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Chine

Congrès du PC chinois : vers une hégémonie chinoise ?

Les tractations vont bon train en Chine et à Pékin pour le 19ème congrès du PC chinois. Xi Jinping, qui va être reconduit à la tête du Bureau politique, va tenter de promouvoir ses soutiens dans les instances de décisions également renouvelées pour l'occasion afin de parfaire le « rêve chinois » qu'il entend faire incarner à la deuxième économie mondiale. Un enjeu de stabilité intérieure pour une puissance en pleine croissance et soumise à de fortes tensions mais également un test pour le leadership mondial que l'empire du milieu cache de moins en moins vouloir s'accaparer.

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Crédit Photo : Greg Baker, AFP | Une affiche à la gloire de Xi Jinping à Pékin avant l’ouverture du 19e congrès du PCC

Seuls les plus grands dirigeants du PC chinois, à l’image de Mao Zedong, on laissé leur marque et leur pensée dans les annales du parti. C’est l’ambition affichée de Xi Jinping, actuel secrétaire général du PCC, président de la République populaire et chef des armées, qui, selon toute attente, va être reconduit à la tête du Bureau politique à l’issu du congrès du parti qui débute ce mercredi et qui devrait durer une semaine.

Organisé en amont depuis des mois, ce congrès doit renouveler le Comité central, le Bureau politique et la Commission militaire centrale. Les 2287 délégués choisis dans les assemblées du Parti vont entrer dans le Palais du Peuple de Pékin et délibérer pour désigner tous les membres qui composeront les principaux relais du pouvoir pour les cinq années à venir. Xi Jinping y brigue un second mandat lors duquel il compte imprimer encore plus sa marque dans l’orientation politique et économique de la Chine. Pour ce faire, il travaille activement à la désignation de ses soutiens à des postes de pouvoir depuis des mois.

Entre 1949, date de la naissance de l’actuelle République populaire de Chine, et aujourd’hui, le pays a connu une phase d’industrialisation puis d’ouverture sur l’économie mondiale. Comme le souligne l’économiste Philippe Delalande, la Chine est « devenue membre du Conseil de sécurité. Elle est la seconde économie mondiale. Son ambition proclamée est de devenir la première ». Autant d’éléments qui vont dans le sens d’une affirmation accrue hors de ses frontières et d’un positionnement en tête du leadership mondial face à une puissance américaine désorientée par l’ère Trump.

Xi Jinping envisage cette lente mutation par un renforcement de l’importance des trusts chinois qui devraient favoriser la transition d’une économie de production vers un modèle de développement fondé sur l’innovation. À titre d’exemple, Alibaba, géant du commerce en ligne en Chine, souhaite se réorienter vers l’intelligence artificielle et le divertissement. L’atelier du monde entend ainsi devenir un partenaire indispensable pour les nations du monde et l’épicentre d’un transfert de puissances qui ferait des Nouvelles Routes de la Soie entre la Baltique et le Pacifique le nouveau pôle économique mondial. L’influence états-unienne, qui repose sur l’Atlantique, se verrait ainsi relativisée. Le projet d’infrastructures pour réaliser ce projet titanesque s’élève déjà à près de 1000 milliards d’euros.

L’ambition de la Chine est clairement affichée. Elle veut devenir la première puissance mondiale et se prépare à ce rôle depuis longtemps. Xi Jinping espère bien en être l’artisan et rester dans l’histoire comme celui qui a rendu à la Chine la place qu’elle s’est toujours sentie devoir occuper. Cependant, en face d’elle se trouvent les vieilles puissances impérialistes, notamment les États-Unis, qui ne permettront jamais que la Chine s’impose pacifiquement comme principale puissance mondiale. En même temps la Chine devra faire face à ses contradictions internes propres qui sont autant de freins aux ambitions de Xi Jinping.


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