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Grève du 7 mars

Deux lycéens interpellés à Marseille, piquets de grève gazés… : la police réprime la mobilisation

Alors que la journée de grève du 7 mars ne fait que commencer et s'annonce historique, le gouvernement répond déjà par la matraque en envoyant la police réprimer les grévistes de la RATP et les jeunes qui bloquent leur lycée.

Gabriella Manouchki

7 mars 2023

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Deux lycéens interpellés à Marseille, piquets de grève gazés… : la police réprime la mobilisation

Crédits photo : capture d’écran AB7 Media

Ce matin, dès 5h, la grève a commencé sur les différents piquets, devant les lycées et les universités, et sur de nombreux points de blocages à travers le pays. C’est aussitôt par la matraque que le gouvernement a répondu pour tenter de déloger les dépôts de bus RATP et les blocus lycéens.

À la RATP, l’intersyndicale a appelé à la grève reconductible à partir du 7 mars. Forts de l’expérience de la grève de l’hiver 2019, les grévistes ont d’ores et déjà commencé à s’organiser avec les étudiants, venus leur prêter main forte sur les dépôts. Pour tenter de briser cette dynamique, à même de paralyser la ville mais aussi d’inspirer les travailleurs d’autres secteurs, la police est intervenue sur les piquets.

Dès 5h30, sur le dépôt de Lagny, la police est venue déloger les grévistes et leurs soutiens en les repoussant violemment et en tirant des gaz lacrymogènes. Même méthode sur le dépôt de Pleyel vers 6h45, où la police a été accueillie par des manifestants déterminés, chantant à l’unisson « Tous ensemble, grève générale ! » puis « Tout le monde déteste la police ! ».

Une répression qui ne fait qu’alimenter la colère des grévistes. Comme l’explique Fred, machiniste au dépôt RATP de Lagny : « La radicalité c’est le gouvernement qui la cherche. Depuis ce matin on se fait gazer, au bout de 10 minutes c’était grenades lacrymogènes. Nous on n’a rien demandé, on demande juste à travailler, à pouvoir remplir notre frigo, à pouvoir partir en vacances, à pouvoir vivre correctement. Ils essayent de nous mettre à genoux, et cette grève reconductible durera le temps qu’il faut. »

De la même manière, la colère s’organise dans la jeunesse lycéenne. Depuis le début du mouvement, dans certains établissements, les lycéens ont fait entendre leur voix avec rage et détermination contre la réforme des retraites, mais aussi contre l’avenir de misère que leur réserve le gouvernement. Entre la sélection renforcée par Parcoursup et la mise au pas de la jeunesse par le biais du dispositif SNU que le gouvernement entend généraliser, les raisons sont nombreuses pour les lycéens de bloquer leurs établissements en soutien aux travailleurs en grève.

Là aussi, le gouvernement entend prévenir toute forme de contagion de la colère. Dès les premières heures du matin, la police a tenté de déloger les blocus, comme au lycée technique Dorian à Paris. Devant Hélène Boucher, lycée fortement mobilisé ces dernières semaines, la BAC armée de LBD était déployée pour prévenir toute tentative de blocus.

À Marseille, après la répression du blocus du lycée Thiers, deux lycéens ont été arrêtés par la police. Les jeunes se sont rassemblées en amont de la manifestation pour exiger leur libération. « Même si on se fait réprimer on est là pour continuer à exprimer notre mécontentement jusqu’à qu’on soit entendu. Ils ont peur de nous car on a la rage et on veut changer de système », expliquait une lycéenne devant le lycée Racine à Paris à notre micro.

Toute notre solidarité avec les lycéens interpellés : il faut exiger leur libération ! Pour construire un mouvement dur, l’organisation face à la répression et sa dénonciation sera un enjeu fondamental, que les organisations du mouvement ouvrier doivent prendre en charge en premier lieu.


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