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Esclavage moderne

Du vol des salariées au viol d’une femme de chambre : grève à l’hôtel Ibis de Batignolles

Depuis le 17 juillet, les femmes de chambre de l'hôtel Ibis Batignolles, du groupe AccorHotels Arena, sont en grève, après le viol d'une femme de chambre par l'ancien directeur de l'hôtel durant l’année 2017, et contre les conditions de travail proches de l’esclavage de la sous-traitance.

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Alors que l’entreprise hôtelière refuse de répondre à leurs revendications et ironise en disant qu’elles peuvent faire même 3 mois de grève si elles veulent, la grève des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles, du groupe AccorHotels Arena se poursuit depuis le 17 juillet, emprunte d’une forte détermination à se battre pour la fin de la sous-traitance et pour de meilleures conditions de travail. Cette grève a mis également en lumière le cas d’un viol d’une femme de chambre, employée en en sous-traitance, par l’ancien directeur de l’hôtel et que l’entreprise a essayé d’étouffer, ne laissant pas d’autre choix à la victime que l’isolement. C’est un scénario dramatique qui se répète dans plusieurs entreprises, comme à ONET ou Hyatt, qui avaient licencié des victimes de harcèlement sexuel. Un triste symptôme de la double peine que subissent les femmes travailleuses dans un système fondé sur l’exploitation capitaliste et l’oppression patriarcale.

Ce mardi 23 juillet, plusieurs personnes et collectifs, dont Femmes en lutte 93, Du Pain et Des Roses-Révolution Permanente ou encore des syndicalistes, sont venus apporter leur soutien aux travailleuses de la société de sous-traitance STN travaillant à l’hôtel Ibis Batignolle dans ce rassemblement appelé par la CGT HPE. L’ambiance était combative, devant l’établissement, contre les conditions épouvantables de la sous-traitance, en entonnant des chants contre le groupe STN et l’Ibis.

« Nous venons ici pour travailler, nous ne venons pas ici pour faire de l’esclavage, et en plus se faire violer », disait Rachel au micro, gréviste de l’Ibis Batignolle. Le secteur de la sous-traitance et, en particulier dans le secteur du nettoyage est au croisement de multiples rapports de domination. Ces femmes qui peuvent avoir à s’occuper de plus de 100 chambres par jour, parfois jusqu’à 150, sont exploitées jusqu’à la dernière goutte de sueur et tombent souvent malades. Au lieu d’améliorer leurs conditions de travail, la réponse de l’entreprise hôtelière est de les muter sur un site 4 étoiles, où ils arguent qu’il y aurait moins de chambres à nettoyer, mais qui font en réalité la taille d’un appartement et avec des superficies de plus de 100m2, pendant que d’autres travailleuses les remplacent, dans les mêmes conditions déplorables. Avec le manque d’effectif, les travailleuses se trouvent alors surchargées.

Au moment des repas, elles ne bénéficient même pas d’un espace calme pour manger. Pourtant, ce sont ces petites mains invisibles qui font tourner l’hôtel. Alors que le groupe Accor, géant hôtelier, fait des chiffres d’affaires colossaux, s’élevant à 3 610 millions d’euros en 2018, sur le dos de travailleuses, les patrons disent que la prime panier-repas revendiquée par les grévistes est trop chère. Avec la société de sous-traitance STN TEFID, les travailleuses sont amenées à gérer trois chambres et demi par heure sans être payées pour leurs heures supplémentaires.

Pour les soutenir, vous pouvez contribuer à la caisse de grève, outil essentiel pour maintenir le rapport de forces, afin qu’elles puissent gagner ce combat contre la sous-traitance, pour l’arrêt des mutations et tout autre revendication visant à de meilleures conditions de travail.


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