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États-Unis, État espagnol, Royaume-Uni... La grève des loyers prend de l’ampleur

Face à la crise sanitaire actuelle et ses conséquences économiques désastreuses sur la population à l'échelle mondiale, plusieurs associations et collectifs dans les pays centraux ont engagé une grève des loyers.

Typhaine Cendrars

21 avril 2020

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Crédit Photo : AFP

La pandémie du coronavirus a enclenché une crise économique d’ampleur, avec l’arrêt ou le ralentissement d’une grande partie de la production, laissant des millions de travailleurs au chômage technique ou licenciés. Depuis le début de la crise aux Etats-Unis ce sont 22 millions de travailleurs qui se sont retrouvé sans emplois du jours au lendemain, sans ressources pour subsister. Les populations qui sont dans une situation économique instable par des contrats précaires, un travail irrégulier ou une rémunération au noir, sont les plus touchées par les conséquences de cette crise sanitaire qui plonge des milliers de personnes dans une misère énorme, comme le montre les milliers de personne faisant la queue pour obtenir des paniers repas un peu partout dans le monde.

En ces temps de crise sanitaire et la pauvreté que celle-ci à engendré, pour une partie de la population il est compliqué de tenir les deux bouts, le loyer représente une part très importante du budget pour les foyers. Selon Bastamag, dans l’Etat Espagnol « une famille consacre en général plus de 30 % de son budget pour payer son logement. Dans les grandes villes comme Madrid ou Barcelone, cette part peut atteindre 50 % si l’on prend en compte le paiement des services essentiels : eau, gaz, électricité. ». C’est pour permettre aux personnes les plus touchées que plusieurs associations et collectifs ont lancé une grève des loyers.

L’initiative prend de l’ampleur dans plusieurs pays comme en Angleterre ou aux Etats-Unis où « en 2018, 40% des Américains assuraient ne pas avoir 400 $ de côté en cas d’urgence, sans vendre ou emprunter, d’après un rapport de la Réserve fédérale » ; ou encore dans l’Etat Espaganol ou 15 000 personnes se sont déclaré en grève des loyers auprès des associations de locataires qui ont lancé l’appel. En France un appel à la grève des loyers a aussi émergé dans plusieurs villes, notamment à Toulouse avec le collectif « on ne paie plus 31 ».

Si la grève en tant que telle permet aux familles de garder l’argent réservé aux loyers pour acheter de quoi subsister dans la période, l’initiative est aussi intéressante de par son organisation à la base par des associations et collectifs de locataires. Elle montre que les populations les plus précaires ne sont pas prêtes à payer la crise une énième fois, surtout dans l’Etat Espagnol où le spectre de 2008 pèse encore énormément, et qu’une certaine combativité persiste face à la situation actuelle qui précarise la majorité de la population.

Contre toute spéculation immobilière tous les loyers doivent être gelés à partir de décembre 2019 ; et un moratoire pour ne pas les payer doit être imposé dans les pays où la vague de licenciements et de non-renouvellement des contrats précaires laisse des centaines de milliers de personnes dans la rue. Dans ce sens toutes les procédures d’expulsion doivent également être suspendues. Enfin tous les logements vides doivent être réquisitionnés par l’Etat afin de loger toutes les personnes sans domicile fixe pour qui dormir dans la rue est encore plus dangereux en ces temps de pandémie, pour tous les sans-papiers et migrants, pour toutes les familles nombreuses qui vivent dans des HLM exigus. Cela doit être accompagné d’une interdiction des licenciements ainsi que la rémunération à 100% du salaire en cas de chômage technique parce que ce n’est pas à la population qui subit la crise de plein fouet de la payer.


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