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Comme en Chine

Coronavirus en Italie, la répression comme réponse : 52 000 personnes en quarantaine

En seulement quelques jours, le Corona Virus s’est développé à grande vitesse en Italie. Dimanche matin, 52 000 personnes se sont réveillées en quarantaine. Des mesures de confinement ultra répressives qui se sont pourtant révélées inefficaces pour contenir la progression d’une crise sanitaire et qui révèlent l’incapacité de ces gouvernements à trouver des réponses à cette crise sans précédent.

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Ce lundi, le bilan de mortalité du Corona Virus s’élevait à 2 592 morts en Chine, après l’annonce de 150 nouveaux décès. En Italie également, la situation inquiète. En quelques jours, l’épidémie s’est développée à une vitesse spectaculaire : ce lundi, on dénombrait 165 personnes contaminées et déjà quatre décès, alors même que le patient zéro n’a toujours pas été identifié.

Des mesures de quarantaine répressives qui ont prouvé leur inefficacité

Ce dimanche, ce n’est pas sans surprise que 52 000 personnes, de onze communes italiennes, se sont réveillées en quarantaine. Le premier ministre italien Giuseppe Conte a ainsi déclaré que dans ces zones du Nord du Pays « ni l’entrée ni la sortie ne seront autorisées sauf dérogation particulière ». Le décret-loi pris pour instaurer cette mesure répressive prévoit trois mois de réclusion en guise de sanction. Le ministre a même été jusqu’à déclarer qu’il pourrait solliciter l’armer pour contrôler les zones.

Le gouvernement italien n’est pas le premier à prendre des mesures répressives drastiques en réponse à la propagation de l’épidémie. La Chine a été la première à mettre en place la plus grande opération de quarantaine collective jamais mise en place, isolant 40 millions d’habitants, menant à des scènes de pénuries et de panique sans précédent. Dans la ville de Shiyan par exemple, les autorités appliquent des « mesures de guerre », interdisant strictement la sortie dans la rue de la population qui est surveillée jour et nuit, et arrêtée en cas de sortie non-autorisée.

Pourtant, ces mesures ultra-répressives n’ont pas scientifiquement montré leur efficacité. Elles peuvent même s’avérer contre productives, mélangeant personnes contaminées contagieuses et personnes non-contaminées, et ainsi accélérer la transmission du virus, sans parler des situations de paniques qu’elles engendrent.
En France également, si la situation évolue vers une contagion de plusieurs centaines de personnes, il est probable que de telles mesures soient mises en place. Un décret jamais encore mis en application autorise en effet, dans les situations de menaces sanitaires, les préfets français à déclarer des zones de confinement. Une position largement défendue par Marine Le Pen qui, sur le plateau du Grand Jury ce dimanche, réclamait des contrôles aux frontières. Quant à Olivier Véran, nouveau Ministre de la Santé, interviewé sur France Inter il y a quelques jours, a salué l’efficacité de la Chine face au coronavirus.

Une position plus qu’inquiétante, qui pourrait bien emboiter le pas à la Chine en usant de mesures elles aussi répressive. En Chine, pourtant, les mesures de quarantaine mises en place mènent à une répression et à une violation des droits de la population. La multiplication de vidéos de scènes d’humiliation a surgi sur Twitter, et notamment des traques par les autorités de personnes ne portant pas de masque, allant même jusqu’à les ligoter en pleine rue.

L’hôpital public, c’est pas si mal finalement … !

En France comme ailleurs, le Corona Virus révèle brutalement les conséquences des politiques ultra-libérales qui cassent l’hôpital public depuis des dizaines d’années. En effet, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est inquiété du « potentiel de dissémination du Covid-19 dans les pays dont les systèmes de santé sont les plus précaires ». En Chine par exemple, les vidéos affligeantes de l’hôpital construit en dernière minute par les autorités duquel on voit tomber des litres d’eau du plafond ont fait le tour des réseaux sociaux.

En France, la situation est grotesque : après avoir approfondi la casse de l’hôpital public, Agnès Buzyn annonçait dans la précipitation fin janvier que le risque des cas nationaux était « pratiquement nul » car la ville de Wuhan était en quarantaine -ce qui a été démenti par la suite des événements. Quelques jours plus tard, elle démissionnait pour candidater à la Mairie de Paris. En Italie comme en France, comment faire confiance à des gouvernements qui cassent les services publics de santé, dont les conséquences ne peuvent être qu’une mauvaise gestion de la crise sanitaire, et qui répondent par des mesures répressives drastiques contre les populations en les mettant en quarantaine.


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