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Examens maintenus et mépris du président de la fac de Lorraine : "c’est pas l’école des fans"

Alors que le confinement met en lumière les inégalités parmi les étudiants quant à leurs conditions de travail, la plupart des universités maintiennent les partiels, condamnant de nombreux étudiants à une brutale sélection. C’est le cas de l’université de Lorraine, dont le président a affirmé qu’elle n’était pas “l’école des fans”, affichant un mépris clair envers les étudiants précaires qui exigent la validation automatique en pleine crise sanitaire.

Irène Karalis

17 avril 2020

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À l’université de Lorraine, comme dans beaucoup d’autres universités en France, les partiels sont maintenus, malgré la crise sanitaire et économique en cours. Une situation qui accentue encore plus les inégalités entre les étudiants, du fait des conditions différentes dans lesquelles ces derniers doivent travailler. En effet, selon un sondage effectué sur un échantillon de 271 étudiants à l’université de Paris 8, seuls 18% des étudiants auraient accès à la fois à un ordinateur non partagé, à une bonne connexion internet et à une pièce où ils peuvent s’isoler pour travailler. Des données qui mettent en lumière les conditions inégales d’accès aux ressources matérielles et universitaires pour les étudiants.

Malgré ces inégalités, d’autant plus renforcées que certains étudiants ont été licenciés sans aucune indemnité, les plongeant dans une précarité encore plus grande que d’habitude, ou que d’autres continuent à travailler, les mettant en danger eux et leur famille, la continuité pédagogique est maintenue tout autant que les partiels. Mais maintenir les partiels, c’est tout simplement sélectionner les étudiants : bon nombre d’entre eux vont devoir choisir entre continuer à travailler pour remplir leur frigo, ou valider leur année. C’est ce qu’ont dénoncé les étudiants de l’université de Lorraine, provoquant une polémique importante sur les réseaux sociaux.

Dans une interview donnée à France Bleu Lorraine par le président de l’université de Lorraine, Pierre Mutzenhardt, celui-ci a affirmé maintenir les partiels. Plus encore, il a clairement affiché son mépris pour les étudiants réclamant la validation automatique, affirmant que la fac, ce n’est pas “l’école des fans”. Alors que les partiels vont sélectionner énormément d’étudiants et en jeter des centaines hors de la fac, et que leur maintien montre une fois de plus la précarité qui touche les jeunes, l’université ne fait rien pour y remédier.

Cette situation critique dans l’université a été mise en lumière grâce à la colère des étudiants exprimée sur twitter, qui a porté parmi les principales tendances nationales le #HonteUnivLorraine. La détermination de ces étudiants passés à l’action virtuelle pour faire entendre leur revendication a fait tâche d’huile, et le mot d’ordre se repend dans dans de nombreuses facs aujourd’hui, à l’image de Paris 1 ou d’Evry.

En effet, ce jusqu’au-boutisme n’est pas propre à la présidence de l’université de Lorraine et se retrouve dans de nombreuses autres universités ; face aux inégalités qu’elle provoque, exigeons l’annulation des partiels et la validation automatique de tous les étudiants, parce que ce n’est pas aux jeunes de payer la crise !


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