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Nos vies valent plus que leurs profits

Coronavirus : à PSA Mulhouse, la santé des salariés passe après les profits

Malgré un cas confirmé de coronavirus à l’usine PSA à Mulhouse, aujourd’hui hospitalisé, la direction met en danger la santé des autres salariés du site en ne prenant pas de mesures adéquates pour les protéger. Alors que la région est classée en stade 2 renforcé, la direction de l’usine privilégie ses profits au détriment de la santé des travailleurs.

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Crédit photo : Sebastien Bozon/AFP

Le danger du virus Covid-19 qui pèse sur les salariés du site de PSA Mulhouse s’accentue de jour en jour : un des salariés de l’usine a été testé positif au coronavirus, et est aujourd’hui en service de réanimation à l’hôpital ; plusieurs autres salariés présentant des symptômes sont tenus à l’écart de l’usine par mesure de précaution, mais tous les autres ayant été en contact avec des personnes potentiellement contagieuses n’ont toujours pas été placés en quatorzaine. En réalité, depuis que le Haut-Rhin est passé en région à haut risque, rien n’est fait pour préserver la santé des travailleurs. Les salariés de l’usine sont paniqués, et à juste titre, puisque le foyer de contamination est énorme ; mises à part des mesurettes préconisant de ne pas se serrer la main, de ne pas se faire la bise, de se tenir à un mètre des autres salariés, et, plus récemment, la fermeture du self de l’entreprise, aucune mesure concrète n’a été prise pour sécuriser les salariés, puisque la logique est celle de la production et des profits .

Droit de retrait ce mercredi face au risque de coronavirus

Lors du CSE extraordinaire du mardi 10 mars, la direction a confirmé qu’un des salariés du secteur logistique avait été testé positif au coronavirus, et qu’un autre salarié avait dû être transporté à l’hôpital, en raison d’une forte fièvre et d’un malaise. Ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase pour les salariés du secteur : ils ont décidé de se retirer de leurs postes de travail et de demander des explications à la direction quant à son inaction.

Et pour cause : mises à part quelques mesures qui ne coûtent rien à l’entreprise, l’usine tourne comme si de rien n’était. À l’heure où 150 écoles ont été fermées dans le Haut-Rhin par mesure de précaution, et alors qu’un cas de coronavirus a été confirmé parmi les salariés, la moindre des choses serait de suspendre la production pour mettre les travailleurs hors de danger... Mais la direction préfère faire venir des intérimaires par wagons entiers pour remplacer les travailleurs absents, pour cause d’arrêt maladie, ou pour pouvoir garder leurs enfants qui ne peuvent plus aller à l’école, mettant en danger les salariés et les intérimaires pour ne surtout pas interrompre la production. Face à une direction obnubilée par les profits qu’elle peut réaliser, le droit de retrait est le seul moyen pour les salariés de la logistique de se faire entendre. Nous ne venons pas à l’usine pour mourir.

Des salariés renvoyés chez eux tous les jours pour risque de coronavirus

Jusqu’à quand cela va-t-il durer ? Les pompiers de PSA Mulhouse interviennent régulièrement sur les différents sites de l’usine, mais cela ne semble pas troubler la direction. Faudra-t-il encore 5 ou 6 cas confirmés avant de mettre les salariés à l’abri ? Même les mesures de précaution les plus élémentaires ne sont pas respectées. Seuls les bureaux et le service médical ont du gel hydroalcoolique à disposition, rien n’est prévu pour les ateliers. De plus, il est tout simplement impossible de respecter une distance de sécurité d’un mètre avec ses collègues quand on travaille sur une chaîne de montage. L’exploitation capitaliste est déjà inhumaine, mais, conjuguée à un risque sanitaire d’une telle gravité, elle est criminelle et met les travailleurs en danger de mort.

En Italie, les usines automobiles à l’arrêt en raison du coronavirus

À Milan, plusieurs usines, dont Fiat Chrysler automobile, vont fermer pendant 3 jours pour tenter de limiter la propagation du coronavirus ; des baisses de production sont également prévues, tout comme la mise en place de roulements pour avoir des effectifs réduits sur les sites de production. Des mesures que PSA refuse pour l’instant de prendre. C’est aux travailleurs de prendre les choses en main, par la lutte et par la grève, pour ne pas mourir sur l’autel des profits capitalistes.


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Vincent Duse

Ouvrier PSA-Stellantis Mulhouse, militant CGT

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