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Rassemblement

Contre le dialogue social, le Réseau pour la Grève Générale défend la nécessité d’une autre stratégie

Ce mercredi, alors que les directions syndicales défilent devant la première ministre pour la réouverture du « dialogue social » après le passage en force de la réforme, le Réseau pour la grève générale organisait un rassemblement devant Matignon afin de porter une autre stratégie.

17 mai 2023

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Contre le dialogue social, le Réseau pour la Grève Générale défend la nécessité d'une autre stratégie

Crédit Photo : Révolution Permanente

Ce mercredi, pour dénoncer le retour du « dialogue social » avec la Première ministre, plus de 300 personnes se sont rassemblées près de Matignon à l’appel du Réseau pour la grève générale, dont des salariés de la RATP, de la SNCF, des raffineurs, des postiers, des enseignants, des étudiants et lycéens, ainsi que de nombreux membres du Réseau pour la Grève Générale et de l’Interpro du 92.

Alors que la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet rencontrait Borne dans la journée, emboitant le pas aux dirigeants confédéraux qui se sont succédés depuis hier à Matignon, les travailleurs et jeunes du Réseau qui se battent depuis des mois ont voulu exprimer leur désaccord avec cette opération et porter une autre stratégie. Une stratégie mettant au cœur la construction de grèves reconductibles face aux journées isolées de l’intersyndicale, et qui insiste sur la nécessité d’élargir les revendications du mouvements pour entraîner plus de salariés dans la grève.

« C’est pas possible de nous expliquer que jamais on ne retournerait à la table des négociations pour discuter d’autre chose tant qu’il n’y a pas le retrait de la réforme. Pour le gouvernement, la réforme des retraites, c’est terminé. Et eux, ils acceptent de passer à autre chose avec le gouvernement. Mais quelqu’un qui a réquisitionné, réprimé, éborgné, mis en garde à vue des milliers de personnes dans chaque manif, ne sera pas pris d’un coup de volonté de progressisme, d’augmenter les salaires et d’améliorer les conditions de travail », résume Anasse Kazib.

Avant les prises de paroles, Laura, cheminote et militante à Sud-Rail et à Révolution Permanente, a salué et exprimé au nom du Réseau son soutien aux grévistes de Vertbaudet qui font face à une répression féroce. « Cette grève montre que, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, les grèves pour les salaires, ce n’est pas boite par boite qu’on va les gagner. Il va falloir qu’on soit organisés et qu’on se coordonne pour exiger l’augmentation générale des salaires et leur indexation sur l’inflation, et c’est dans une lutte nationale que ça doit se poser ». Une revendication que le Réseau a porté, dès le début du mouvement, comme une nécessité pour étendre la grève et construire le rapport de force.

Parmi les interventions, Farid, de Solidaires RATP et du Réseau pour la grève générale, expliquait : « L’unité syndicale au départ elle a fait du bien, elle a servi, mais il faut se dire les choses : il y a un problème avec cette unité. Quand l’unité est de façade, elle est que sur des papiers, elle est pas sur des actions ni sur des volontés dès le départ de vouloir faire mal et gagner, il y a un gros problème et on va à la défaite. On n’a jamais gagné sans impacter l’économie. Il faut arrêter le double discours syndical : soit un veut entrer dans quelque chose de dur et gagner, soit c’est du bluff. Et nous on en a marre du bluff. »

Alors que la répression bat son plein, de Vertbaudet jusqu’aux universités, Ritchy du média Le Peuple Révolté a insisté : « L’heure n’est pas à la discussion, elle est à être ici dans la rue. Nous ne voulons pas discuter avec ce pouvoir qui déchaîne une violence inédite et qui ne sait parler que par la répression. Nous devons travailler à nous organiser afin de riposter et de leur rendre les coups qu’ils nous mettent depuis des décennies. »

Dans la continuité, Ariane du Poing Levé et du Réseau est revenue sur la nécessité de s’organiser face à un pouvoir radicalisé et à tous les mécanismes anti démocratiques et autoritaires de la Vè République : « Le temps passé dans les salons, il devrait servir à être aux côtés des travailleuses réprimées à Vertbaudet, à Total, ou dans la jeunesse. Il y a des étudiants qui sont allés en détention provisoire, en prison ! C’est tout ça qu’il faut combattre ».

« Qui attend aujourd’hui le résultat de ces négociations ? Qui espérait que le Conseil constitutionnel rende une autre décision que celle pour laquelle il a été mis en place et formé ? Qui trouve que cette loi est aujourd’hui est légitime ? Il faut que nos grèves et nos manifestations le 6 donnent un coup de semonce à ce gouvernement et imposent le fait de continuer le lendemain et le 8 juin. », appelait Gaël Quirante, militant au NPA et membre de l’interpro du 92.

À la fin du rassemblement, Anasse Kazib a conclu : « La séquence n’est pas finie, loin de là. Je ne saurais pas vous dire si on va gagner sur la réforme des retraites très honnêtement. Même si on perd, avec les camarades qui sont là encore le 17 mai, on a fait le travail, on s’est mobilisés jusqu’au bout. Mais on ne peut pas vendre du rêve non plus : la prochaine journée de grève, il faut la rendre massive, mais ce n’est pas suffisant s’il n’y a pas de plan de bataille, s’il n’y a pas d’élargissement sur la question des salaires, de l’inflation, du climat, etc. Il faut une bataille du tous ensemble, et il faut la construire ! »

Comme l’ont reflété l’ensemble des interventions lors de ce rassemblement, alors que le gouvernement est fragile et la colère ouvrière forte, il est possible de vaincre Macron. Continuer de coordonner les secteurs qui ne veulent pas rentrer chez eux après ce mouvement historique, mais aussi coordonner les grèves pour les salaires qui continuent d’éclater partout en France face à l’inflation, voilà l’orientation autour de laquelle le Réseau pour la Grève Générale veut continuer de rassembler.

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