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Ce n'est pas à nous de payer la crise !

Crise économique : vers une généralisation des licenciements dans l’habillement

Camaïeu, André, La Halle… en ce début juillet, de nombreuses enseignes de mode verront leur sort scellé par divers tribunaux de commerce. Ces dernières années, plusieurs vagues de licenciements avaient déjà eu lieu. Le Covid-19 a accéléré ces tendances.

Jean-Michel Larhot

2 juillet 2020

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Soumis à la concurrence des sites de ventes en lignes ces dernières années, le secteur du prêt à porter pourrait, avec la pandémie de covid-19 et le confinement, atteindre des pertes de 20% des ventes. Pour de nombreux groupes comme Camaïeu, André, ou La Halle, les dossiers de repreneurs étaient déjà étudiés par les tribunaux de commerces, à chaque fois nombre d’emplois seront supprimés, faisant payer aux travailleurs les erreurs stratégiques de leurs patrons. Aujourd’hui, dans le contexte post confinement, c’est pour l’instant c’est 16 000 personnes qui pourraient perdre leur emplois mais ce chiffre pourraient monter beaucoup plus haut « 150 000 à 300 000 emplois en France en 2020-2021 et la fermeture de 50 000 points de vente »..

Du côté du patronat, ils justifient ces licenciements par le manque de plan d’aide provenant de l’Etat, à l’instar de ce qui a été promis pour l’automobile ou l’aéronautique. Cependant, aux vues des annonces de suppressions de postes faites par Airbus ou ses sous-traitant ainsi que dans l’automobile, il ne fait nul doute que ces aides n’empêchent pas les patrons de faire payer la crise aux travailleurs, au contraire elles accompagnent les plans sociaux mis en place par le patronat. . De plus, aides ou non, les profits sont engrangés pendant des années de périodes fastes mais les travailleurs doivent payer les crises et les baisses d’activités.

Le secteur de l’habillement a ceci de particulier qu’il est composé d’environ 80% de femmes peu qualifiées avec, pour beaucoup d’entre elles, beaucoup d’ancienneté dans les entreprises qui les embauche. Les vendeuses des boutiques des petites villes de provinces ou les préparatrices de commande dans les entrepôts de la France semi-rurale auront beaucoup de mal à trouver d’autres emplois dans leur région.
Or, les perspectives proposées par les institutions se résument à des tentatives de reconversion, à la précarité de l’auto-entreprenariat, à quitter la région ou bien compter sur les indemnités supra légales des « plans de sauvegarde de l’emploi ».
Parmi les 2100 personnes licenciées par La Halle entre 2015 et 2017, entre « 35% et 40% » des travailleuses et travailleurs n’ont « pas retrouvé de job ». En cette période de crise, le bilan pour l’ensemble de ce secteur pourrait donc mener à un véritable drame humain, et ce en particulier dans les secteurs semi-ruraux déjà frappés par la désindustrialisation. La colère face au chômage et la misère de ces zones avait été un des moteurs du mouvement des Gilets Jaunes qui s’était principalement exprimé hors des lieux de travail.

Comme nous l’avons écrit au début de la crise du covid-19 il faut imposer au patronat des mesures face au chômage et aux baisses de salaires qu’il nous propose. C’est par l’interdiction des licenciements et des baisses de salaires ainsi que l’occupation des lieux de travail que les capitalistes entendent fermer que nous pourrons imposer le maintien de l’emploi, sous la direction des travailleurs.


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