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Facebook menace de censurer Cerveaux Non Disponibles : une attaque contre la liberté de la presse

Facebook menace la page de Cerveaux Non Disponible de “ne plus être publiée” suite à la publication d'une vidéo de violences policières au Mexique. Une attaque contre la liberté de la presse dans un contexte d'offensive autoritaire du gouvernement qui menace les journalistes indépendants ainsi que l'ensemble des organisations liées au mouvement social.

Sara Yuki

5 avril 2021

Facebook Twitter

Crédits photo : CND

Samedi 3 avril, Cerveaux Non Disponibles a reçu une notification de Facebook qui menace de “ne plus publier” leurs publications sur leur page. Comme ils l’expliquent dans leur communiqué, les raisons données par Facebook sont triples. La principale est dû à la publication d’une vidéo d’une manifestation féministe au Mexique, suite au décès d’une jeune femme dans les mains de la police. La seconde fait suite à une publication où l’on voit Corinne Masiero nue, au lendemain des césars. Le post est signalé et supprimé pour présence de “nudité et acte sexuel”. Enfin, la dernière fait suite à la publication d’une information erronée, CND avait annoncé la perte de 800 places en réanimation à la place de 750 et s’était trompé de quelques mois concernant la date de sa source.

Rare média à partager et visibiliser les luttes sociales et les violences policières, la censure envers Cerveaux Non Disponibles est l’illustration d’un deux poids deux mesures. En effet, des grands médias comme BFMTV n’en sont pas à leur première Fake News. On se rappelle du manifestant contre la Loi Sécurité Globale à Paris qui avait le visage maculé de sang suite à une charge de CRS. Les présentateurs ne cessaient de répéter qu’il ne s’agissait que de maquillage. Pour Facebook il s’agit donc de contrôler l’information, en particulier quand celle-ci met en lumière violences policières ou la gestion sanitaire catastrophique du gouvernement.

Cette censure est une attaque contre la presse indépendante, la presse qui dénonce les violences policières, cette presse que l’on cherche de plus en plus à museler à travers des offensives réactionnaires et liberticides qui se multiplient à travers différentes lois comme la Loi Sécurité Globale. Ou encore la loi Avia qui permet à la police d’intervenir sur internet pour supprimer des publications jugées problématiques par le pouvoir, les qualifiant ainsi de “contenu haineux”. Une appellation qui n’a aucune définition juridique, elle englobe tout et rien en même temps. Par exemple, les personnes, racisées, LGBT+ ou appartenant à des groupes opprimés sont souvent victimes de harcèlement sur les réseaux sociaux sans que cela ne soit considéré comme “contenu haineux”. Parallèlement, la dénonciation de violences par des pages telles que Cerveaux Non Disponibles sont facilement qualifiées ainsi et réprimées. Ces mesures s’inscrivent dans l’agenda réactionnaire du gouvernement, qui mène une offensive autoritaire pour préparer le terrain à la répression des mouvements sociaux sur fond de crise sanitaire et économique.

Nous ne pouvons pas laisser des grands capitalistes qui détiennent les principaux réseaux sociaux censurer l’information. Créateur du troisième site le plus visité du monde après Google et Youtube, avec 2,1 millions d’utilisateurs, Mark Zuckerberg est à la tête d’une entreprise faisant 85 965 millions de dollars en 2020. Il concentre tant de pouvoir entre ses mains que de lui laisser la possibilité de choisir qui et quoi peut être publié sur un site tant visité est dangereux et totalement anti-démocratique. De fait, il a longtemps autorisé les propos négationnistes de l’holocauste avant de les bannir du jour au lendemain sans aucune explication. Laisser les clés de l’information à ces patrons, c’est leur laisser carte blanche pour s’attaquer à la liberté d’expression et censurer les journalistes indépendants en fonction de leurs intérêts.

Nous devons dénoncer et nous opposer à ces censures, ça n’est ni aux grands patrons seulement intéressés par leur profit, ni aux gouvernements qui ne cessent de renforcer le climat réactionnaire et liberticide, de contrôler des outils aussi puissants que les réseaux sociaux qui accueillent de nombreux médias indépendants. A ce titre, face à cette offensive, les organisations se réclamant du mouvement ouvrier et de la gauche syndicale et politique doivent faire front pour faire face à ces attaques contre la liberté de la presse et les droits démocratiques.


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