Crédit photo : Boris Horvat - AFP
La sélection à l’entrée des Masters et à l’ensemble des composantes de l’université se poursuit et s’exacerbe après une année de pandémie où les étudiants n’ont pas vu la couleur des bancs des amphitéâtres, ceci participant à plonger 1 jeune sur 5 en dépression. Malgré cet état de fait, le gouvernement fidèle à sa logique de compétitivité à tout prix est résolu à maintenir la sélection à l’entrée des masters. Ces derniers, dont les capacités d’accueil ne cessent d’être réduites, laissent sur le carreau des milliers d’étudiants se voient ôter de fait le droit d’étudier. En réponse, Ils ont décidé de dénoncer leurs conditions sur Twitter avec le #EtudiantsSansMaster
Diplômée d'une licence psychologie avec mention + de 200h de stage + bénévolat, je ne reçois que des refus pour poursuivre en master. Ce qui me répugne c'est que chaque année il y a des places vaccantes et des abandons et qu'ils ne font rien pour remplir..
#EtudiantsSansMaster— manon 🌟 (@_ManoOou_) June 23, 2021
De nombreux témoignages fleurissent en effet sur Twitter, montrant la détresse des étudiants ayant validé leur licence et cherchant un Master face à une sélection de plus en plus poussée.
Je suis en colère. Une sélection absurde, une machine infernale et déshumanisante. Derrière 3 ans de licence et un dossier, il y a une vie humaine remplie d’espoirs, de rêves, d’épreuves difficiles. Nous sommes broyés. On est plus qu’un algorithme. #EtudiantsSansMaster
— Emma🧚🏻♀️ (@Emma11998043) June 28, 2021
Mais cette situation n’est pas nouvelle. Souhaitant réduire progressivement le droit d’étudier à l’université, les gouvernements font se succéder les réformes de casse de l’enseignement supérieur : loi en 2016 intronisant la sélection à l’entrée des masters, Parcoursup en 2018 instaurant la sélection à l’entrée de l’université, Bienvenue en France faisant exploser les frais d’inscription pour les étudiants étrangers, LPPR réduisant les moyens de la recherche.
De fait, alors que le chômage grandit parmi les jeunes travailleurs ayant fait de longues études et que l’incertitude de l’avenir s’accroit après des années à étudier pour bénéficier d’un emploi moins précaire, la question de la sélection à l’entrée des Master est notamment liée à la crise économique. Ainsi, 25 % des jeunes diplômés de 2019 niveau bac + 5 étaient encore en recherche d’emploi en janvier 2021 selon l’APEC.
L’objectif est clair : il s’agit de privatiser les universités et les étudiants précaires sont les premiers ciblés puisqu’au lieu de consacrer pleinement leur temps aux études ils doivent travailler parfois à temps plein pour survivre, d’autant plus avec la hausse du chômage.
S’il vous plaît relayez le #EtudiantsSansMaster… On est tellement. On est motivé.e.s, on se donne, et on ne nous ouvre aucune porte. On nous abandonne. J’ai été une étudiante salariée afin de pouvoir faire mes études et aujourd’hui, on me le reproche car mes notes ne sont pas
— la reine de france (@yaourtowomen) June 23, 2021
Aujourd’hui la plupart des étudiants sont obligés de faire des recours auprès du rectorat pour espérer être intégrés « de force ». Mais face à cette situation, il s’agit de revendiquer le retrait de la loi de 2016 sur la sélection à l’entrée des masters mais aussi de toutes les réformes de sélection à l’université.