisinas »

Suite à un premier tour de slogans en espagnol en face de l’ambassade, l’enthousiasme a poussé la plupart des présents à partir en manifestation dans les rues parisiennes avec leurs pancartes, chants et slogans. Le slogan « Alerte qui marche, des femmes féministes dans les rues parisiennes » a ainsi démarré le déplacement vers la place du Trocadéro, en face de la Tour Eiffel. L’emplacement le plus symbolique de la capitale française et les chants combatifs ont permis d’attirer l’attention des touristes et des passants dont quelques uns se sont joints progressivement à l’action. « Qu’ils craignent, qu’ils craignent, que les machistes craignent, l’Amérique Latine sera entièrement féministe ». Si la plupart des slogans s’attaquaient au machisme et aux féminicides en Amérique Latine, quelques uns ont permis aussi de revenir sur le droit à l’avortement, « Anticonceptifs pour ne pas avorter, avortement sûr pour ne pas mourir », la responsabilité des Etats, ainsi que sur l’importance que le combat soit pris en charge par les femmes et par les hommes « oui on peut le faire, si une femme avance, aucun homme ne reculera ! ».

« De Buenos Aires à Paris : même combat »

Le combat contre les violences faites aux femmes et pour les droits des femmes ne pourrait se réduire au cas de l’Argentine ou au continent américain. La récente agression qui a eu lieu sur le plateau de l’émission « Touche pas à mon poste » et les débats qui s’en sont suivis montrent à quel point cette bataille doit encore être menée en France, et avec une grande urgence. L’affaire Jacqueline Sauvage a par ailleurs permis de faire émerger une nouvelle couche de femmes, jeunes pour la plupart, qui se sont massivement mobilisées pour sa cause et plus largement contre l’ensemble des violences subies par les femmes. Mais pour donner une continuité à cette mobilisation, à ces centaines de milliers de femmes révoltés, à cette rage, il est tout aussi urgent de s’organiser, de pérenniser les fronts de bataille, de frapper plus fort, de l’intérieur, en alliance avec la classe qui nous permettra de paralyser l’ensemble de la production, le pays tout entier, de faire le monde s’arrêter parce que comme en Argentine, une femme a été assassinée. Il est temps qu’en France aussi on puisse reprendre le drapeau du #NiUnaMenos et prouver que « si vous en touchez une, nous nous organiserons par milliers ».


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