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Venezuela

Coup d’Etat à l’Européenne : la France reconnait Guaidó comme "président légitime".

Le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France, le Portugal, l'Espagne, la Suède, l'Autriche, le Danemark et les Pays-Bas ont reconnu lundi Juan Guaidó comme président du Venezuela. L'offensive du coup d'Etat au Venezuela s'intensifie.

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Cette cascade de déclarations de la part des puissances européennes fait suite au rejet par Nicolas Maduro de l’ultimatum fait par Madrid, Paris et Berlin, exigeant que l’actuel président convoque des élections "libres et démocratiques". Des déclarations violant par la même tous les principes d’autodétermination du peuple vénézuélien et faisant progresser la stratégie de coup d’Etat organisée par l’impérialisme américain et soutenue par la droite latino-américaine ainsi que les puissances européennes.

Juan Guaido est reconnu comme "président intérimaire", ce qui permettrait selon les puissances européennes de justifier une position "démocratique" qui appellerait à des élections libres. Évidemment, si l’on met à part l’Italie qui n’a pas opté pour cette politique, la plupart des pays membres de l’Union Européenne ancrent cette politique dans un alignement total avec l’offensive impérialiste lancée par Washington.

L’Espagne a été le premier pays à l’annoncer officiellement via Premier Ministre, Pedro Sanchez, qu’elle reconnaissait Guaidó comme "président en charge" du Venezuela lors d’une apparition au Palais de la Moncloa, le siège de l’exécutif.

Macron, dont la popularité est en chute libre depuis le début de la lutte des Gilets jaunes, a également annoncé la reconnaissance de son pays à Guaidó, comme "président en charge" du Venezuela, avec la mission de "mettre en œuvre un processus électoral", comme il l’a exprimé sur Twitter.

Mais le Royaume-Uni va encore plus loin. Fidèle à sa tradition historique d’impérialisme et d’ingérence, le pays parle d’imposer des sanctions contre Maduro, dans la ligne directe de Trump et John Bolton. "Nous étudions d’autres mesures pour assurer la paix et la démocratie au Venezuela, y compris par le biais de sanctions ", a déclaré le porte-parole de May, qui n’a pas précisé quel type de sanctions pourrait être appliqué. "Comme l’a rappelé ce matin le ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt, ceux qui continuent de violer les droits humains des Vénézuéliens sous un régime illégitime seront tenus responsables ", a déclaré le gouvernement britannique.

Hunt a annoncé aujourd’hui que le Royaume-Uni a reconnu Guaidó comme "président constitutionnel intérimaire" du Venezuela, après que le délai de huit jours accordé à Maduro pour organiser lui-même de nouvelles élections se soit terminé. Il a ajouté que " l’oppression du régime illégitime et cleptomanique de Maduro doit cesser" et a averti que "ceux qui continuent à violer les droits humains des Vénézuéliens sous la protection d’un régime illégitime seront tenus responsables."

Face à cette position le chef du Parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, qui a condamné toute "ingérence extérieure" au Venezuela, n’a malgré sa critique su ajouter qu’une simple demande de "dialogue" pour trouver une sortie à la crise actuelle, sans la moindre dénonciation du coup d’Etat et de son soutien par les puissances européennes.

Qu’un pays impérialiste de la stature du Royaume-Uni, qui a assujetti et opprimé des colonies dans le monde entier, qui viole encore la souveraineté argentine dans les îles Malouines, veuille se présenter comme le champion des droits humains et de la démocratie est risible.

Comme les Etats-Unis et la droite latino-américaine, les puissances européennes utilisent la crise sociale au Venezuela pour justifier l’ingérence impérialiste dans la région. Les gouvernements qui entretiennent des relations avec des États qui violent systématiquement les droits de l’homme, comme Israël ou l’Arabie saoudite, sont "préoccupés" car le peuple vénézuélien "mérite un avenir meilleur".

La démagogie dont les puissances européennes et les Etats Unis font preuve à propos de la crise humanitaire n’est autre qu’un discours vide de sens. Il suffit en ce sens de rappeler leur soutien aux sanctions économiques imposées par le gouvernement de Trump sur l’économie pétrolière du pays qui plongeraient le Venezuela dans une situation d’extrême appauvrissement, surpassant de loin la situation actuelle du pays.

Le plan de la droite-impérialiste de Guaido, soutenue par les États-Unis et les principales puissances européennes, ne ferait qu’agraver la situation de dépendance du pays et la situation de la faim au Venezuela. La seule issue à cette crise n’est autre qu’une issue portée par la classe ouvrière et de manière indépendante, qui dénoncerait le coup d’Etat tout en refusant de cautionner le gouvernement de Maduro qui a conduit à cette situation douloureuse pour les travailleurs et la population pauvre du Venezuela.


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