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De l'air ?

En Chine, Macron tente de reprendre la main à l’échelle Européenne

Présent deux jours sur le territoire chinois, Emmanuel Macron est en visite à Shangai à l'occasion de la China International Import Expo (CIIE). Accompagné du commissaire européen à l'agriculture Phil Hogan, de la ministre allemande de l'éducation et d'une cinquantaine de chefs d'entreprises de grands groupes français, c'est dans le contexte d'une polarisation croissante à échelle économique entre les États Unis et la Chine et l'invisibilisation en cours du vieux continent au milieu de ce conflit que Macron joue la carte de l'unité européenne face aux chinois.

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Crédits photos : © Getty / China News Service

La France joue la carte de l’Europe pour se poser comme interlocuteur avec la Chine.
Après sa visite en janvier 2018, il avait promis aux chinois une visite par an en prenant pour exemple Angela Merkel. Cette année, c’est lors d’un événement pourtant particulièrement délaissé par les autres chefs d’États du monde, le CIIE, sorte de foire aux importations chinoises, que Macron s’est présenté avec les chefs d’entreprises des plus grands groupes français pour négocier l’ouverture de nouveaux marchés aux européens et surtout des multinationales françaises. Alors que le marché chinois dispose désormais d’une classe moyenne approximant plus de 400 millions de consommateurs potentiels, les entrepreneurs français pensent voir la voie d’une amélioration de leur situation face à leur invisibilisation dû au conflit commercial entre les États Unis et la Chine.

A travers cette visite, Emmanuel Macron cherche, en se montrant comme représentant européen, à faire ouvrir les marchés pour l’instant très refermés de l’exportation agricole et technologique en Chine. Alors que le gouvernement de Xi Jinping est toujours engagé dans une guerre commerciale qui le confronte directement à l’administration Trump, il pourrait jouer la concurrence en s’adressant à ses partenaires européens, cela d’autant plus du fait de l’importance de l’épargne chinoise en France, mais dont les effets restent encore mitigés aux vues du faible intérêt porté aux contrats européens cette année.

En effet, cette visite montre la volonté de la France et de l’Europe de convertir l’Union Européenne en bloc qui profiterait de ces propres relations bilatérales avec le géant chinois. Une ambition de façade, du fait de l’offensive que veut mener Macron sur le plan de l’ouverture des marchés d’exportation de viandes en Chine ainsi que de demandes de lutte contre la contrefaçon des exportations européennes, car elle fait face à une situation complétement changée en comparaison aux pluies d’investissement caractérisant les années passées. Des “Gros contrats” donc aux envergures faibles si l’on regarde les principales déclarations du gouvernement chinois qui parlent de “négociations qui doivent se poursuivre” et de l’absorption de la Chine par son conflit avec les Etats Unis du fait des retombées économiques de celui-ci sur la croissance du géant asiatique. Ainsi malgré la communication du gouvernement, Macron donne la sensation de parler à l’oreille d’un sourd, alors même que celui-ci tente à travers cette visite de forcer la main aux chinois sur des questions similaires à Trump pour justifier sa politique économique agressive, en passant par exemple par la négation des brevets par la Chine dont l’une des principales politiques lors de son ouverture aux entreprises étrangères n’est autre que la demande d’accès aux technologies étrangères. C’est donc la tentative de montrer une Europe unie derrière la France que Macron essaie de démontrer de manière extrêmement limitée, avant tout comme un message aux autres pays européens.

Enfin, l’une des préoccupations du gouvernement chinois reste celle de la question militaire, alors même qu’en 2018, Emmanuel Macron avait évoqué la « stratégie indo-pacifique de la France ». Par la même, la vente de rafales à l’inde ainsi que la présence régulière de navires militaires français en mer de Chine du Sud ou dans le détroit de Taïwan, que la Chine considère comme ses eaux territoriales, restent des préoccupations militaires importantes pour le gouvernement Xi Jinping.

Embourbée dans sa politique intérieure, Macron tente ainsi de prendre un peu de hauteur internationale. En tentant de ré éditer ce qu’il avait réussi au G7, Macron compte tenter de repositionner l’Europe comme acteur capable de raisonner en termes de bilatéralisme avec la Chine, alors que celle-ci reste avant tout focalisée sur son conflit avec les États-Unis.


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