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Sans-abris

Derrière la « nuit de la solidarité » d’Hidalgo, une logique réactionnaire

Dans la nuit de jeudi a été lancée par la maire de Paris une opération de recensement des personnes sans abris. Cette enquête a pour but, selon les mots de la maire de la capitale, d' « évaluer la situation de manière objective pour trouver avec les acteurs les bonnes solutions ».

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Crédit photo : GERARD JULIEN / AFP

Ce jeudi 15 février a eu lieu la Nuit de la Solidarité, une opération lancée par Anne Hidalgo visant à « avoir une connaissance plus précise du public de la rue ». Le public de la rue, comme l’édile les appelle, c’est les sans abris qui seraient des milliers à dormir tous les soirs dans les rues de la capitale. Des centaines de bénévoles vont parcourir les rues en binôme , recensant à l’aide de questionnaires sa population.

Si on est un peu curieux, on peut se demander pourquoi cette initiative est prise maintenant par Hidalgo. Elle le justifie par une discussion qu’elle aurait eu avec Michael Bloomberg, l’ancien maire de New York. Cependant, on notera les différentes sorties médiatiques récentes des personnalités LREM qui déclarent comme Christophe Castaner sur BFMTV, que des SDF « refusent d’être logé parce qu’ils considèrent leur liberté (…) les amènes à ne pas être en sécurité, à l’aise, dans ces centres » ou comme expliqué par le secrétaire d’état à la cohésion des territoires, il ne resterait qu’a peu près une cinquantaine d’hommes isolés en Île-de-France.

Dans les faits, la situation est bien plus compliquée. Le nombre de sans abris dépasse, et de loin, le nombre de places disponibles dans les centres d’hébergements. Il y a 16 000 places pour plus de 100 000 SDF qui doivent se battre et passer plusieurs heures au téléphone en appelant le 115 pour pouvoir accéder à une nuit dans ces espaces qu’ils devront quitter une fois le jour levé. On comprend donc assez aisément comment un découragement peut s’installer si l’opération doit être répétée plusieurs fois par semaine.

La méconnaissance significative de la condition des sans abris par les députés LREM, Hidalgo compte bien l’utiliser pour se refaire une petite santé politique à gauche. Car les conditions de vie des SDF ne rentrent dans l’agenda de l’édile que quand il s’agit de s’assurer quelques voix en se faisant la porte parole factice des opprimés le temps d’une nuit. Positionnement cocasse pour une maire qui a depuis l’année dernière un dossier qui pourrait bien nuire à tous les précaires de sa ville et d’autant plus ses SDF.

En effet, Hidalgo travaille en ce moment même à l’accueil des Jeux Olympiques en 2024. Ce projet pharaonique dont personne ne veut, exceptées des entreprises privés qui espèrent en tirer des bénéfices. Ce chantier qui est le petit protégé d’Emmanuel Macron et de Anne Hidalgo sera un puits monétaire important pour le pays. Lors des dernières éditions des jeux olympiques, ceux-ci avaient fait parler d’eux, et pas seulement pour des questions de compétitions sportives. Ceux de Rio de Janeiro avaient dépassé de 52% leur budget et avaient été le théâtre d’expulsions massives pour raser et construire des infra-structures permettant l’accueil des jeux.

La promesse de toits pour tous les sans-abris de Macron ne restera qu’une phrase toute faite, puisqu’il préfère allouer des milliards d’euros pour l’armement de nos troupes en Syrie et dépenser sans compter pour s’assurer un rayonnement internationale, reléguant la misère à l’arrière plan du tableau.


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