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Jeunesse précaire

Emplois francs. Le cadeau du gouvernement aux quartiers : des contrats précaires

Ce jeudi le gouvernement a annoncé l'expansion du dispositif des emplois francs pour pallier la casse de l’emploi et le chômage, en précarisant toujours plus les jeunes travailleurs des quartiers populaires qui sont visé par cette annonce. Une annonce qui profite une nouvelle fois au patronat.

Alexandre Mongis

22 octobre 2020

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Crédits photo : AFP/Archives/PASCAL GUYOT

Ce jeudi, la ministre du travail, Elizabeth Borne a annoncé le renforcement du dispositif des emplois francs dans les quartiers populaires. Ce dispositif déjà expérimenté sous Hollande et qui fut un échec a été repris en 2017 par Macron qui en a étendu en 2020 l’espace géographique d’utilisation, passant d’une dizaines de zones à 1500 quartiers prioritaires. Il s’agit d’une aide versée aux employeurs qui embauchent des demandeurs d’emplois de ces zones. Le montant de ce financement s’élève à 17000€ (le montant a été augmenté) pour un CDI et 8000€ pour un CDD d’au moins 6 mois. L’augmentation des sommes allouées ainsi que sa prolongation d’un an, étendant donc son utilisation jusqu’à fin décembre 2021, n’est qu’un énième cadeau pour le patronat aux détriments des travailleurs.

Alors que la hausse du chômage touche 3 fois plus les habitants des quartiers populaires, le gouvernement cherche à y répondre par une politique pro-patronale. C’est à dire que loin de combattre la précarité grandissante, il favorise financièrement les employeurs dans l’embauche précaire de milliers de travailleurs. La même logique en réalité que les milliards d’euros des plans de relance versés à des entreprise qui licencient massivement. A rebours du combat pour “l’égalité des chances” dont se vante Élisabeth Borne au sujet de cette nouvelle annonce il faut voir que l’ensemble du plan 1jeune1solution dont font partis les emplois francs, représente une précarisation de la main d’œuvre sous la pression de la casse de l’emploi pour augmenter les profits.

“Chacun doit pouvoir trouver sa place dans la République. Je ne peux pas accepter qu’un jeune ne trouve pas de travail parce qu’il n’a pas la bonne adresse ou les bons codes" a insisté hier la ministre du travail. Un projet qui viserait à réduire donc les inégalités au travail et améliorer les conditions de vies des populations précaires. Or c’est un comble de la part du gouvernement qui a délaissé depuis longtemps les quartiers populaires, profitant de leurs conditions de vies précaire pour leur imposer des emplois instables, flexibles, sous payés, favorisant l’intérim et le travail au noir. Ce même gouvernement qui a baissé les APL, les bourses, les remboursements des soins et l’ensemble des aides sociales et précarisé en première ligne les populations des quartiers populaires.

D’autant plus que ce sont les fondements racistes de la république française par la stigmatisation des populations majoritairement racisées de ces quartiers qui favorisent un chômage de masse et où les habitants subissent une répression et un harcèlement policier quotidien, alors que s’y concentrent les travailleurs des secteurs essentiels, qui ont été en première ligne de l’épidémie dès la première vague en continuant à aller travailler pour la plupart. A titre d’exemple, 10% des interpellations ont lieu dans la banlieue parisienne. Mais de plus le chômage touche une grande partie de ces populations, fruit de la stigmatisation racistes au travail. Cette stratégie à caractère discriminatoire permet aux capitalistes de diviser les travailleurs et garnir les rangs des chômeurs, pour mieux attaquer les conditions de travail de l’ensemble des employés en agitant la menace du manque d’emplois.

L’offensive réactionnaire contenue par la loi contre les séparatismes, et renforcée par l’instrumentalisation du terrible attentat de Conflans à des fins islamophobes, a pour objectif de détourner le regard des véritables responsables de la crise sanitaire et économique, derrière un appel à l’unité nationale. Le tour de force qui se cache derrière ces emplois francs semble être de renforcer l’union républicaine par une intervention de l’État “en faveur” de l’emploi dans les quartiers populaires, mais cette façade ne tient pas devant les intérêts que représentent avant tout ces mesures pour le patronat français.

Encore une fois la réponse aux demandes de la populations de meilleures niveaux de vies restent sans réponses et sont utilisées pour accentuer la précarité, financée par des aides étatiques en faveur du patronat. Mais il n’est pas question que les jeunes et les travailleurs paient encore la crise. C’est pourquoi nous devons lutter pour imposer le partage du temps travail sans baisse de salaire, ainsi que l’interdiction des licenciements. Des revendications véritablement en faveur des travailleurs et des franges les plus précaires de la population bien loin des emplois francs en faveur des capitalistes.


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