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Autoritarisme

Conseil de défense et durcissement du confinement : soigner l’épidémie par la répression ?

Après avoir réuni le Conseil de Défense ce vendredi, le gouvernement a annoncé le « durcissement » des mesures de confinement ; Pendant ce temps, toujours rien pour les hôpitaux.

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Ce vendredi matin Emmanuel Macron a réuni le Conseil de Défense et de Sécurité Nationale qu’il préside, composé de quelques uns de ses ministres dont Edouard Philippe et Christophe Castaner. Si pour l’instant le gouvernement ne prolonge pas la durée de confinement déjà fixée à deux semaines, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur Laurent Nunez a précisé que « le renouvellement n’est absolument pas exclu ». Mais attribuant l’extension de l’épidémie de coronavirus au fait que le confinement n’est pas suffisamment respecté, le gouvernement a décidé de « durcir » les mesures de circulation. Les contrôles seront donc plus nombreux et plus stricts, ce qui nécessitera d’autant plus de policiers et gendarmes. Le gouvernement pourrait envisager d’augmenter les amendes au-delà de 135€ et même de mobiliser l’armée pour imposer l’ordre exigé. Des mesures qui s’abattent sur surtout sur les classes populaires qui subissent la double-peine : ceux qui vivent dans un logement insalubre ou trop petits, les SDF, ou encore ceux qui sont obligés d’aller travailler mais qui ne disposent pas de papiers en règle, bref tout ceux qui ne peuvent pas se payer un confinement dans une résidence secondaire à la campagne.

Macron en appelle au sens des responsabilités de chacun et Castaner insulte d’ « imbéciles » tous ceux qui ne restent pas chez eux. En réalité c’est ce gouvernement qui est irresponsable ! Au début du mois de mars, Macron fanfaronnait au théâtre pour nous persuader que le coronavirus ne présentait aucun risque et il feint ensuite de faire porter la responsabilité de la crise aux travailleurs. De surcroît le confinement n’est et ne sera que partiel tant que ne sera pas déclaré l’arrêt de la production des entreprises non-nécessaires en cette période de crise sanitaire. Au contraire c’est bien ce gouvernement qui, incapable de répondre aux besoins réels de la population, crée la panique et l’incertitude. Au lieu de répondre à ces besoins réels qu’expriment les travailleurs, Macron tente d’imposer l’ordre par en haut et par la force. On voit bien que cette méthode ne fonctionne pas et ne fait qu’approfondir son incapacité à gouverner. 

Le Directeur Général de la Santé a annoncé 10 995 cas confirmés et 372 décès à ce jour, or les cas de contamination doublent tous les quatre jours. De ce bilan catastrophique dont il est directement responsable, le gouvernement ne propose rien d’autre qu’un durcissement autoritaire des mesures de confinement. Ce ne sont pourtant pas les revendications des internes dans les hôpitaux et de l’ensemble des travailleurs qui sont les premiers impactés par la crise. Dans de nombreux secteurs les travailleurs ont exercé leur droit de retrait, défendant d’abord leur santé avant les profits de leur patron. Voilà déjà une mesure importante que seules les bases pourront imposer par l’exercice de leur droit de retrait : l’arrêt de toutes les entreprises non-nécessaires qui permette un véritable confinement pendant lequel les salaires sont intégralement versés. Et pour cela les travailleurs n’ont qu’à compter sur eux-mêmes, ils n’ont rien à attendre de l’Etat. 

Mais cela ne suffit pas car si 10.995 sont confirmés, les porteurs sains sont beaucoup plus nombreux et l’épidémie continuera de se propager. Les hospitaliers demandent plus de moyens, plus de structures et plus de matériel afin d’accueillir tous les patients, de tous les traiter dans de bonnes conditions là où le gouvernement laisse mourir les plus âgés parce qu’il n’y a soi-disant plus de place. Il faut des masques pour tous les personnels mais aussi suffisamment pour toute la population, ainsi que du gel hydro-alcooliques et tout ce qui peut protéger du virus. Quant aux structures nécessaires, nous pouvons imposer la réquisition de 3 millions de logements vacants en France. Enfin si l’Intersyndicale demande à l’Etat des mesures plus autoritaires, les hospitaliers revendiquent et défendent depuis plusieurs années la défense du service public, de l’investissement massif de l’Etat dans les structures de santé. Ainsi des centres de dépistages massifs et gratuits pourront être ouverts. 

Ce n’est en aucun cas à l’Etat d’imposer par la force ses mesures qui ne répondent pas aux intérêts des classes populaires. C’est au contraire aux travailleurs, aux jeunes, aux retraités, d’organiser démocratiquement le confinement, de centraliser tous les besoins et de les satisfaire par la nationalisation de la production sous contrôle des travailleurs et usagers.


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